𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 3 - 𝐝𝐨𝐥𝐢𝐩𝐫𝐚𝐧𝐞 -

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tw : tentative de suicide

diavolo

A peine sorti de mes rêves paisibles, je fus immédiatement envahi par un sentiment d'inquiétude. Je tentai tant bien que mal de me frotter les yeux, pourtant mes mains demeurent irrémédiablement attachées au lit par de frêles morceaux de corde. Le choc fut immense lorsqu'en jetant un regard sur mes jambes, je découvris qu'elles étaient elles aussi captives de ces liens étroits. Paralysé, je me trouvai pris au piège de cette situation inexplicable. Épouvanté, je me posai tour à tour mille questions : avais-je véritablement vécu cette journée d'hier ou n'était-ce qu'un songe ? Était-je toujours chez moi, ou bien étais-je encore sous le joug malveillant du mystérieux docteur ?

Pour lever le voile sur mes doutes et déterminer si je demeurais en la compagnie de cet inquiétant docteur, je me mis à hurler de toutes mes forces, faisant résonner mes appels au secours dans les recoins de cette chambre étroite et opprimante. Hélas, mes cris restaient vains, étouffés par les murs lugubres qui m'enveloppaient et se murent dans un silence oppressant. Seule ma voix parvint à agir sur l'atmosphère étouffante, puisque derrière cette porte cadenassée, celle-ci s'ouvrit comme en réponse à mes supplications. Et là, apparaissant telle une apparition inquiète et bouleversée, se tenait Kaila, à la fois désorientée et terrorisée.

- Que se passe-t-il ? demande-je.

- Tu te rappelles pas de ce que tu as fait hier ? dit-elle.

- Bah non, si je te demande, répondis-je avec un faux sourire.

- Hier, tu es devenue complètement folle. Vers 3h du matin, tu t'es mise à hurler et à rigoler comme une folle en plein milieu du salon. Puis après, on s'est battues. Tu m'as étouffée et Klem a dû intervenir parce que tu allais me tuer, explique Kaila.

- Tu peux me détacher maintenant, je ne t'attaquerai plus, dis-je.

Kaila demeure silencieuse, cependant elle exécute mes directives avec diligence. Elle dénoue avec précaution les liens qui enserraient mes bras et mes jambes. À ce moment-là, une délicieuse sensation de liberté m'envahit. Enfin, je peux me mouvoir à ma guise, délivrée de toute contrainte. Après m'avoir détachée, Kaila m'informe de son activité :

- Je fais faire à manger, essaie d'être sage.

Après un bref échange, elle quitta paisiblement ma chambre et se mit à préparer un repas bienveillant, tandis que je m'attelais à la recherche de mes médicaments. Un sentiment d'urgence m'envahissait alors que je retournais consciencieusement chaque recoin de la pièce, en quête d'un remède à mes afflictions. Seules des tablettes de Doliprane se présentaient à moi, impuissantes face à mes tourments intérieurs.

Cependant, c'est en contemplant à nouveau cette boîte jaune que je fus submergé par un désir intense. Sans plus tarder, je saisis une plaquette, les verres dans le creux de ma main et les ingérai d'un geste vif, avant de répéter l'opération. L'espoir d'une libération, d'un apaisement, m'animait alors que je m'allongeais, abandonnant mon destin aux caprices des divinités, voguant vers un au-delà incertain, entre terre et ciel.

kaila

Alors que les doux arômes des pâtes au saumon embaumaient délicieusement ma cuisine, j'ai convié mon cher Diavolo à prendre place et se délecter de ce festin.

-Diavolo ! Diavolo !

Après avoir crié son prénom à maintes reprises, en vain, une décision s'impose : je dois partir à sa recherche. J'ouvre la porte et là, un spectacle terrifiant s'offre à moi. Diavolo gît par terre, immobile, les yeux clos. Au bout de ses mains, je distingue une boîte. Une boîte de Doliprane, vide à souhait. Tous les médicaments ont disparu.

Je tente de le réveiller, le doué de légers tapotements sur ses joues, mais Diavolo ne montre aucun signe de vie. Rapprochant mon oreille de son cœur, j'ôte un poids de ma conscience en sentant ses battements réguliers. Néanmoins, le stress étouffant réapparaît dès lors que je constate son inconscience toujours présente. Tout en demeurant auprès de lui dans la chambre, veillant sur son bien-être, je contacte Milena dans un appel d'urgence. Elle comprend immédiatement la gravité de la situation et s'offre immédiatement en aide. Lorsqu'elle aperçoit la scène de désolation, elle subit un instant de paralysie, sous l'ancrage de la peur, avant de reprendre ses esprits.

- Diavolo a pris une boîte de Doliprane et il ne se réveille plus, tu sais quoi faire Milena ? demande-je.

Milena, telle une gardienne bienveillante veillant sur son protégé, ne laisse pas le silence ébranler son dévouement et se hâte d'apporter les premiers soins à Diavolo. Avec une délicatesse empreinte de compassion, elle prend son pouls, veillant à ce que la vie ne lui échappe pas, et délicatement, elle le place sur le côté pour déjouer les marées dévastatrices de son vomi, afin que la menace de l'étouffement ne puisse le toucher.

À la lueur d'une poésie gestuelle, elle emmitoufle Diavolo dans une couverture douce et chaude, l'enveloppant de chaleur et d'espoir. Pendant qu'elle berce son bien-aimé entre ses bras protecteurs, trahissant sa sollicitude innée, je me hâte d'atteindre ma chambre avec la vélocité d'une plume portée par le vent.

Une fois parvenu à ma destination sacrée, je saisis mon téléphone, témoin de mes espoirs et de mes peines, symbole d'une communication vibrante en ces temps modernes. Guidé par l'urgence de l'heure, j'apprivoise les touches du clavier avec une maîtrise douce et confiante. Un verrouillage gracieux vient sceller ma nécessité de concentration tandis que je m'enfonce dans ma mémoire à la recherche du numéro salvateur, celui du médecin providentiel.

Le désir de secourir, ardent et inébranlable, me guide dans cette quête essentielle, remplissant mes pensées d'un espoir vibrant et d'une certitude inébranlable en la puissance de la vie. Une fois trouvé, je l'appelle :

- Bonjour monsieur, j'ai besoin de vous en urgence ! Un ami a fait une tentative de suicide et a pris une boîte de Doliprane. Il respire toujours et son cœur bat toujours, mais il ne se réveille pas. Milena lui a fait les gestes de premiers secours. dis-je le plus vite possible.

- D'accord, ne m'en dites pas plus, j'arrive dans moins de 5 minutes. répond le médecin.

Le diable et son histoire ( tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant