•| 14|| Révélations

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Bonne lecture 🖋️✨
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Quand les cinquante minutes sont passées, je file aux vestiaires, couvée par le regard de Brian qui semble fier de ne pas avoir dû me récupérer à la petite cuillère. Résignée, je me dirige vers mon premier cours, le jeune homme me distançant de quelques pas.

Luna arrive en sautillant du couloir de droite et gratifie chacune de mes joues d'une bise retentissante, passant un bras amical par dessus mes épaules pour nous guider jusqu'à notre place. Du coin des yeux, je suis mon ami qui s'installe quelques rangs derrière nous, me surveillant d'un air à la fois encourageant et protecteur. Ses prunelles semblent me souffler que tout va bien se passer. Tout en m'incitant de me confier à mon amie.

- Tu n'as pas l'air au top, constate mon amie, les sourcils relevés, en remettant en place ses cheveux noirs sur ses épaules charnues.

Je presse fort mes paupières, comme pour me donner du courage, puis tente de lui lancer :

- Il faut que je...

Avant d'être coupée dans mon élan par l'entrée de notre professeur de langues. Je me mords la langue pour me tuer et baisse les yeux sur ma jambe qui tressaute. Hyperactivité. Luna se tourne vers moi avec un regard interrogateur, bouche plissée, et pointe la porte du menton, de façon à dire : On sort ?

Je pivote discrètement vers Brian, derrière moi et il hoche lentement la tête. J'acquiesce alors en direction de la brune, elle lève la main et demande à sortir. Nous prétextons devoir aller à l'infirmerie et nous éclipsons de la salle, nos sacs à la main, tournant à l'angle d'un couloir pour nous avachir sur le premier banc venu. Le regard de mon amie se pose sur mes mains se tordant de nervosité. Ses yeux alternent rapidement entre elles et mon visage fermé, mes dents torturant ma lèvre inférieure avant de pousser un soupir en se laissant aller contre le banc de bois.

- Je suis pas bête, Théa, murmure-t-elle. Je sais que tu me caches quelque chose. J'attends juste depuis quelques jours que tu me fasses assez confiance pour m'avouer de quoi il s'agit.

- Tu... tu vas avoir peur, Lù..., chuchoté-je à mon tour. Je n'ai pas envie de te perdre mais ça commence à devenir trop lourd à porter...

Luna serre ses mains claires dans les miennes, entrelaçant nos doigts le plus fort possible pour me faire comprendre qu'elle sera toujours là, avec moi. J'ai bien peur que cela ne soit bientôt plus le cas. Alors, je pousse un soupir, espérant qu'entre les deux options qui se présentent à moi - sa disparition de ma vie, ou sa prise de distance pour considérer les choses telles qu'elles sont -, elle choisisse de s'éloigner pour revenir par la suite. Mais malheureusement, je ne peux rien faire pour la maintenir près de moi.

Je me lève, fais les cent pas, allant et venant d'un bout à l'autre du couloir pour tenter de remettre mes idées en place, pour espérer lui annoncer mon amitié pour Brian sans qu'elle ne parte en courant. Aucune autre idée pertinente n'arrive, j'ai déjà réfléchi cette nuit et pas une pensée meilleure que les autres ne se détache dans mon esprit. Je ne peux plus repousser l'échéance, et je le sais. Mais le regard innocent de mon amie qui me contemple, quelques mètres plus loin, m'empêche de faire demi-tour. Une barrière invisible s'est comme dressée entre elle et moi, qui me fixe avec toute l'incompréhension du monde, assise dans une position tordue.

- Je suis désolée, lui dis-je, les paupières baissées pour masquer mon regard coupable ainsi que les larmes chaudes qui me montent aux yeux.

- Pourquoi ? lança-t-elle. Dis-moi juste pourquoi, Théa ! Sans la raison, je ne comprends pas l'état dans lequel tu te mets !

J'essuie les quelques pleurs qui roulent sur ma peau et inspire du mieux que je peux en allant enfin retrouver ma place près d'elle. Luna prend mon visage en coupe et efface l'eau sur mes joues, m'encourageant du regard, comme Brian auparavant. Elle tente de connecter nos iris, mais je détourne la tête, je suis incapable de la fixer de près alors que je lui avoue ce qui me tracasse.

- Je te promets que j'ai tout fait pour l'éviter, j'ai repoussé ça au loin mais il a tout fait pour se trouver une place dans mon cœur.

Je hoquette, un sanglot gonflant dans ma poitrine, que je ravale violemment.

- Je suis tombée amoureuse, Lù.

Le regard de mon amie semble s'illuminer quelques instants, rempli de fierté qui m'est désignée, et je m'en veux terriblement de devoir éteindre cette lumière qui brille magnifiquement dans ses yeux noirs.

- Mais... c'est génial ! Pourquoi pleures-tu ? Être amoureuse, c'est la plus incroyable des choses ! L'amour te fait vivre des choses que aucun autre sentiment n'est en capacité de te procurer, Théa, c'est le sentiment le plus pur, le plus agréable et le plus réconfortant à ressentir !

- Tu ne comprends pas, soufflé-je.

Je lève les yeux au ciel pour faire s'échapper les larmes qui s'accrochent désespérément à mes cils, sans résultat. Des traînées noires et paillettées dévalent mes joues, le masque imaginaire constamment posé sur mon visage évaporé grâce à Luna. Une seule pensée m'obsède en cet instant : Je ne veux pas la perdre.

Tout va bien, Théa, murmure mon subconscient. Tout va bien se passer. Ça va aller.

D'habitude, j'arrive à le croire. Mais aujourd'hui j'ai énormément de mal.

- Je suis amoureuse de...

Un hoquet larmoyant me prend de court, et j'éclate en sanglots sans trouver la force de prononcer son prénom. Entre deux reniflements, alors que mon amie me caresse gentiment le dos, j'arrive à bredouiller :

- La personne qui... t'a fait le plus... de... mal.

Son regard semble soudain compatir alors qu'elle essaie de croiser le mien, chuchotant à mi-voix :

- Brian ?

- Oui..., sangloté-je, mes cheveux en bataille, décoiffés par la situation.

Mon amie me serre soudainement plus fort, ses tremblements se joignant aux miens. Mon cœur se serre quand je constate qu'elle ne part pas en courant ni ne me hurle dessus. Je ne peux que pleurer de désespoir un petit peu plus fort, les sanglotements de Luna me faisant écho.

Tout ira bien.

- On va s'en sortir, Lù, je te le promets. Je suis tellement désolée...

- Tu n'as pas l'être, je te comprends tellement... c'était la même chose pour moi avec Apollon.

Elle agrippe mon tee-shirt en enfouissant son visage dans mon cou.

- Mais ça fait tellement mal !

Mes bras s'enroulent autour de son cou sans pouvoir la lâcher.

Dans la vie, on ne peut pas prévoir la réaction que peuvent avoir les gens, il y a toujours des milliers de possibilités.

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L'Enfer c'est toi #2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant