Chapitre 28 - Nash

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Mon cœur tambourine dans ma poitrine tandis que je gare ma voiture dans leur allée. Hier soir j'ai suggéré d'accompagner Noélie au travail, évidemment, je l'ai proposé comme un geste de bienveillance pour le sommeil de Lao. Sauf que je voulais un instant seul avec elle. Après mes révélations de la veille, j'ai besoin de mettre au clair toute cette situation dans mon esprit. L'unique moyen que j'ai trouvé pour le faire c'est de discuter avec elle.

Chaque jour depuis son arrivée, je n'ai fait que lui reprocher tout ce qui était passé, mais la vie s'est chargée de me rappeler que c'était ridicule.
Premièrement, son collier a été détruit dans l'accident, et non dans un élan de rage a mon encontre ce qui me réconforte énormément.

Deuxièmement, son départ était inévitable et certes elle m'a menti, mais à aucun moment je ne l'ai soutenue et félicitée pour cette réussite. Ce qui signifie que moi aussi j'ai des torts.

En d'autres termes, maintenant que je le réalise, j'aimerais aller de l'avant plutôt que ruminer le passé. Peut-être qu'ainsi elle ne se rendrait pas compte que je n'étais pas un petit copain exemplaire.

J'envoie un message à Noélie pour l'informer que je suis arrivé et allume le chauffage un peu plus pour l'égayer lorsqu'elle montera à bord. J'observe la porte d'entrée attendant qu'elle s'ouvre ce qui se produit quelque seconde après mon SMS. Peut-être aurais-je dû venir plus tôt.

Elle avance rapidement en faisant attention de ne pas glisser tout en maintenant son bonnet sur la tête qui tente pourtant de s'enfuir avec l'aide du vent. Ses joues deviennent directement roses à cause du froid tandis que les flocons se regroupent en masse sur sa chevelure noire la rendant plus belle.

La portière s'ouvre en projetant un courant d'air glacial dans l'habitacle, transformant sans doute mon nez en celui de Rudolphe. Je secoue la tête à cette réflexion me souvenant de toutes les fois où elle m'appelait ainsi.

— Tu as faim? me sourit-elle.

Je fronce les sourcils, intrigué et acquiesce lentement. De ses mains gantés, elle sort de son sac à dos noir une petite boîte qui augmente ma curiosité. Elle me l'a tend, avec un sourire timide qui suffit à réchauffer le véhicule me forçant à éteindre le chauffage.

J'agrippe l'objet et soulève l'opercule paresseusement, créant un suspens inutile, mais la jambe tressautante de Noélie m'amuse beaucoup trop.

— Dépêche-toi, on va être en retard sinon.

Je lui lance un sourire en coin et ses joues rougissent à sa simple vue. J'aime cet effet que j'engendre avec tant de facilité, je ne pourrais jamais m'en lasser.
Je m'exécute et découvre avec joie des boules de coco. Sa grand-mère nous en préparait toujours pour le déjeuner et développait mon appréciation pour ce fruit.

Une envie de la taquiner me vient et j'affiche un air neutre avant de demander :

— C'est toi qui as cuisiné?

Elle lève un sourcil et croise les bras avant de répondre.

— J'ai un peu aidé les parents de Dan.

J'attrape l'un des desserts et l'analyse sous tous les angles faussement inquiets.

— Donc tu aurais pu les empoisonner ou peut-être sont-ils simplement immangeables.

Elle glousse en secouant la tête. Je ne m'attarde pas sur ses mouvements qui me semblent adorables et continue ma déclaration.

— On sait tous les deux que tu n'as jamais été doué pour cuisiner.

Un flocon incomplet.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant