Chapitre 12

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Asad but son verre d'eau d'un coup sec, la mine rembrunie.

Ahmed, son conseiller et vieil ami, avait le visage empreint de sérieux et tentait de le dissuader d'une décision impulsive, mais Asad était tout à fait conscient de ses actes.

La ramener sur ses terres et la séjourner au sein de son domaine n'était pas impétueux.

Il la voulait et son peuple l'acceptera comme l'une des leurs.

_ Votre altesse, je conçois que vous soyez victime d'un coup de foudre, mais ne trouvez-vous pas que vous allez trop vite ? Qu'en pensera le peuple ?

_ Le peuple saura comprendre mon choix.

Asad n'était pas tombé sur sa tête.

En déclarant vouloir faire d'elle sa femme, il était parfaitement conscient des enjeux politiques à venir.

_ Shama est parfaite. Ajouta-t-il presque à lui-même ; Elle saura remplir son rôle de reine.

_ C'est une étrangère ! Souffla Ahmed en espérant pouvoir lui faire changer d'avis ; Vos rivaux en profiteront pour faire pencher la balance.

_ Mes rivaux. Mon problème. Râla-t-il en serrant le poing ; Les rebelles n'oseront jamais s'aventurer aussi loin. Puis, vous avez encore du temps pour vous habituer cher ami. Ni la presse ni le peuple n'est au courant pour elle.

Ahmed finit par abdiquer en baissant la tête en signe de respect, puis s'éclipsa du bureau, le laissant seul à ses pensées.

Bientôt, il reverra la jeune femme.

Un sourire rêveur se dessina sur son visage dur en l'imaginant dîner à ses côtés.

Son visage fin, ses cheveux volumineux et ses petites rondeurs étaient son péché.

Il se rappelait encore de ses seins laiteux qui dépassaient de sa robe la première fois qu'il l'a vu, perchée sur le pommier.

Sa peau diaphane appelait à être caressée et il résistait pour ne pas y succomber.

Asad glissa deux doigts sur ses paupières en chassant ces images de son esprit.

Il était en proie à un fulgurant désir et son corps fiévreux ne lui répondait plus.

Furieusement, le roi se rendit dans sa chambre et se résolut à prendre une douche froide en se refusant de penser à elle en sa situation.

...

Il y'avait un doux chant d'oiseaux quand Shama s'extirpa de son sommeil.

Les draperies qui voilaient légèrement sa vision empêchaient les rayons intenses de se faufiler jusqu'à elle, mais la chaleur écrasante n'avait rien pour la retenir. Elle l'accablait.

Shama se sentait étourdie, peu habituée à subir ce poids brûlant peser sur elle, et quand elle réussit à reprendre ses esprits, elle manqua de s'affoler.

Le dîner n'était plus d'heure et voilà qu'elle manquait à sa promesse.

Elle l'imaginait l'attendre, le soir, les yeux en sang.

ShamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant