CHAPITRE XXVI

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Treize ans plus tôt, New York

Aujourd'hui, ça fait cinq semaines que j'ai blessé James et quatre qu'il m'a embrassée. À cet instant, je suis incapable de dire par quoi je suis le plus ébranlée. Le fait que j'ai failli le tuer ou le fait que je ressens des sentiments confus pour lui alors que je ne le connais absolument pas. Je n'ai rien dit à personne pour le baiser. Comment pouvais-je avouer ça à quelqu'un de toute façon ? Sophia se serait empressée de le raconter à tout le lycée. Elle est une vraie passoire et adore les ragots. Eliott s'imagine déjà que j'en pince pour James alors si je venais à lui dire, il péterait un câble, ce qui serait compréhensible, puisque je serais obligée de lui avouer que je lui ai rendu son baiser. De toute manière, avant de faire quoi que ce soit, je dois en parler avec James, pour qu'il m'explique réellement le sens de ce baiser. Il pourra dire ce qu'il veut, mais il ne m'a pas juste embrassée pour me faire taire. Il y a autre chose, c'est certain. J'ai voulu aller le voir, la semaine dernière, mais, j'ai appris qu'il était rentré chez lui et je ne me sens pas encore prête à recevoir les remontrances de sa mère, j'ai déjà bien assez avec la mienne.

— Mademoiselle Scott, on attend tous votre réponse, m'apostrophe le prof d'histoire alors que tous mes camarades me fixent.

— Euh... Je... Hum, je bafouille en me redressant après avoir enlevé mon stylo de ma bouche. Je n'en ai pas la moindre idée, je grimace, car je n'ai aucune idée de la question.

— Dans ce cas, veuillez avoir l'obligeance d'écouter, continue-t-il en me fusillant du regard.

— Je suis désolée, monsieur.

— Je veux vous voir à la fin du cours. Donc, reprend-il en haussant la voix pour la classe, Franklin Roosevelt, qui est notre trente-deuxième président, a...

La sonnerie de fin de cours le coupe dans sa phrase.

— Lisez le chapitre sur Roosevelt dans votre manuel pour le prochain cours, annonce-t-il alors que tout le monde range ses affaires pour quitter la salle le plus rapidement possible et être le premier à faire la queue à la cantine. Je poserai des questions pour vérifier, complète-t-il alors que la salle se vide.

Quand tous mes camarades sont sortis, je me lève de ma place et rejoins le bureau du prof qui me fait signe de m'asseoir.

— Pouvez-vous m'expliquer ce qui se passe ? me demande-t-il avec gentillesse.

— Il ne se passe rien, je réponds en me mordant le bout du pouce.

— Alexandrine, je vous ai en classe depuis trois ans maintenant et je ne vous reconnais plus depuis quelques semaines. Ne pas écouter en cours, ça ne vous ressemble pas. Vous n'avez pas eu la moyenne à vos deux derniers contrôles. Je ne vais pas vous mentir, j'en ai parlé avec vos autres professeurs et, la seule chose qui me rassure, c'est que votre attitude laisse à désirer et vos notes dégringolent aussi avec eux. Et ça ne me rassure absolument pas, vous savez. Tout cela va vous desservir et faire oublier tous les efforts que vous avez fournis depuis votre entrée chez nous. Je pense surtout à vos candidatures pour l'Université. Il faut que vous vous repreniez rapidement, Alexandrine, sinon ça sera vraiment dommageable pour votre avenir. On sait tous que vous avez les capacités pour faire de grandes choses dans votre vie. Ce que je ne comprends pas c'est que vous semblez toujours ailleurs, comme perturbée par quelque chose. Je sais que votre père est policier et votre mère avocate, est-ce qu'ils ont des affaires difficiles en ce moment ?

— Non, je ne crois pas.

— Si vous ne voulez pas m'en parler, je vais être dans l'obligation d'en parler à la proviseure qui prendra les mesures nécessaires.

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⏰ Dernière mise à jour : 5 days ago ⏰

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