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Bonne lecture 🖋️✨
🍀La voix derrière s'arrête de parler et un silence se fait de l'autre côté de la porte toujours close. J'ai envie de m'enfuir mais au lieu de me donner des ailes, la peur me cloue les pieds au sol, je reste immobile, le souffle court, attendant un signe de vie qui tarde à arriver. Mon cœur bat à toute allure dans ma gorge et j'ai l'impression que mes jambes vont lâcher quand le battant s'ouvre enfin. La classe est silencieuse, je m'avance d'un pas fébrile en forçant mon regard à se focaliser sur le tableau et le professeur de sciences qui m'y attend, sourcils froncés.
— Une raison pour justifier votre retard, Mademoiselle Judensky ?
— Un retard qui aura duré, marmonne une voix quelque part sur ma droite et je retiens un frisson, empêchant le stress de se muer en pensées effrayées sous mon crâne.
Oui, ils sont tous étonnés de me revoir, et c'est normal. Non, je ne dois pas mal prendre ces remarques qui vont sûrement monter crescendo au fur et à mesure de la journée. Oui, c'est une bonne idée de secouer la tête et de murmurer des excuses, le regard vissé à mes chaussures avant de filer à ma place. Non, ce n'est pas dans mes plans de reprendre l'ancienne à côté de Luna et devant celle de Brian, qui est à présent occupée d'une personne que je ne connais pas. Et merde, il n'y en a qu'une de libre, et elle est dans un coin de la pièce, à côté d'Hélie, le loser de la classe. Je n'ai pas le choix. Beurk. Sa tête repose entre ses bras et une odeur nauséabonde émane de son corps recroquevillée. Je m'installe au bord de la table et tente de me concentrer sur le cours, chose impossible car une tête rousse n'a de cesse d'attirer mon regard autre part que vers le tableau. Si Brian sent et est conscient de ma présence dans son dos, il ne se retourne pas une seule fois, Lù non plus. Lorsque la sonnerie retentit, ma promesse d'excuses semble s'être envolée. Mes anciens amis sont tellement distants que je ne sais même pas s'ils oseraient m'adresser la parole.
Mon sac semble peser une tonne quand je me dirige vers le self, où la moitié du lycée est déjà attablée. Je me munis d'un plateau que je remplis en prenant sur moi, car j'ai en vérité tout sauf fin. Une de mes pensées volette vers Haron et je rajoute un muffin à côté de mon assiette, avant de me décider de le glisser dans ma poche avant, en tant qu'encas à grignoter plus tard. Je sais que j'en aurai besoin. Lorsque je pivote sur mes talons, mon cœur semble s'arrêter une nouvelle fois alors que j'aperçois Brian et son visage mangé par ses lunettes installé aux côtés de Baptiste, l'ex copain et meilleur ami de Luna. Ce garçon et son histoire ne m'ont jamais inspiré de compassion, après ce qu'il a fait subir à mon amie...
— Tu veux pas bouger ? me bouscule une voix féminine en m'envoyant un coup d'épaule.
Je prends conscience que je suis prostrée au milieu du self depuis cinq bonnes minutes, et me décide à avancer de quelques métres pour m'éloigner de la foule s'amassant près des plateaux. Trois tables derrière celle des garçons est assise Lù, aux côtés d'Apollon. Elle discute de vive voix alors qu'il la couve d'un regard énamouré, qui me donnerait à moi-même des bouffées de chaleur. Nolan, lui, est en compagnie de filles qui ont l'air de papoter toutes en même temps. Son ennui est apparent, avec son menton reposant dans sa paume, ses yeux au ciel et son genou fébrile qui ne cesse de tressauter. Son regard parcourt la salle et finit par se poser sur moi, intrigué. Il abandonne ses groupies pour se lever, plateau en mains, et se diriger vers une table libre. Je suppose que c'est un signal et, sans savoir pourquoi, je le rejoins en quelques enjambées. Quand je m'assois, son regard n'est ni jugeur, ni réprobateur, il m'analyse juste, comme s'il tentait de lire en moi grâce à ses yeux.
— Ça fait longtemps qu'on a pas parlé, toi et moi, murmure-t-il enfin, comme si c'était un secret et j'acquiesce lentement.
Peut être que m'excuser, ça revient à commencer par lui, la personne à qui j'ai dû faire le plus de mal. Essayant d'oublier mon attirance pour Brian en me servant de sa compagnie qui n'était pas désagréable. Je me mords les doigts à la pensée de la douleur qu'il a dû ressentir, lui qui semblait éprouver quelconques sentiments envers moi.
Nerveusement, je touille ma purée avec ma fourchette, jusqu'à me rendre compte que j'ai créé un cratère en son centre. Il faut que je m'arrête de cogiter, et que je parle, car Nolan Schartz ne semble attendre que ça.
— Je m'excuse, chuchoté-je alors sans lever mes yeux de mon assiette dont le contenu me semble soudain fort intéressant. Je suis profondément désolée de t'avoir fait du mal en m'éloignant si brusquement de toi. Je m'en veux de ne pas avoir pu t'expliquer les choses. Ce que j'ai fait est impardonnable et terriblement méchant, je comprendrais si tu ne voulais pas... qu'on reste amis.
— Est-ce-que ça va mieux ? se contente-t-il de répondre, continuant de m'élucider de ses iris profonds.
— Je me suis remise, acquiescé-je en évitant son regard, parce qu'autrement, il saurait que je mens.
Non, je ne suis pas guérie et je ne le serai pas si lui ne me pardonne pas.
— J'espère bien que tu vas mieux, Théa. Je ne veux pas te voir triste, je souhaite que tu sois heureuse avec la personne qui te mérite. Je resterai toujours là quand tu auras besoin d'une oreille à qui te confier. Ne t'en fais pas pour moi, tout va bien.
Sur ce, il me couve d'un dernier coup d'œil emprunt d'une gentillesse à fondre, attrape son plateau avant de se lever et de m'adresser un sourire qu'il veut sûrement paraître encourageant, mais que je ressens empli de tristesse et de douleur. Mon cœur se brise une nouvelle fois et une larme roule sur ma joue. Je crains de réussir à en ramasser un jour les débris tant ils se seront éparpillés.
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L'Enfer c'est toi #2
Storie d'amore« L'amour interdit est souvent le plus fort, car il doit surmonter des obstacles pour exister. » Anonyme * Théa n'a qu'une envie lorsque ses parents lui annoncent un nouveau déménagement : se perdre dans les îles Caraïbes où elle demeurait dans la...