•| 35|| James Petipa

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Quelques semaines plus tard, je reçois un mail qui me donne envie de bondir au plafond. Entre mes entraînements pour retrouver toute ma souplesse, les cours interminables et mes nuits passées à discuter avec Brian en dormant un coup chez Luna, l'autre chez Esther, je suis épuisée et l'idée d'avoir été acceptée à l'école Marius Petipa m'était presque sortie de la tête.

Lorsqu'ils me renvoient un mail, m'invitant à venir visiter l'école un weekend où je suis disponible, mon premier réflexe est d'appeler mon ami qui, le corps en appui sur le cadre de la porte des vestiaires du studio de danse, me regarde avec un sourire amusé. Je m'arrête quelques instants de sautiller de pour le rejoindre et ôter ce rictus moqueur de son visage en déposant mes lèvres sur les siennes. Il pouffe contre ma bouche avant de me retourner contre le mur pour me plaquer contre ce dernier et accentuer le baiser en penchant nos têtes en arrière. Je glousse à mon tour et il nous sépare avant de reculer pour me regarder dans les yeux, replaçant une mèche derrière mon oreille.

- Qu'est-ce qui te rend si heureuse ? souffle-t-il alors que je lui retire ses lunettes de soleil pour ancrer nos regards profondément l'un dans l'autre.

- Ils m'invitent à visiter l'école, B. C'est pas une blague, je suis vraiment acceptée...

Une fossette se creuse sur sa joue quand il réalise le bonheur que m'apporte ce constat, car il sait que tout ça, c'est grâce à lui.

- Je sais pas ce que je serais devenue sans toi, tu sais ? chuchoté-je près de sa bouche.

- Je suppose qu'on ne le saura jamais, Miss... Maintenant que je suis là, je reste.

Mon cœur bat contre mes côtes, si fort que je pense qu'il pourrait presque s'envoler hors de ma cage thoracique. Mes lèvres cherchent à nouveau les siennes et je me laisse aller contre son corps chaud et pulsant au même rythme que le mien. Quand on se détache, je lui tends mon petit doigt et il le crochète avec le sien en me soufflant qu'il me le promet, avant de passer sa main dans mon dos pour me mener vers le studio et le travail qui m'attend.

Lorsque je sors sur le parvis du lycée, soulagée que ma journée soit enfin finie, une voiture familière m'attend, un jeune homme assis sur son capot, les mains dans les poches et un air coupable ancré sur le visage. Mon frère ne tente pas de s'approcher de moi, je le fais à sa place alors que ses yeux restent rivés sur le bitume.

- Haron.

- Sista, réplique-t-il en levant le menton pour me contempler. Tu as l'air en forme.

J'acquiesce, lèvres pincées, mes paupières papillonnant, mes prunelles évitant les siennes à tout prix. Il repère quelqu'un derrière moi et se rembrunit avant de se racler la gorge et de ramener son attention sur moi. Brian, bien sûr.

- Écoute, Théa... Tu nous manques beaucoup. La maison est vide sans toi, Norah pleure ton absence et les parents ont été particulièrement perturbés lorsqu'ils ont constaté ton absence lors du dîner du weekend dernier. Matty n'a plus personne sur qui râler... Reviens, petite soeur. Je t'en supplie. Je suis terriblement désolé.

J'esquisse un sourire gêné avant de me rapprocher de lui et de me jeter dans ses bras. Il renifle sur mon épaule en me serrant de toutes ses forces.

- Désolé, désolé, désolé.

Je lui frotte le dos et il caresse mes cheveux de la paume.

- Je me déteste de ne pas avoir pu prendre en compte tes sentiments, Sista. Je t'aime tellement... Je déteste être fâché avec toi.

- C'est pas grave, lui répondis-je alors, terriblement sincère. Tu as levé l'interdiction. Je ne t'en veux plus. C'est moi qui suis désolée de ne pas être revenue plus tôt.

Il me relâche et son regard se fixe une nouvelle fois derrière moi avant de retomber sur le sol.

- Je suppose que tu as des choses à faire, on se voit ce soir ?

Je lui souris en acquiesçant et l'observe monter dans sa voiture et disparaître au coin de la rue, puis je n'ai pas le temps de me retourner pour sentir le torse de Brian se plaquer tout contre mon dos. Je frissonne et glisse mes doigts dans les siens, confiante, posée... et heureuse comme jamais.

*

Un klaxon retentit et je descends les escaliers pour rejoindre Brian par la porte, ce qui arrive tellement rarement que cette pensée me fait rire. Il me taquine lorsque je m'installe à ses côtés, désignant du matin le toit du garage et la poubelle sur lesquels je prenais appui pour descendre et remonter dans ma chambre sans que personne ne soit au courant.

Le chemin n'est pas très long, nous avons une vingtaine de minutes de route avant d'atteindre la capitale grouillant de vie, de monde. L'énergie qu'elle dégage me fournit un courage que je n'aurais cru trouver nulle part ailleurs, et je me sens revivre lorsque je monte une à une les marches de la célèbre école de danse, construite sur un promontoire de terre surplombant la ville pulsant comme un cœur humain. Sa main dans la mienne serre mes doigts comme si notre vie en dépendait et je tente de déterminer laquelle est la meilleure des idées entre lui sauter dans les bras et courir jusqu'en bas des escaliers, les bras écartés comme si je pouvais m'envoler.

L'arrivée du directeur de l'établissement me coupe net dans mes réflexions, mon souffle semble s'arrêter et je dois me faire force pour reprendre ma respiration et me présenter vainement lorsque James Petipa m'adresse un sourire en désignant l'école du bras. Il nous explique l'histoire de sa famille, demande à Brian s'il est bien le jeune homme ayant fourni les vidéos qui avaient permis mon admission, B' acquiesce, il se fait féliciter, et enfin, on nous entraîne vers l'intérieur du bâtiment.

- Ceci est le hall principal, celui où les élèves non résidents arrivent le matin, annonce James en serrant la main d'une femme passant devant lui dans un tailleur vert strict.

Elle m'adresse un sourire confiant et débordant de compassion, en glissant sa main dans la mienne.

- Je suis Margot Keller, je vais vous faire visiter les locaux, annonce-t-elle en s'inclinant légèrement.

Sa bouche semble d'écarter encore un peu plus en voyant ma main nouée à celle de Brian, qui presse ma paume pour me fournir une dose de courage. Elle relève les yeux pour les plonger dans les miens, inclinant le visage sur la droite pour analyser mon visage, avant de se reprendre et de souffler d'une voix douce en se tournant vers le nouvel escalier à gravir d'un air théâtral :

- Bienvenue dans votre nouvelle demeure, Théodora Judensky.

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L'Enfer c'est toi #2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant