CHAPITRE XV

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Samedi 28 août, New York

Affalée sur le canapé chez James à New York, pour la sixième fois depuis le début de la semaine, on réfléchit à comment mettre en place son projet pour qu'il reflète le vrai lui. J'ai accepté de venir aussi souvent, car il y a la présence de Georgina. Sa petite sœur est venue lui rendre visite comme c'est la coutume avant qu'il ne parte en tournée. Elle reste le plus souvent enfermée dans sa chambre, ne voulant pas nous déranger, mais elle fait une apparition assez régulièrement pour qu'on ne puisse pas oublier sa présence.

— Et si on ne publiait pas directement le cliché ? je questionne alors que James est assis par terre, de l'autre côté de la table basse, en face de moi. Je veux dire, on l'imprime, la colle dans un vrai album photos, tu l'annotes comme tu le ferais dans un album photos et on reprend cette page en photo. Tu en penses quoi ?

— Hum... C'est une idée, dit-il, pas franchement emballé. Et qu'est-ce que je fais des albums à la fin ?

— Tu les gardes ? Ou tu les fais gagner à tes fans ? Tu les vends aux enchères pour une association ? Je n'en sais rien, on trouvera bien. Ce seront des photos originales annotées de ta main, ça aura donc une valeur inestimable pour tes fans.

— Et en quoi ça montrera que je suis un type normal ?

— Ça montrera surtout une de tes qualités.

— Lequel ? me demande-t-il intrigué.

— La générosité. Tu veux que tes fans apprennent à te connaître ? Je trouve que c'est un très bon moyen. Après, je reprends, car il est toujours aussi sceptique, ce n'est qu'une idée comme ça. On peut la mettre de côté et l'améliorer ou la modifier.

— Oui, c'est vrai, dit-il en passant ses deux mains sur son visage de lassitude. Je ne savais pas que ça serait un tel boulot quand j'ai eu cette idée.

— Tu pensais que je prendrais des photos, que tu en choisirais une que tu posterais avec trois mots et douze hashtags et basta ? je l'interroge en souriant.

— Non, quand même pas... Enfin, un peu quand même, reprend-il en me souriant.

Je le regarde amusée par sa confession alors qu'il regarde sa montre.

— Bon, on arrête pour aujourd'hui, j'en ai marre et il est tard, dit-il alors que Georgina arrive dans le salon.

— James, râle-t-elle en mettant ses deux mains sur ses hanches, tu as vu l'heure ? J'ai la dalle moi !

— Tu sais où est la cuisine, lui répond son frère, je te laisse faire. Fais comme chez toi, il y a tout ce qu'il faut dans les placards, le frigo ou le congélateur. Tu n'as plus qu'à choisir.

— Quoi ? demande-t-elle faussement outrée. Je suis ton invitée, ce n'est pas à moi de faire à manger !

Je jette un coup d'œil, moi aussi, à ma montre qui affiche vingt heures dix. Je récupère mon bloc-notes où j'inscris toutes nos idées sans mentionner celle que je viens de lui proposer, je le ferai chez moi, et me lève pour partir.

— On se revoit demain ou lundi ? je questionne James en récupérant ma veste posée à côté de moi sur le canapé.

— Tu ne vas quand même pas encore la laisser partir sans manger ? gronde Georgina en mettant un coup de poing dans le bras de son frère. Qu'est-ce que je t'ai dit hier ?

— Aie, déjà, commence James en frottant son bras, et mêle-toi de tes affaires !

— Comme mon idiot de frère ne le fera pas, je vais le faire à sa place. Souhaites-tu rester pour manger avec nous ? me demande Georgina alors que je passe ma veste en cuir rose. On va commander dans un restaurant et James va sortir sa carte bancaire pour la peine.

Deviens ma plus belle chansonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant