𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 65 - 𝒊𝒓𝒓𝒆́𝒄𝒖𝒑𝒆𝒓𝒂𝒃𝒍𝒆 -

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Diavolo

Suite à ma brève conversation avec Klem, je me dirigeai vers Kaila, étendue sur le sol, laissant résonner en boucle les doux accords de "Hotline" de Billie Eilish. La mélodie apaisante semblait envelopper l'air d'une sérénité délicate, comme un cocon protecteur. J'imaginais que cette musique l'aidait à apaiser le tumulte qui tourbillonnait dans son esprit, ou peut-être lui offrait-elle une douce échappatoire, une caresse sonore pour atténuer la solitude qui parfois l'étreint.

- Kaila, je suis allé voir Klem et j'ai une bonne nouvelle, dis-je en passant la porte de la chambre.

Elle détournait son regard du néant pour se poser sur ma silhouette, une expression d'inquiétude flottant dans l'air. Intrigué, je m'approchai d'elle, me mettant à sa hauteur pour mieux saisir son trouble. C'est alors que je remarquai la lueur humide de ses joues et la teinte écarlate de ses yeux, témoins silencieux d'une émotion à vif.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je.

- Mon père est très malade, il est peut-être déjà mort et je n'ai pas pu le voir, déclara-t-elle en me faisant un câlin. Elle me serra tellement fort que j'eus du mal à respirer, mais je fis de mon mieux pour me concentrer sur le fait de la rassurer. Doucement, je caressai du bout des doigts son dos et embrassai son front.

- Ça va aller, Kaila, je suis là, je vais t'aider, dis-je.

- Comment diavolo ? Comment veux-tu m'aider, je suis un cas irrécupérable.

- Kaila, ne dis pas ça de toi. Nous allons préparer nos valises et nous allons voir ta famille. Klem m'a donné leur adresse, alors calme-toi, s'il te plaît. Je n'aime pas te voir dans un état comme ça, confessai-je.

Sans tarder, Kaila s'éloigna de moi, essuyant ses larmes du bout de la main. Elle se leva avec précipitation, perdant l'équilibre un instant avant de se rattraper aux murs comme un naufragé à la recherche d'un port. Après un moment de flottement où ses paupières clignèrent, troublées, la clarté revint peu à peu à son regard. Réalisant qu'elle pouvait se tenir, elle se dirigea vers son armoire, d'où elle tira une valise, prête à affronter ce que le monde avait à lui offrir.

- Maintenant que tu m'as dit ça, je me sens beaucoup mieux, dit-elle avec un grand sourire sur son visage, cachant ses anciennes larmes. Va te préparer, nous partons dans une heure.

- Oui, chef, prononçai-je tout en me levant et en faisant un salut militaire avant de quitter la pièce et de partir préparer mes affaires dans la chambre.

Une fois pénétrée dans le sanctuaire de ma chambre, je dénichai un grand sac en cuir, dissimulé sous mon lit, et le déposai à mes pieds avant de l'ouvrir. À mon grand étonnement, il était vide, comme une toile blanche attendant d'être ornée. J'y glissai avec soin sept sous-vêtements, car l'incertitude de notre séjour m'incitait à préparer l'imprévisible. Trois jeans, confortables et indémodables, s'ajoutèrent au choix, suivis de quatre pantalons de costume, légèrement amples, qui variaient en nuances de gris, du plus clair au plus profond.

Dans un esprit pratique, je sélectionnai cinq débardeurs blancs, emblématiques de la douceur de septembre, ainsi que trois pulls, essentiels alors que l'été commençait à décliner, deux t-shirts pour les jours plus décontractés, et sept chemises aux coupes délicates. Mon esprit vagabonda ensuite vers ma boîte à bijoux; d'une main légère, j'y prélevai une poignée de trésors étincelants, que je glissai dans une petite pochette au creux de mon sac. Me dirigeant vers la salle de bain, j'optimisai ma trousse de toilettes, n'oubliant pas mes précieux médicaments, essentiels à mon équilibre. Enfin, je sortis de ma chambre, le sac solidement arrimé à mon dos.

Kaila, quant à elle, n'avait pas encore terminé de rassembler ses effets personnels, me laissant une précieuse occasion de préparer deux cafés, préambule de notre périple. Il paraissait que nous nous préparions à traverser quatre à cinq heures de route, si mes calculs étaient justes. Peu après, Kaila fit son apparition, traînant avec elle une valise élégante. Elle était vêtue d'une longue jupe blanche, flottante et délicate, assortie d'un pull crop top rose pastel, créant un contraste saisissant avec mes choix plus sobres. Ses bijoux en or, luxueux et brillants, formaient un doux contraste avec mes modestes ornements en argent. Elle avait opté pour un maquillage subtil mais remarquable, et sa chevelure, couleur or, était ornée d'une pince fleurie aux nuances de rose clair et blanc. Son sourire resplendissant éclairait la pièce alors qu'elle se saisissait d'une des deux bouteilles que je tenais, prêtes à contenir notre café.

- Merci pour tout, je t'aime, Diavolo, dit-elle avant de déposer un doux baiser sur mes lèvres.

Le diable et son histoire ( tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant