CHAPITRE III-1

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Mercredi 21 juillet, New York

— Tu as pu en reparler avec Zach ? me demande Liz avec qui je passe ma pause de midi dans un petit restaurant que j'ai découvert samedi matin.

— J'ai essayé de l'appeler dimanche, mais il ne répond pas. Et, comme j'ai récupéré un nouveau portable lundi, je lui envoie des dizaines de SMS par jour, mais il ne me répond pas plus. Je ne sais pas quoi faire de plus, Liz, je soupire en grimaçant et en me triturant les mains. Je lui ai dit la stricte vérité.

— Ça va aller, il a juste besoin de temps, me dit-elle d'un air compatissant. Tu sais, je ne veux pas te paraître méchante, mais je le comprends un peu. Tu as quand même découché et tu as passé la nuit dans l'appartement de James. Du sexy James. Je peux te dire qu'à ta place, je n'aurais pas « juste » dormi, ajoute-t-elle en mimant les guillemets.

— Liz ! je m'offusque. La différence entre toi et moi, c'est que toi tu n'es pas en couple depuis plus de dix ans et sur le point de te marier.

— Arrête tes gamineries, sourit-elle. Tu sais que tu peux tout me dire. Alors, vous avez...

— NON ! Arrête Liz, je continue quand je la vois ouvrir la bouche, tu deviens vraiment pénible. Il ne s'est, vraiment, rien passé. Il faut que je te le dise en quelle langue ?

— Quand on parle du loup, sourit à nouveau Liz en portant son regard sur la porte d'entrée.

Je me retourne et découvre James en train de parler avec le type de l'accueil. Je me détourne et cache mon visage avec ma main comme je peux en espérant qu'il ne m'ait pas vue. Mais c'était sans compter sur Liz qui l'appelle en lui faisant un signe de main. J'entends des pas s'approcher de notre table et vois une ombre s'arrêter juste à côté de nous.

— Bonjour James, roucoule Liz alors que je grimace le visage toujours caché. Vous me remettez ?

— Hum... L'amie d'Alexandrine, c'est ça ? je l'entends lui demander amusé.

— C'est bien ça, sourit-elle de plus belle. Je m'appelle Liz, en effet. Alex, reprend-elle en me mettant un coup de pied dans le tibia sous la table alors que j'étouffe un juron de douleur.

— Salut, je lance en enlevant ma main et en relevant les yeux sur lui mal à l'aise.

— Salut, me sourit-il. Je suis content de voir que ta joue va mieux.

— Ce n'est pas vraiment le cas, c'est violet-vert maintenant. Mais une bonne couche de fond de teint et tout est caché, je reprends en souriant.

— Installez-vous avec nous, sourit Liz alors que je lui fais les gros yeux.

— Je... Hum, commence-t-il en se tournant quelques secondes vers la porte d'entrée. Je ne suis pas venu seul, reprend-il alors qu'une jeune femme entre et qu'il lui fait signe qu'il arrive.

Je ne peux m'empêcher de me demander si c'est sa petite amie. Et étonnamment, je ressens une pointe de jalousie. N'importe quoi, Alex ! Tu vas te marier !

— Si vous ne faites rien samedi, annonce Liz alors que je reporte mon regard sur elle et que je la vois sortir un faire-part de mariage de son sac à main sous mon regard surpris, n'hésitez pas à venir nous voir.

— D'accord, dit-il visiblement surpris par la proposition de Liz, tout en récupérant le carton d'invitation. J'essaierai de passer, annonce-t-il après avoir lu le carton. Bon après-midi Liz, sourit-il, Alexandrine, me dit-il, toujours un plaisir de te voir.

On le regarde s'éloigner et il donne une accolade à la jeune femme avant qu'il ne s'installe à une table, dos à nous.

— Eh bien, sourit Liz, j'en connais un qui t'apprécie beaucoup.

Deviens ma plus belle chansonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant