𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 62 - 𝒍𝒆𝒔 𝒍𝒆𝒕𝒕𝒓𝒆𝒔 -

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Kaila

Dans le salon, tous les membres éminents du gang étaient réunis. Chacun, plongé dans l'écran lumineux de son téléphone ou détournant de temps à autre son regard vers la télévision, semblait absorbé par un monde virtuel. Tous, sauf Klem, qui, avec une détermination tranquille, s'était éloigné pour aller récupérer notre courrier.

- Voici les colis de la semaine, tiens , dit-il en lui donnant une montagne de colis, sûrement des vêtements.

- Merci , répond-elle, toute excitée, en prenant ses colis et en arrangeant l'emballage pour découvrir ce qu'il y a à l'intérieur.

- Tiens, Emma , déclare Klem.

- Merci , dit-elle en prenant le colis et en allant discuter avec Milena de leur nouvelle trouvaille de vêtements.

- Tiens, Kaila, tu as seulement cette lettre , explique Klem en me tendant cette mystérieuse lettre que je n'avais vue bien trop de fois.

Sans tarder, je saisis la lettre des mains tremblantes de mon interlocuteur et me précipite vers la salle de bain de ma chambre, me coupant du monde derrière la porte verrouillée. Alors que je m'apprête à découvrir le contenu mystérieux de cette missive, un coup franc résonne à la porte : c'est Diavolo qui se manifeste, interrompant ce moment d'angoisse et de curiosité.

- Est-ce que tout va bien ?  demande-t-il.

- Oui, oui, tout va bien, j'arrive.

Je dépose délicatement la lettre dans une boîte cachée sous le lavabo, puis je quitte la salle de bain en actionnant la chasse d'eau, un geste presque rituel. Après m'être lavé les mains, je franchis le seuil de la chambre avec un sourire éclatant, comme si le contenu de cette lettre n'avait eu aucun impact sur mon humeur.

Trois semaines plus tard...

Comme à son habitude, chaque semaine, Klem se présentait à ma porte pour la distribution des colis, apportant avec lui un aroma familier de routine réconfortante. Pourtant, derrière cette habitude, se cachait une réalité troublante : cela faisait déjà trois semaines que des lettres s'entassaient dans ma boîte secrète, silence lourd de secrets inavoués.

Je n'avais jamais l'opportunité de les ouvrir ; Diavolo et moi, inséparables, déambulions toujours ensemble, tissant un lien qui consumait mes moments de solitude. Les rares instants où je me trouvais enfin seule, je n'avais ni le courage d'affronter ces missives, ni la mémoire de leur existence. Chaque lettre, pourtant, pesait sur ma conscience comme une ombre persistante, car une intuition sourde me chuchotait que l'expéditeur n'était autre que cette personne que je redoute tant de retrouver. La pensée même de la croiser ravivait en moi la peur de plonger à nouveau dans l'enfer personnel qui avait jadis dévoré mon être.

Le diable et son histoire ( tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant