Chapitre 22 - Nash

51 7 0
                                    

Elle ne gigote pas, elle paraît paisible et j'adorerais être capable d'être ainsi pendant que je dors. En fait, je crois que j'aimerais être à nouveau un bébé, les complications ne s'accumulaient certainement pas autant qu'en ce moment. À cette époque, mon existence devait être géniale et se concentrer exclusivement sur la nourriture et le sommeil : deux de mes grandes passions.

Alors que maintenant, mon cerveau ne semble avoir, une unique idée en tête qui est également l'un de mes principaux problèmes : Noélie. Un jour, je suis en colère à cause de ce qu'elle a fait et un autre, son sourire permet à ma rancœur de disparaître. J'ai l'impression que mes réactions et mes pensées n'ont plus aucune logique quand il s'agit d'elle et j'en viens à m'agacer tout seule.

Par chance, ma petite princesse est là pour éliminer cette intruse de mon esprit. Son air angélique pendant qu'elle dort est à croquer. Il n'y a pas plus adorable qu'elle.

J'entends la porte du rez-de-chaussée s'ouvrir, je descends en atténuant les bruits que je provoque pour ne pas réveiller Jade. Arriver en bas, j'aperçois le couple se déchausser, leurs sourires rayonnent et je me réjouis de leur avoir permis de vivre cet instant ensemble.

— Tout s'est bien passé? murmure Callie

Je hoche la tête en m'approchant d'eux pour minimiser la portée de ma voix. Je ne voudrais pas être responsable de la prise de conscience de la princesse, car quand cela se produit, elle se transforme en démon et embête l'entièreté du quartier.

— Elle a été parfaitement sage, un vrai petit ange.

Elle lève les yeux au ciel alors que son mari l'aide à enlever son manteau.

— Ça, c'est parce que tu ne la vois pas durant la journée.
— Et heureusement. plaisanté-je.

Elle m'inflige une légère tape sur l'épaule et je lui lance un sourire moqueur. J'adore l'embêter.

— Merci pour ce soir, commence Gavin, je ne peux pas supporter les deux en même temps.

Je retiens mon rire avec ma main alors que Callie se retourne vers son mari qui fait instantanément disparaître son rictus.

— Tu ne veux pas finir sur le canapé après une si belle soirée, n'est-ce pas?
— Évidemment.

Elle récupère sa veste et lui désigne l'escalier.

— Alors va voir notre fille pendant que je tente de comprendre pourquoi Monsieur grognon à sa tête des mauvais jours. Ajoute-t-elle en me toisant.

Je lève les bras en l'air comme pour me dédouaner de quoique ce soit. Gavin monte en articulant un « bonne chance » me provoquant un rire dont je diminue la porter à l'aide de ma main, je tiens un minimum à la vie.

On se dirige vers leur cuisine où elle se sert un verre d'eau et me tend une bière, elle me connaît bien.

— Qu'est-ce qui ne va pas?
— Moi. Me contenté-je de répondre.

Parce que c'est la vérité, mon esprit est tellement en désordre que ça me met dans un état que je n'apprécie absolument pas.

— Mais encore?
— Mes réactions et mes pensées à propos de Noélie sont incohérentes. Elles n'ont aucune logique et se contredisent sans arrêt.

Je bois une grande gorgée pour me désaltérer avant de reprendre mon mini discours de désespoir.

— Je suis sûr que si quelqu'un était dans ma tête, il n'y comprendrait rien.
— Personne ne veut y être.

Un flocon incomplet.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant