Chapitre 4

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_ Elle m'a regardé avec tellement de dédain. S'indigna Shama en ayant encore du mal à croire ce qu'il s'est passé.

_ Je ne comprends toujours pas pourquoi tu as accepté de sortir avec lui. L'accusa Belle.

Shama avait appelé son amie pour lui raconter sa mésaventure.

Charles était fiancé, et Shama telle une sotte lui avait fait confiance.

_ Je me sens si idiote.

Elle exhala un souffle affligé en écoutant son amie la réprimander.

Elle avait honte de s'être faite avoir aussi facilement. Elle qui croyait avoir un sixième sens.

_ Vois le bon côté des choses ; Tu n'es pas amoureuse.

Belle avait raison. Bien que Charles se soit joué d'elle, Shama en est sortie indemne.

Certes, la blonde s'était faite une joie de la mépriser, mais Shama a évité le pire.

Elle aurait pu l'aimer.

_ Tu comptes rentrer bientôt ? Demanda Belle en tentant de faire oublier la piètre expérience à son amie ; Dis oui. Supplia-t-elle. Ça t'aidera à oublier ce qui s'est passé.

Shama voulait accepter, mais son état financier ne l'aidait pas. Elle avait à peine de quoi se nourrir pour ce mois. 

_ J'aurais tellement aimé, mais...

_ Parfait. Tu t'apitoieras sur ta situation ici. Bien au chaud. Trancha Belle sans lui laisser le temps de finir ; Il faut que je te laisse, je suis sur le point de brûler toute la maison.

L'appel se coupa d'un coup, laissant la jeune fille seule au milieu de sa chambre.

La valise par-dessus son armoire lui faisait de l'œil, et Shama était sur le point de céder.

Tant pis. Pensa-t-elle. Belle avait raison, ses problèmes financiers pouvaient attendre.

Shama rangea ses affaires avec soin. Elle réussit à plier presque tout son armoire dans sa valise. Elle n'avait pas beaucoup d'affaires, et s'en contentait.

Elle n'oublia pas de ranger les affaires dont elle aura besoin pour le travail ; Un simple carnet et son vieil ordinateur portable.

_ Je vais rentrer chez moi. Lança-t-elle à l'adresse de Plumette qui la regardait sans comprendre.

Elle avait hâte de revenir au village où elle a grandi.

Elle se rappelait encore du jour où elle y est arrivée. Boitant d'un pied, Shama ne comprenait pas ce qui se passait. La dernière chose dont elle se rappelait était ce phare de voiture qui a manqué de l'aveugler, et voilà qu'elle se retrouvait avec cette dame qu'elle ne connaissait pas, mais qui lui assurait la ramener chez elle.

En la suivant, Shama s'était attendu à voir ses parents apparaître, mais il n'en fut rien. Seul sa mamie l'accueillit au pas de la porte.

Elle se rappelait drôlement bien de sa grand-mère. L'été, ses parents l'emmenaient la voir.

Mais ce n'était pas l'été.

Et ses parents n'étaient pas là.

Shama manqua de verser une larme en se rappelant le doux souvenir de ses parents.

Sa mère, une jeune anglaise aux traits fins a rencontré son père un jour commun. Son caractère fier a vite réussi à la séduire, et plus tard, ils se marièrent.

Son père l'aimait profondément, et son prénom le lui rappelait chaque jour. Il l'avait choisi avec soin, le rendant ainsi spéciale pour elle.

_ Tu vas bientôt pouvoir rentrer chez toi aussi.

Plumette tourna sa petite tête pour regarder la fenêtre qui éclairait la chambre, comme s'il l'avait compris, et qu'il lui tardait de prendre son envol.

_ Bientôt. Assura-t-elle dans un murmure en allant à l'encontre de l'oiseau.

Elle le caressa quelques secondes, tentant de retarder ce moment le plus longtemps possible, seulement rien n'était éternel, et le moment de le relâcher arriva.

Elle retira le bandeau qui bloquait son aile d'une main agile, et ouvrit les volets de sa fenêtre.

En un seul et dernier croassement, Plumette battit des ailes et s'effaça dans l'horizon, en laissant tomber derrière lui quelques plumes aussi noirs que du jais.

ShamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant