CHAPITRE VI

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Samedi 24 juillet, New York

— Qui est à l'appareil ? questionne James. Alexandrine ?

— MA MÈRE ME DÉTESTE ! MES AMIES ME DÉTESTENT ! ET C'EST DE TA FAUTE ! JE TE DÉTESTE ! JE TE DÉTESTE ! je répète cette phrase comme rengaine.

— Alexandrine !

— Je te déteste, je continue moins véhémente.

— Ne bouge pas, j'arrive, me demande-t-il avant de raccrocher.

Je pose le téléphone par terre et me mets en boule alors que mes larmes continuent de couler.

Le téléphone sonne à nouveau et je ne décroche pas, laissant le répondeur.

— Alexandrine, Zach Senior à l'appareil, au vu des événements d'aujourd'hui, je suis dans l'obligation de te licencier sans préavis. Tes affaires et ta lettre de licenciement te seront apportées par coursier lundi en fin de matinée. Merci de l'accepter et de ne pas faire d'histoire.

NON, MAIS IL N'EST PAS SÉRIEUX !!! Hier, j'avais tout. Aujourd'hui, je n'ai plus rien. Et tout ça, car j'ai donné plus de dix ans de ma vie à un parfait connard.

Je me redresse et essuie mes joues d'un revers de la main au moment où quelqu'un cogne à ma porte. Je ne dis rien et vois la poignée s'abaisser. La porte s'ouvre sur James et mes pleurs repartent de plus belle.

— Hey, me dit-il en s'asseyant près de moi après avoir fermé la porte.

— Hey, je réponds en essuyant mes larmes avant de me jeter dans ses bras.

— Ça va aller, me promet-il en me berçant doucement et en passant une main dans mon dos.

— Rien ne va, je gémis entre deux sanglots.

À ma phrase, James resserre son étreinte alors que je pleure à chaudes larmes mon front appuyé contre son torse et que sa main frotte doucement mon dos. Il me chuchote des « Ça va aller. » mais cela ne me réconforte pas autant qu'il doit l'espérer.

Je ne saurais pas dire combien de temps nous restons comme ça, l'un contre l'autre, mais sa présence finit par m'apaiser ce qui calme ma crise de larmes.

Quand je me sens un peu mieux, je me redresse en passant mes mains sur mon visage pour l'essuyer. Mon regard accroche celui de James qui me fixe avec douceur.

Ne voulant pas qu'il me demande ce qu'il s'est passé, je décide de parler la première.

— Tu sais ce que j'ai fait de mon portable hier ? Je ne le retrouve pas.

— Je te l'ai posé à côté de toi sur les marches. Tu ne l'as pas récupéré ? me demande-t-il surpris alors que je fais non de la tête.

— La preuve qu'il m'a plaquée est dans mon portable. Et il a fallu que je le perde, je reprends en me cachant le visage avec les mains. Je suis vraiment une bonne à rien.

— C'est faux, contre James.

— Bien sûr que si, je soupire en enlevant mes mains de mon visage pour lui faire face. Et en plus, je viens de me faire virer !

— C'est une bonne nouvelle, sourit-il alors que je me redresse pour lui faire face.

— Je ne vois pas d'où c'est une bonne nouvelle, je réponds surprise.

— Tu vas, enfin, pouvoir trouver un job qui te plaît vraiment et refaire des photos.

— Mais bien sûr, je rétorque méchamment en me relevant. Je vais trouver un job dans la photographie, métier que je n'ai jamais pratiqué et avec un diplôme vieux de presque dix ans. Je suis un dinosaure !

Deviens ma plus belle chansonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant