Le diable et son histoire ( tome 2 )

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 15 - 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 ? -

Diavolo

Après avoir ressenti la crise de Kaila, j'ai senti ses jambes fléchir sous le poids de ses émotions. Pressentant sa chute imminente, je me suis précipité pour la rattraper et la porter délicatement, telle une précieuse princesse. En silence, je l'ai accompagnée jusqu'à notre refuge au sein du manoir. Arrivés à l'entrée, Kaila s'est redressée, a essuyé ses larmes sans dire un mot, puis s'est retirée dans sa chambre en quête de solitude.

Sachant combien elle avait besoin de cet espace pour retrouver son calme, je lui ai laissé tout le temps nécessaire. Pendant ce temps, je me suis dirigé vers la cuisine, me suis préparé un café, et me suis installé dans le salon. C'est là que ma fidèle compagne Carolina est venue se blottir sur mes genoux. Je l'ai caressée tout en dégustant mon breuvage, laissant mes pensées vagabonder. Et c'est alors qu'un ancien souvenir est ressurgi, empreint de nostalgie.

flash back :

"Je me trouvais là, assis sur le lit de Carolina, observant avec admiration sa détermination à trouver la tenue parfaite pour l'enterrement de sa grand-mère. Je l'avais encouragée à rester forte et lui avais offert mon aide, espérant lui apporter un peu de réconfort. Son sourire, une lueur d'espoir dans ses yeux, était pour moi la plus belle des récompenses. Cependant, après un moment, elle avait disparu de mon champ de vision, partie se changer sans un mot. Inquiet, je m'étais dirigé vers la salle de bains pour m'assurer de son bien-être. À ma grande surprise, je l'avais trouvée assise par terre, les larmes coulant sur son visage maculé de mascara. Alors, j'avais voulu la prendre dans mes bras pour la réconforter, mais elle m'avait repoussé d'un geste brusque. Ses coups n'étaient pas violents, juste l'expression de sa douleur et de sa peine.

- A cause de toi, je souris alors qu'elle est morte, m'a-t-elle dit entre deux sanglots.

Après ces paroles apaisantes, une douce quiétude s'empara d'elle et elle cessa de me frapper. C'est alors que j'ai saisi l'opportunité de l'enlacer tendrement. Sans opposer la moindre résistance, elle se laissa emporter par l'élan de mes bras protecteurs, laissant enfin ses larmes couler en toute quiétude et sécurité."

Après avoir été enveloppé de souvenirs tendres de mon premier amour, un sentiment de somnolence m'a envahi et j'ai immédiatement cédé à Morphée sans plus tarder. Après un court sommeil, je me suis réveillé et j'ai décidé de me rendre chez Kaila pour m'assurer de son bien-être. J'ai doucement frappé à sa porte.

-Tout va mal, retourne à tes occupations, je n'ai pas besoin de toi, m'a-t-elle lancé.

Après avoir réalisé sa vivacité, j'ai décidé de la laisser vaquer à ses affaires. Cependant, une angoisse persistait en moi, celle de la voir retomber dans ses pensées sombres et s'isoler à nouveau dans sa chambre. C'est ainsi que je me suis installé sur mon sofa, troublé, cherchant conseil auprès de Carolina.

-Carolina, comment devrais-je faire pour sortir cette petite diablesse de sa chambre? Je ne veux pas qu'elle se sente mal, personne ne devrait se sentir mal comme moi, ai-je dit. Mon chat a ronronné et j'ai continué, Tu as raison, je vais chercher sur internet, peut-être que je trouverai des idées pour la faire sortir de sa chambre.

Je me saisis de mon ordinateur et après une recherche minutieuse, je trouvai dans divers articles la suggestion de partager un café ou un repas. Connaissant la passion de Kaila pour le café, je décidai de me rendre à sa porte et d'y frapper délicatement.

-Kaila, j'ai préparé du café pour toi, tu en veux? Viens sort de ta chambre, ta tasse t'attend dans la cuisine, prononce je en essayant d'avoir la voix la plus douce possible.

Cette fois, les mots ne sortaient pas de sa bouche, ce sont les larmes qui ont pris le relais pour exprimer son tourment. Inquiet qu'elle puisse sombrer dans une crise d'angoisse ou commettre un acte irréfléchi, j'ai agi sur l'impulsion du moment et me suis précipitée vers la porte. Sans hésitation, j'ai utilisé ma force pour enfoncer mon épaule et briser le verrou qui la retenait prisonnière.