Samedi 24 juillet, Hudson
— Maman, quoi ? interroge James inquiet.
— Tu vas râler, mais elle t'a encore organisé un rendez-vous arrangé. Quand tu vas savoir qui c'est, tu vas hal-lu-ci-ner, sourit sa sœur.
— Georgina ! grogne-t-il.
— Oh ça va, soupire-t-elle contrariée. C'est Magalie, tu te souviens, c'était ta meilleure amie quand vous étiez à l'école primaire. Maman est tombée par hasard sur sa grand-mère la semaine dernière et comme Magalie est divorcée, elle a eu cette « merveilleuse » idée, ajoute-t-elle en mimant les guillemets.
— Elle n'est vraiment pas possible, se plaint James en passant une main dans ses cheveux.
— Je voulais te prévenir avant que tu n'entres. J'y vais, maman n'a pas encore vu que tu étais arrivé. Trouve une excuse en arrivant, sinon tu vas passer un moment fabuleux, rit-elle ironiquement.
Georgina repart en courant vers la maison alors que je me tourne vers James.
— Si tu veux, on peut...
— Je sais ce que tu vas dire, me coupe James, mais il n'est pas question que je t'embarque là-dedans. Si on lui fait croire qu'on est ensemble, elle va être une plaie, vraiment.
— Tu peux juste lui dire que pour l'instant, on est amis, mais que tu espères plus. Comme on vient de se retrouver, tu veux repartir sur des bases solides, enfin ce genre de choses.
— Ce n'est pas une mauvaise idée, sourit-il. Ça ne t'embête pas ?
— Ça ferait une meilleure histoire que la vraie, tu ne trouves pas ?
C'est à ce moment-là que l'on voit la porte s'ouvrir à nouveau, mais sur une femme bien plus âgée que Georgina.
— Chéri, sourit-elle en arrivant vers nous. Tu es en avance, remarque-t-elle avant de plaquer une bise sur la joue de James. Personne n'est encore arrivé.
— Je sais maman, il n'y avait quasiment personne sur la route.
— Qui est cette charmante demoiselle ? demande-t-elle en me désignant. Ta petite amie ?
— C'est Alexandrine. Je ne sais pas si tu te souviens d'elle, mais on était ensemble au lycée.
— Ravie de te rencontrer Alexandrine, sourit-elle. Je m'appelle Maria.
— Enchantée Maria, je souris, surprise qu'elle ne fasse pas le lien entre mon prénom si particulier et la fille qui a failli éventrer son fils.
∆
James avait omis le détail que c'était un repas familial pour l'anniversaire de sa grand-mère, Margaret, et donc que ce n'était pas juste un repas avec sa mère, comme je le pensais. Malgré que je me retrouve entourée de plus de quarante inconnus, je me sens bien.
Les tables ont été installées dans le jardin, on peut ainsi profiter pleinement de la chaleur de cette fin de journée d'été. Les discussions çà et là, les anecdotes et l'accueil chaleureux que m'a réservé sa famille m'ont permis d'oublier qu'à cette heure-ci, je devrais être en train de fêter mon mariage. Le repas a été mangé et les petites mains ont fini de débarrasser.
— J'aimerais porter un toast, annonce l'un des oncles de James en se levant en tapant sur son verre avec son couteau.
Toutes les conversations se stoppent et les visages se tournent vers l'homme debout.
— Maman, sourit-il en se tournant vers l'héroïne du jour et en tendant son verre, je tenais d'abord, et au nom de toutes les personnes présentes, à te souhaiter un très joyeux anniversaire pour tes quatre-vingt-dix ans.
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Deviens ma plus belle chanson
Romance"Personne n'a peur de retomber amoureux. Mais tout le monde redoute de souffrir à nouveau." Quand Alexandrine et James se rencontrent, ils ont dix-sept ans. Elle est en couple et lui débarque de l'autre côté du pays. Quand Alexandrine et James se re...