CHAPITRE III-2

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Vendredi 23 juillet, New York

Ça fait déjà une heure que je suis sur place et que je photographie les couples arrivant comme lors d'un bal de promo, puisque c'est le thème qui a été choisi pour la soirée. Une pose entre amoureux, un sourire, un flash et le tour est joué. Couple suivant. Pour être sûr que tout le monde joue le jeu, les organisatrices ont installé le stand photo à l'entrée de la salle.

— Deux petites minutes, je souris au nouveau duo alors que je sors mon portable de ma poche pour vérifier qu'il n'a pas vibré sans que je le sente.

Mais non. Toujours pas de nouvelles de Zach. Je range mon portable et tire le portrait du nouveau couple d'amoureux qui sourient à mon objectif.

Cinq couples de plus photographiés et je remarque que l'entrée s'est, enfin, vidée. Je suppose que tout le monde est arrivé. Et comme prévu, James n'a pas pointé le bout de son nez et c'est mieux ainsi puisque je viens tout juste de me réconcilier avec Zach. Je ne veux pas d'embrouilles entre eux si jamais ils tombaient l'un sur l'autre.

— Alexandrine, m'interpelle Amy, l'une des organisatrices, alors que je rajoute les portraits que je viens de prendre dans le dossier « Promo 2011/Soirée 2021 ».

— Oui, je souris en relevant les yeux vers elle.

— Tout le monde est arrivé. Vous voulez bien faire des photos dans la salle ?

— Bien sûr. Laissez-moi juste le temps de finir ce que je fais.

— Pas de souci, sourit-elle avant de tourner les talons.

Je clique sur lecture puis prends deux secondes pour jeter un coup d'œil à l'écran géant installé derrière une scène et qui diffuse un pêle-mêle des clichés de l'époque et celles que je viens de prendre.

Je reconnais James sur certaines d'entre elles. Grâce aux photographies, je remarque qu'il était bien plus populaire qu'au lycée. Le problème de notre lycée, c'est qu'il n'a jamais su donner la moindre chance, aux pièces rapportées, comme les appelaient les populaires. Pour eux, les nouveaux n'avaient rien à faire ici. Et encore plus s'ils n'étaient pas new-yorkais de naissance. Je détache mon regard de l'écran géant, rejette un coup d'œil à mon portable et récupère mon reflex du trépied. Je commence à me promener entre les groupes qui discutent et les danseurs pour prendre des clichés. Certains jouent le jeu en posant pour l'objectif alors que d'autres préfèrent ne pas s'occuper de moi. Les deux cas me conviennent parfaitement.

Alors que je photographie un énième groupe, je les vois jeter un coup d'œil derrière moi, vers l'entrée avant de se parler discrètement. Alors que le prénom « James » s'inscrit dans mon cerveau, je ne peux m'empêcher de sourire.

Je me retourne et le découvre planté près de l'entrée en train de détailler la salle. À ma recherche ? J'aimerais bien, mais je sais que ce n'est pas le cas. Je profite du fait qu'il ne me regarde pas pour le prendre en photo. Alors que je m'apprête à appuyer une seconde fois sur le déclencheur, je le vois porter son regard sur moi et sourire. J'appuie une nouvelle fois puis garde l'appareil devant mon nez pour le regarder s'approcher de moi.

— Salut Alexandrine, lance-t-il alors que je baisse mon objectif.

— Comment m'as-tu reconnue ? je demande amusée.

— Qui pouvait prendre des photos ? questionne-t-il en réfléchissant. Toi ! J'ai donc cherché un appareil photo, car je savais que tu serais obligatoirement derrière lui.

— Bien vu, je souris amusée par son explication. Je croyais que tu ne serais pas là.

— C'est ce qui était prévu, comme je te l'ai dit, mais j'ai réussi à décaler la plupart de mes rendez-vous à hier et les derniers se sont déroulés ce matin pour que je puisse arriver à temps. Je suis en retard, mais là. Tu veux boire quelque chose ? Ah moins que ton fiancé...

Deviens ma plus belle chansonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant