•| 15|| Flirt futile

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Bonne lecture 🖋️✨
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— Pourquoi j'ai fait ça ?

Les mains dans les cheveux, j'arpente la pièce de long en large sans pouvoir m'arrêter de gigoter. Le garçon affalé sur mon tapis me regarde aller et venir, ses yeux suivant chacun de mes mouvements. Il faut dire que je suis soulagée d'avoir parlé de mon attirance pour lui à Luna, et que sa réaction m'a surprise, mais je sais qu'elle ne m'a dit à quel point ça la blessait. Lorsqu'elle m'a dit qu'elle comprenait, j'ai été rassurée, mais je sais que même si elle est au courant de ce qui m'arrive, la trahison n'est pas plus intense... Je suis néanmoins soulagée de savoir que je ne vais plus être obligée de cacher le lien que j'entretiens avec Brian maintenant qu'elle est au courant. Ce qui ne peut m'empêcher de me ronger les sangs malgré tout...

Heureusement qu'il était là, d'ailleurs. Après mon aveu, Luna était partie retrouver Apollon et Nolan, et leur avait demandé de la ramener. J'avais vaguement croisé le regard du brun qui avait haussé les épaules, l'air de rien. Son expression s'était renfermée quand il avait vu mon ami arriver dans mon dos. Sans ce dernier, d'ailleurs, j'aurais été contrainte de rentrer à pied... c'est vraiment le genre de personne à toujours être là au bon moment, à l'instant où tu as besoin de lui. C'est pour ça que je l'apprécie autant ; parce qu'en plus de cela nous nous complétons à merveille.

— Ça va aller, Miss H., tente de me rassurer mon ami, lunettes sur le nez.

Il m'agrippe le bras pour m'inciter à m'assoir et je me laisse glisser sur le tapis à ses côtés, lui retirant ses lunettes dès qu'il arrive à ma portée. Il rit mais ne proteste pas, les posant sur ma table de nuit. Je contemple ses yeux dépareillés, le simple fait de les regarder me calme : le brun chocolat me noie dans la chaleur et le bleu glacier coupe ma respiration. Je me laisse aller contre son torse et il enroule ses bras autour de mon corps. L'emprise est chaude, agréable, protectrice. Malgré le lien amical qui nous unit, dans cette étreinte vient se glisser un brin de tension. Il ne suffit que d'un faible mouvement pour que l'un d'entre nous frissonne. Le mouvement de ses doigts contre mon ventre envoie des papillons dans tout mon corps et la peau qu'il effleure semble prendre feu. Nos joues collées l'une à l'autre, avec sa barbe de trois jours, attendent que l'un de nous deux tourne la tête de quelques centimètres et sa pomme d'Adam lorsqu'il déglutit nerveusement fait ressentir tous les non-dits qu'évoque notre proximité.

— Tu veux qu'on fasse quelque chose ? lui demandé-je, espérant intérieurement qu'il nie afin que nous puissions rester ici tous les deux.

— Non, pas forcément, marmonne-t-il.

Sa main se faufile vers ma taille pour effleurer la courbe qu'elle forme, et il continue à chuchoter à mon oreille comme si de rien n'était.

— Pourquoi, tu avais des projets ?

Je secoue la tête alors que son nez se glisse à la base de mon cou, sa bouche tout près. Il dépose un léger baiser sur ma clavicule avant de remonter le long de ma mâchoire, délicatement, lentement, la pression sur ma taille devenant plus oppressante. Lorsqu'il me lâche, je me retourne et plonge mes yeux dans les siens. Leur couleur m'enveloppe comme dans un cocon et je m'assois face à lui, faisant se toucher nos genoux. Le contact visuel est intense, aucun de nous deux ne veut lâcher le regard de l'autre, ce qui fait que nous nous noyons mutuellement dans les iris de chacun.

— Il faut que je t'avoue quelque chose, lui avoué-je.

— Tout ce que tu veux, la Miss, chuchote-t-il en réponse.

— Si... au cas où on s'aventurais sur ce chemin tortueux... je veux que tu saches que je ne suis pas habituée à... ça.

Il se passe une main sur la nuque sans rompre le lien qui s'est tissé entre nos yeux.

— C'est toi qui décides ce que tu veux faire, Théa. Je te suivrais où que tu ailles, quoi qu'il arrive. Ça aussi, il faut que tu le saches.

Je hoche la tête pour toute réponse et m'avance à quatre pattes dans sa direction. A genoux, à son niveau, j'approche son visage du mien, le cœur battant à une allure folle que même lorsque je danse à m'en couper le souffle je n'arrive pas à atteindre. Je suis nerveuse et il le voit, car il attrape ma main qui tremble et la serre dans les siennes pour me rassurer.

— C'est toi qui décides, Théa, répète-t-il lentement. Je te suis.

— Je le sais.

J'effleure sa joue râpeuse du bout des doigts, avant de prendre son visage en coupe, puis je caresse sa lèvre inférieure. Son visage vire au rouge cramoisi en deux secondes et il prend mon visage en coupe en murmurant lentement :

— Tu es sûre de ce que tu fais ?

Je cligne plusieurs fois des paupières, inspire, avant d'acquiescer.

— Oui, pourquoi ?

Brian se racle la gorge en ébouriffant ses mèches rousses en bataille. Il prend du temps avant de répondre, et lorsqu'il reprend, il est plus intimidé que je ne l'ai jamais vu. C'est très étrange et agréable à apercevoir. Il a autant confiance en moi que j'ai confiance en lui, sinon jamais il ne m'aurait avoué une chose pareille.

— Parce que si je commence à t'embrasser, je ne pense pas réussir à m'arrêter un jour.

Sa réplique me fait piquer un fard, et je m'approche encore, plus avide de ses lèvres que de ses paroles.

Lorsque nos bouches rentrent en contact, ce n'est pas qu'une simple explosion, c'est une tornade qui dévaste tout sur son passage. Mon ventre semble faire un triple salto arrière alors que ses mains, entrepreneuses, me hissent à califourchon sur lui, avant de presser mon dos contre son torse. Quand sa langue demande la permission à la barrière de mes lèvres, c'est sans hésiter que je la lui donne.

Mon corps entier est en feu d'un désir qui me hante depuis la première fois où nous nous sommes croisés. Je ne croyais pas au coup de foudre, mais il faut bien que je me résigne : entre Brian et moi, c'est exactement ce qui s'est passé. Chaque mouvement qu'il exécute pour se coller plus fort contre moi me fait trembler d'une passion ardente.

Je ne crains plus de voir mon frère entrer dans la chambre, car pour une fois, je suis sûre et certaine de ce que je fais. J'embrasse une des personnes que j'aime le plus au monde, que j'ai rencontré il y a quelques mois à peine.

Le rouquin bouscule les lunettes sur la table de nuit, elles s'écrasent sur le tapis, il arrête ce qu'il fait pendant deux secondes, avant de se redresser, de nous mettre dans une meilleure position, et d'enfouir son visage dans mon cou.

A cet instant précis, je ne suis plus Théa Judensky. Je suis Théa O'Connor.

 Je suis Théa O'Connor

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L'Enfer c'est toi #2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant