CHAPITRE IV

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Samedi 24 juillet, New York

Je me ressaisis rapidement et me détache de lui. Je ne peux décemment pas me jeter dans ses bras, à peine dix minutes après m'être fait jeter par mon, désormais, ex-fiancé.

— Qu'as-tu fait de mon appareil ? je demande, car je ne dois pas oublier que si je suis ici, c'est parce qu'on m'a embauchée.

— Je l'ai laissé dans mon coffre. Tu vas prévenir Amy que je te ramène ?

— Hum... Non. Je vais un peu mieux, donc je vais finir la soirée. Je suis payée pour ça après tout.

— Tu es sûre de toi ? me questionne-t-il soucieux.

— Sûre, je souris tristement.

— D'accord.

— Tu veux bien me le ramener le temps que j'aille me refaire une beauté ?

— Bien sûr, sourit-il. Je reviens.

Après être passée par les toilettes pour mettre de l'eau sur mon visage et atténuer mes joues rougies, je suis retournée dans la salle pour retrouver James et mon appareil photo.


J'ai passé le reste de la soirée à prendre des tonnes de photos tout en continuant à siroter des verres dès que je sentais que mon chagrin repointait le bout de son nez. Ce qui est arrivé assez souvent, je dois bien l'avouer. James est resté à distance pour discuter avec ses anciens camarades, mais il avait toujours un œil sur moi. Je le sais, je sentais son regard constamment sur moi.

— Mesdames et messieurs, commence Amy au micro, la soirée touchant à sa fin, je peux vous révéler la dernière surprise que nous vous avons réservée.

Je me tourne vers l'endroit où James se trouvait la dernière fois que je l'ai croisé et remarque qu'il n'est plus là. Je reporte mon regard sur la scène en comprenant où Amy veut en venir.

— Veuillez faire un tonnerre d'applaudissements à James Williams ! crie Gladys alors que James arrive sur la scène, sa guitare autour du cou.

— Merci, Gladys, dit-il avec un sourire, alors que je prends plusieurs photos. Merci, Amy.

Les deux filles s'éclipsent alors que James se place derrière le micro. Je le vois jeter un coup d'œil dans la salle et quand son regard accroche mon appareil, son sourire s'élargit un peu plus.

— J'ai réfléchi un petit moment à quelle chanson j'allai vous interpréter, leur explique-t-il en reportant son attention sur la salle, et mon choix s'est arrêté sur la première chanson que j'ai écrite alors que j'étais étudiant ici. Elle est sur mon premier album et elle s'appelle Photographe.

Le public applaudit et James porte ses mains sur sa guitare avant que les premières notes ne s'élèvent vite rejointes par sa voix.

Quand mon regard a croisé le sien en ce mardi matin, j'ai enfin compris ce que je faisais dans cette ville. Son sourire a ravagé mon cœur meurtri. Grâce à elle, j'ai repris goût à la vie. J'en suis certain maintenant, Cupidon a troqué son arc et ses flèches contre le flash d'un appareil photo. Sinon comment expliquer que je sois tombé amoureux de la photographe.

Je prends quelques clichés et, alors que je ressens une drôle de sensation à l'écoute des paroles, je décide de quitter l'avant de la scène pour rejoindre le coin bar où je récupère un verre d'alcool que j'avale cul sec. Le verre à la main et l'appareil photo autour de cou, je tente de comprendre d'où me vient cette sensation. J'ai déjà entendu des dizaines de fois cette chanson, mais jamais elle ne m'a fait ressentir ça.

Deviens ma plus belle chansonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant