Un flocon incomplet.

Chapitre 27 - Noélie

Noélie 18 ans - Nash 16 ans

Mon attention reste figée sur ses rideaux que, d'ordinaire, je n'aperçois que le soir. Depuis notre discussion au marché, il m'empêche d'entrevoir l'intérieur de la chambre de Nash. Normalement, à chaque fois qu'on allait dormir, on se souhaitait une bonne nuit à travers la fenêtre, mais depuis quarante-huit heures, ce n'est plus le cas. La neige rend la scène encore plus dramatique heureusement que ce n'est pas de la pluie.

La culpabilité m'assaille depuis mes aveux en ce qui concerne mon week-end à Los Angeles, je n'ai pas osé aller chez lui, mais peut-être est-il temps d'être courageuse. Après tout, demain nous sommes le 23 décembre et ce sera notre dernier jour ensemble avant son déménagement.

Je m'écarte de ma fenêtre, acceptant que je n'aperçoive certainement pas mon Nash et dévale mes escaliers sans attendre. Je ne prononce aucun mot en passant par le salon où ma famille est réunie pour je ne sais quelle raison.

Ils m'interpellent, mais je marmonne le nom de mon bien aimé pour leur faire comprendre que rien ne m'arrêtera. Je ne veux pas me dégonfler.

J'ouvre ma porte d'entrée à la volée et me reproche d'avoir oublié de prendre un manteau. Je ne fais pas demi-tour étant donné que je me dirige simplement vers la maison d'à côté. Je caresse mes bras pour me réchauffer pendant que je marche avant d'appuyer sur la sonnette. La panique pulse dans mon corps et je regrette de ne pas avoir réfléchi à ce que je pourrais dire. La porte s'ouvre lentement, ma respiration reste alors bloquer dans ma gorge attendant d'apercevoir le visage de celui que j'aime.

La mère de Nash apparaît face à moi et j'expire profondément malgré une certaine déception.

— Noélie, se réjouit telle.

Elle m'enlace directement et cette action me donne une nouvelle bouffer d'air frais. Lorsqu'on s'écarte, j'observe le salon entièrement décoré pour les fêtes. Le village de Noël, confectionné par Josie, sur le buffet me réchauffe le cœur. Ça a toujours été ce que je préférais. Quand nous étions enfants, nous jouions avec des petits bonhommes dans cette magnifique création.

Nous étions tellement innocents à l'époque, nous n'imaginions pas que notre vie prendrait un tournant incontrôlable.

J'analyse le reste de la pièce, en passant par l'âtre dans lequel un feu crépite, ou encore les canapés en cuir qui sont vides.

— Bonjour, commencé-je, Nash n'est pas là ?

Elle grimace en m'invitant à entre, ça réaction m'étonne et une inquiétude pour lui nait en moi. J'espère qu'il n'a rien.

— Il est à la patinoire. Il a besoin de se défouler depuis votre dernière conversation.

Une légère douleur dans la poitrine m'attaque avec violence à cause de la faute que j'ai commise. J'aurais dû lui en parler directement. Peut-être que les choses auraient évolué différemment.

Je baisse alors les yeux, honteuse, face au mal que je lui ai certainement fait.

— Je pense qu'un chocolat chaud supplément cannelle te ferait du bien.

Je lève la tête surprise, m'attendant sans doute à d'innombrables remarques par rapport au cœur que je viens de briser.

Son regard me couve comme le ferait celui de ma propre mère. Elle me serre la main avant de se diriger vers la cuisine ouverte derrière nous. Mon attention reste bloquée sur le sapin alors qu'une vague de tristesse s'agite au fond de moi. C'est peut-être le dernier Noël que je vivrais avec Nash, mais après ce qu'il c'est passé, je ne pense pas qu'il souhaitera m'avoir a ses côtés pour cette journée si spéciale à nos yeux.