Pensez à voter mes étoiles ! 🩰📖
Bonne lecture 🖋️✨
🍀- Je peux le faire.
- Oui, tu peux le faire, la Miss. On croit tous en toi.
- Tous ? On n'est que deux, B.
- Luna, Nolan et Paul croient en toi, même si vous n'êtes pas super proches en ce moment. Haron, Norah, Matty, croient en toi. Tu peux le faire, tu veux le faire, donc tu vas le faire.
Je sautille sur place, repoussant l'angoisse au fond de ma gorge en déglutissant bruyamment. Il a raison, ça va bien se passer. Au pire, je pourrai repasser l'examen le mois prochain, mais si je ne réussis pas cette fois, je peux dire adieu au rôle qui m'attend dans le spectacle du cours de danse. Mes articulations échauffées, j'abandonne Brian pour me placer au centre de la salle et répéter ma chorégraphie pour ce soir. Un tiraillement me remue l'estomac, mais en ravalant ma salive une nouvelle fois et en appuyant sur mon ventre, il disparaît.
Tout se déroule à la perfection, j'enchaîne les pas et les sauts comme prévu, mais la pensée de la pirouette finale que je dois exécuter fait monter la pression et bouillir mon sang, alors que plus elle se rapproche, plus j'ai un doute sur ma capacité à la réaliser. La musique tourne encore et encore, mon ami me contemple en silence, appuyé nonchalamment contre une des barres sur le mur d'en face. Derrière lui, je vois mon corps vêtu de son justaucorps rose tournoyer, et ses paroles, que j'avais pourtant bien enfouies en moi, reviennent à la surface titiller ma concentration.
Il faut que je te parle.
J'esquisse un entrechat sur la gauche, les yeux tournés vers mes bras qui s'élèvent au plafond, le cerveau tournant à plein régime.
Ça va être dur à entendre.
Je m'élance pour faire la pirouette, sentant le tiraillement dans mon ventre, un haut-le-cœur me coupant le souffle. Je trébuche, vois mon pied tourner sur la gauche, et je m'écrase contre le parquet luisant, tremblante.
'Faut que je te parle.
J'aperçois vaguement Brian se précipiter vers moi lorsque j'essaie de me relever pour sauver ma présentation, mais je vacille, ma cheville cédant sous mon poids. Comme si ce n'était pas assez, je vomis le contenu de mon estomac et ma tempe retourne claquer contre le sol.
Puis soudain, c'est le noir.
*
- Je veux pas le voir.
Ma petite sœur pose sa main fraîche sur mon front, tentant de déceler si j'ai de la fièvre car je n'ai jamais refusé une visite de Brian. Constatant que j'ai une température normale, elle m'interroge du regard, sans oser prendre la parole, craignant ma réaction.
- Cherche pas à comprendre, c'est une histoire de grands, Norah. T'en occupe pas.
Elle m'envoie un regard meurtrier, et je sais très bien pourquoi ; elle déteste qu'on lui rappelle qu'elle est la plus jeune de la fratrie, et depuis tout à l'heure, je ne cesse de la ramener à sa place : celle du bébé de la famille, malgré ses treize années révolues. Mais je n'en ai rien à faire de son avis, vu le niveau de ma colère, ce n'est pas près de changer, et je ne vais sûrement pas m'excuser pour mon comportement qui est, je le sais pertinemment, détestable.
Haron me réveille, et je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, mais au vu de la luminosité, il doit être 22 heures, pour changer la poche de glace autour de ma cheville. Son visage est inquiet, et il semble hésiter entre engager la conversation, ou partir la queue entre les jambes pour éviter ma colère. Je me suis un peu calmée, et le sommeil m'a aidée à faire redescendre la rage dans mon corps, alors je suis soulagée quand il se glisse à côté de moi dans le lit, et tire la couette jusqu'à son nez. Ma tête trouve naturellement refuge sur son épaule, et lorsqu'il me serre contre lui, je ne peux empêcher les sanglots que je retenais d'éclater, comme une fontaine dont on bloque l'ouverture, et qui jaillit lorsqu'on la relâche : maintenant que toute la tension et la colère sont redescendues, je ne peux plus bloquer la vague de sentiments qui me submerge.
A cause de Brian, principalement, j'ai raté l'audition sur laquelle je mettais le plus d'espoirs, à cause de ce foutu secret qui a pris toute la place dans mon esprit et m'a empêché de me concentrer comme il le fallait. Je lui en veux beaucoup trop pour avouer que, sans lui, je n'aurais jamais réussi à rentrer chez moi, étant donné qu'entre temps, je m'étais aussi évanouie. Je ne veux plus le revoir. Je le déteste.
- Ça va aller ma Théa. Je suis avec toi.
C'est vraiment tout ce que j'avais besoin d'entendre, et le réconfort m'envahit quand il se met à me bercer dans ses bras chauds et forts. Il finit par me mettre dans les mains le bol de chocolat chaud qu'il a apporté avec la glace, et me fourre une galette au beurre dans la bouche, pour arrêter mes sanglots. Norah passe timidement une tête par l'entrebâillement de la porte, une moue triste sur le visage. Je tends les bras dans sa direction et elle nous rejoint sur la couette, je la serre dans mes bras en m'excusant pour mon comportement, et elle renifle dans mon cou. Ce câlin familial me remplit d'amour, ce dont j'avais clairement besoin.
- Je vous aime, chuchoté-je. Merci d'être là malgré que j'aie été une peste.
- On est ta famille, répond ma petite sœur en jouant avec les boucles qui lui chatouillent les joues. On est là pour ça.
- Tu aurais fait la même chose pour nous, Sista, renchérit Haron en nous serrant toutes les deux plus fort contre lui.
Je renifle, et avale une gorgée du chocolat chaud. C'est ce moment que choisit Matty pour passer une tête par la porte ouverte, attendrie de nous voir serrés les uns contre les autres. Elle s'approche de quelques pas et s'assied sur le bord du lit, prenant soin de retirer la glace pour regarder comment évolue ma blessure. En voyant comment ma cheville a viré au violet noir, nous grimaçons en simultané. Elle relève les yeux en secouant la tête d'un air désolé :
- Vos parents sont en route, les enfants... ils tiennent à t'emmener eux-mêmes à l'hôpital, Théodora.
VOUS LISEZ
L'Enfer c'est toi #2
Romansa« L'amour interdit est souvent le plus fort, car il doit surmonter des obstacles pour exister. » Anonyme * Théa n'a qu'une envie lorsque ses parents lui annoncent un nouveau déménagement : se perdre dans les îles Caraïbes où elle demeurait dans la...