CHAPITRE XXV-2

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Lundi 15 novembre, Malibu

— Ma mère, me répond-il, le nez dans un placard d'où il sort deux verres à pied. Son père tenait un restaurant à New York, il a fermé avant ma naissance quand il est décédé. Et le chef avec qui j'ai travaillé avant de signer avec M. Heraldson, car il fallait bien faire bouillir la marmite en attendant le succès.

— Je ne savais pas que tu avais été cuisinier, je dis alors qu'il verse du vin dans les deux verres. Tu n'en as jamais parlé dans une interview.

— Je ne dis pas tout, tu sais. J'ai un jardin secret, continue-t-il en m'en tendant un. Enfin, j'essaye en tout cas, car certains journalistes arrivent à t'amener là où ils veulent pour que tu révèles des choses que tu n'as pas envie de dire.

On trinque et on boit une longue gorgée. Je pose mon verre sur le plan de travail pour me tourner vers James qui a déjà posé le sien et qui a le nez dans un nouveau placard.

— Tiens, me dit-il en me passant un sachet de farine, une bouteille d'huile et un sachet de sucre vanillé que je pose sur le plan de travail.

Il referme la porte et ouvre le frigo avant de me tendre une bouteille de lait et deux œufs. Il ferme le frigo, récupère un nouveau saladier et un verre doseur dans un placard et un fouet dans un tiroir.

— Qu'est-ce qu'on va faire ? je demande en regardant ce qu'il a sorti.

— Une pâte à crêpes, sourit-il. C'est simple et bon. Tu en manges ?

— J'aime bien celles qu'ils vendent dans l'épicerie qui était près de chez moi à New York.

— Alexandrine, soupire-t-il exaspéré, je t'interdis, après ton séjour ici et avec moi, d'acheter à nouveau tous ces produits industriels alors que je t'aurai appris à cuisiner. Tu me le promets ?

— Tu vas m'apprendre d'autres choses ? je questionne en souriant.

— Bien sûr, sourit-il, aujourd'hui j'ai choisi quelque chose de simple, mais ensuite on verra des plats plus élaborés, mais pas plus compliqués, ne t'en fais pas, ajoute-t-il alors que je grimace.

— Comment on fait une pâte à crêpes alors ?

— C'est très simple, tu mélanges la farine, le sucre, les œufs, l'huile et le lait, dans certaines proportions quand même, et tu la laisses reposer un peu. Là, ça sera le temps de finir la préparation du repas et de manger.

— Très bien, je t'écoute, je lance en récupérant le verre doseur.

— Regarde, il y a le nom de l'aliment et sa graduation spécifique, m'explique-t-il en se plaçant derrière moi et en posant son doigt sur le mot « Farine ». Fais bien attention à ne pas te tromper.

— J'en mets combien ? je l'interroge alors qu'il s'est replacé à côté de moi pour superviser la confection de la pâte.

— On va en mettre deux cent cinquante grammes comme on est deux. S'il en reste, on les amènera à Ryan et aux musiciens demain, ils seront contents.

J'attrape le sachet et tire dessus pour l'ouvrir, sauf que je tire un peu trop fort et quasiment toute la farine vole à travers la cuisine en nous recouvrant. On passe une main sur notre visage pour en enlever le plus gros même si on en a dans les cheveux et sur nos vêtements. Je tire sur le nœud du tablier et l'enlève avant de taper mon t-shirt et mon jean.

— Attention, il neige, crie James mort de rire en me vidant le reste du sachet sur la tête.

— Tu n'aurais jamais dû faire ça, je réponds aussi morte de rire que lui et en attrapant un œuf alors que James court pour se mettre de l'autre côté du plan de travail.

Deviens ma plus belle chansonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant