CHAPITRE XXI-1

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Samedi 13 novembre, San Diego

— Alexandrine, tu es prête ? me demande Ryan alors que je récupère ma sacoche d'appareil photo dans le placard, tu vas être en retard si tu ne pars pas maintenant.

— J'arrive, je lui réponds en refermant le placard, la sacoche à la main.

Je suis Ryan hors du tour bus et il me donne les clés d'une berline. Je pose ma sacoche à l'arrière et me mets derrière le volant. Je règle le GPS sur l'adresse se trouvant à San Fernando et il m'annonce deux heures et demie de route. Pas le choix, j'ai dit oui, je ne peux plus me défiler. Je démarre la voiture et prends la route pour rejoindre la fille du producteur de James.

Monsieur Heraldson m'a appelée alors qu'on était arrivés depuis à peine vingt minutes pour me demander si je pouvais faire les photos du mariage de sa fille. Son photographe a annulé sa venue à la suite d'un accident domestique et aucun des photographes, que sa fille a contactés, n'est disponible pour le jour même. J'ai, bien évidemment, accepté. Comment pouvais-je dire non à mon nouvel employeur ? James étant parti voir la salle dès notre arrivée, Ryan m'avait dit qu'il le préviendrait, car je devais me dépêcher de me changer et partir. J'ai donc récupéré la robe courte blanche, que j'ai accessoirisée avec une large ceinture, les cuissardes et la veste en cuir rose. Je sais qu'aller à un mariage habillé en blanc ne sera sûrement pas très bien vu, mais je n'ai pas d'autre tenue assez chic pour une telle occasion. J'ai quand même prévenu le producteur de la couleur de ma robe et il m'a dit de faire au mieux au vu des événements. Pour le maquillage, j'ai opté pour un trait de noir sous mes yeux et un rouge à lèvres couleur marron glacé. Et j'ai fait une tresse de mes cheveux châtain clair. Avec ça, je suis à peu près présentable.

San Fernando

Quand je me gare devant l'église où se déroulera la cérémonie, je remarque que beaucoup de monde attend déjà devant celle-ci. Je coupe le contact et descends avant de récupérer ma sacoche. Je remets ma robe courte correctement et rejoins le parvis où je cherche le père de la mariée. Je manque de hurler quand je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne et me retrouve nez à nez avec le producteur.

— Mademoiselle Scott, je suis ravi de vous voir, sourit-il, et que vous ayez pu arriver à temps. Venez, je vais vous présenter ma fille.

Je le suis et on traverse le parvis avant d'entrer dans l'édifice. On rejoint sa fille dans la salle où elle se prépare. Quand on entre, quatre femmes sont en train de l'aider à enfiler sa robe.

— Elie Chérie, regarde qui vient d'arriver, dit monsieur Heraldson.

— Mademoiselle Scott, sourit celle-ci en se tournant vers moi, je vous remercie d'être venue. Vous me sauvez, littéralement, la vie.

— Je suis ravie de pouvoir vous aider, je souris. Par contre, je ne sais pas si vous le savez, mais je ne pourrai pas rester trop longtemps, je poursuis en grimaçant, je dois être à San Diego pour vingt heures au plus tard.

— Je sais, ne vous en faites pas. C'est déjà très gentil à vous d'avoir accepté, car je sais que vous suivez James Williams sur sa tournée. Je ne rate aucune nouvelle publication sur l'Instagram de la tournée, m'annonce-t-elle sur le ton de la confidence. Avec plus de deux cents photos postées, j'ai toute confiance en votre travail.

— Elles ne sont pas toutes de moi, je corrige.

— Pas tant que ça, me répond-elle avec un sourire. Juste celle où vous êtes dessus.

Durant les days-off ou quand on voyage, James veut que je lui donne des « cours » de photographie et il adore mettre les clichés d'application sur notre compte pour montrer ses progrès. Et je suis, d'après lui, le modèle idéal.

Deviens ma plus belle chansonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant