Chapitre 10 - Nash

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    Un coup de marteau et j'ai la sensation que ma contrariété s'évapore à chaque impact. Les guirlandes lumineuses accrochées chez mes parents ont visiblement décidé de ne plus tenir. Par chance, ils m'ont appelé au lieu de s'en occuper eux-mêmes, j'admets que ça me rassure beaucoup pour mon père et puis ça me permet de me défouler après avoir vu le bijou détruit.

    Je me doute que certains pourraient penser que c'est ridicule, mais à lui seul, il représentait notre amour. Maintenant, ils sont - tous les deux - anéantis.

    Je place un ultime clou que mon paternel me tend et continue de frapper en faisant abstraction de ce qu'il se passe autour de moi. La neige est l'unique chose que je perçois encore, elle est plus présente que ses derniers jours à tel point que je vois difficilement ce que je fais.

— Fais attention fiston, si tu fais un trou dans le mur, j'aurais ta mère sur le dos toute la journée. Me prévient-il.

    Je m'arrête, regarde la paroi avant de souffler un grand coup et de secouer la tête en m'excusant. Elle ne me lâchera pas non plus si ça devait arriver. Je reprends en douceur et descends finalement de l'échelle quand j'ai terminé. Mon père est toujours là, emmitouflé dans des vêtements d'hiver, je me retiens de rire sachant que c'est probablement ma mère qui l'y a forcée. S'il pouvait, il sortirait en t-shirt.

Nous rentrons dans la maison, sans attendre, Cookie court vers nous et tourne autour de nos jambes comme si ça faisait des jours que nous ne nous étions plus vus. Un sourire m'échappe et je câline mon chien jusqu'à ce que la seule femme de notre famille nous appelle.

    Nous arrivons dans la salle à manger ou trois tasses de chocolat chaud sont déjà disposées sur la table. J'entoure instantanément la mienne pour réchauffer mes mains malgré le fait qu'elles aient été protégées par des gants.

— Je t'ai préparé un repas, tu pourras les emporter, mais je tiens à récupérer mes Tupperwares.

    Je suis persuadé que ses Tupperwares ont une plus grande place dans son cœur que moi. Ne pas les lui rendre c'est prendre le risque de s'attirer ses foudres. Personne n'aime ça.

    Je hoche la tête et avale une première gorgée de la boisson la laissant me brûler légèrement l'œsophage, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas si désagréable. Je sens le regard de ma mère sur moi et observe mon père lui donner un subtil coup de coude comme pour l'inciter à parler.

    Ce n'est jamais rassurant quand ma mère hésite.

— J'ai vu le maire hier, annonce-t-elle distraitement, on a discuté de l'illumination du sapin.

    Cette célébration a lieu tous les vingt décembre. Plusieurs événements caritatifs y sont prévus pendant la journée pour différentes associations : pour les sans-abris, les orphelins et l'hôpital du centre. Il y a des collectes de jouets, de vêtements de tout âge et souvent, maman prépare des cookies pour gagner de l'argent pour les organismes.

    J'y vais tous les ans pour aider les bénévoles à ranger et coordonner les récoltes, l'ambiance y est toujours réconfortante et familiale.

— Elle a eu une nouvelle idée pour cette année, continue-t-elle en me regardant avec insistance, elle aimerait programmer un championnat de hockey avec le collège.

Ma tasse reste un instant en suspens pendant que j'analyse ce que cela signifie. J'entraîne l'une des équipes de hockey au collège du village durant l'année scolaire. J'adore le faire, ça me permet de garder un pied dans cette passion qui ne m'a jamais quitté. Tous les habitants viennent voir les matchs, ce sont des événements qui rassemblent énormément de monde. Je comprends rapidement pourquoi cette idée a été proposée, on pourrait récolter beaucoup plus d'argent.

Un flocon incomplet.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant