CHAPITRE VIII

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Jeudi 12 août, Los Angeles

— Très drôle, répond Ryan avec un sourire faux. Je te rappelle que tu m'as réclamé que je vide ton agenda pour les deux prochains jours. Cela n'a pas été facile, mais j'ai réussi. Je comprends mieux ta requête maintenant, dit-il en me jetant un regard rapide alors que je suis toujours assise sur le canapé, mais la tête tournée vers eux.

— Je voulais seulement la confirmation, annonce James. Car, effectivement, je te l'ai demandé, mais tu ne m'as pas dit si c'était bon ou pas.

Je vois Ryan grimacer dans le dos de James quand il se tourne vers moi et je ne peux réprimer un sourire complice.

— J'ai quelques trucs à faire en ville, ça te dit de m'accompagner ? me propose James. Après, on fera tout ce que tu veux. Je suis tout à toi pour les deux prochains jours, sourit-il.

— Ça me va, je réponds en souriant en retour. Et c'est parfait.

Quel galant homme, il bouscule tout son programme pour moi. Et moi qui pensais qu'il m'avait fait venir pour me laisser enfermer dans sa chambre d'hôtel. J'ai eu tellement de chance de le recroiser dans ce night-club.

— Tu viens petit-déjeuner ? me questionne James alors que je sors de mes pensées.

Je tourne la tête vers lui et remarque que la table est pleine de nourriture et que Ryan mange deux croissants en même temps. Je ne dis rien et les rejoins à table. Je m'assois à côté de James alors qu'il me sert une tasse de chocolat chaud fumant.

— Merci, je lui dis en la récupérant ainsi qu'un croissant. Vous vous êtes rencontrés comment ? je demande avant de croquer à pleines dents dans la viennoiserie.

— C'est une histoire très drôle, commence Ryan.

— Elle n'est pas drôle du tout cette histoire, rétorque James en portant sa tasse de café à ses lèvres.

— Alexandrine nous dira ce qu'elle en pense.

— Pendant ma troisième année de fac, commence James après avoir posé sa tasse sur la table et en se tournant vers moi, je me suis rendu compte que l'université n'était pas du tout faite pour moi. Ce que je voulais, c'était devenir chanteur et non avocat comme mon oncle. Donc l'été entre ma troisième et quatrième année de fac, j'ai travaillé chez un marchand de glace pour me faire de l'argent et ainsi pouvoir faire la démo que je voulais pour démarcher les maisons de disque. Un après-midi, ce jeune homme, dit-il en désignant Ryan, est venu avec sa bande de potes, qui était complètement beurrée dans la boutique. L'endroit étant familial, le directeur m'a demandé d'aller gentiment mettre le groupe à la porte.

— Et Pierre, qui est maintenant un ancien pote, reprend Ryan, avait décidé qu'il voulait une glace à la menthe. Il a donc envoyé James sur les roses, dans un premier temps, avant de l'envoyer dans la vitre.

— Je me suis retrouvé trois jours à l'hôpital : quinze points de suture sur le bras et un léger traumatisme crânien. J'ai de la chance, la cicatrice a disparu avec le temps. Ryan est donc venu me voir à l'hôpital et il s'est excusé à la place de son ami...

— Je lui avais même apporté un bouquet de fleurs que les infirmières ont gardé, car c'était interdit dans les chambres, le coupe Ryan.

— C'est vrai, sourit James. Et l'on a discuté longuement avant que j'apprenne que son père travaillait dans un studio d'enregistrement. Donc pour se faire pardonner, il a négocié avec son père pour que je puisse faire ma démo sans rien débourser.

— Alors, elle est drôle cette histoire ? me demande Ryan.

— Elle n'est pas drôle du tout, je contre en grimaçant. Mais, je la trouve mignonne.

Deviens ma plus belle chansonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant