Le diable et son histoire ( tome 2 )

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 40 - 𝐜𝐢𝐠𝐚𝐫𝐞𝐭𝐭𝐞𝐬 -

tw : drogue, discussion qui parle de torture, violence

Diavolo

Alors que mes lèvres se pressent à nouveau contre le bord du verre, je sens mon cœur s'ouvrir à Milena, cette âme exceptionnelle qui semble avoir le don rare de saisir les nuances les plus intimes de mon être. Dans un moment de confiance et de vulnérabilité, je me laisse emporter par le flot de mes pensées et de mes émotions, sachant qu'elle est la seule sur cette terre qui pourrait réellement comprendre ce que je ressens.

- Lorsque tu es partie, notre génitrice m'a emmené rencontrer notre géniteur et c'est là que l'enfer a commencé. Chaque erreur me valait une séance de torture. J'étais coupé du monde et n'avais que les ordres de notre père qui me maintenaient en contact avec l'humanité. Chaque année, plus il sombrait, plus je prenais cher. Il inventait de nouvelles tortures, de nouvelles façons de me détruire. Explique, je.

- Je sais, il a fait la même chose avec moi, mais moi j'ai eu la chance de m'échapper. J'aurais tellement aimé te sauver, mais je ne savais pas ce qu'il t'était arrivé. J'ai beau faire des recherches, je ne trouve rien sur toi, alors j'ai abandonné et j'en suis désolée. Excuse-moi, Milena.

- Tu n'as pas à être désolée, ce n'était pas de ta faute. On était jeune. Malgré ça, j'aimerais te remercier, dis-je en avalant une nouvelle gorgée.

- De quoi ? demande ma sœur.

- Du fait de m'avoir sauvé la vie. Car le lendemain de ton sauvetage de Klem, j'étais censé être exécuté, déclare-je.

- Mais pourquoi ? s'étonne la blonde.

- Parce que j'avais tenté de tuer notre père pour te sauver, mais j'ai échoué, donc sa sanction était la mort. Je laisse un petit blanc avant de continuer dans mon récit, il faut que je t'annonce quelque chose, Milena.

- Dis-moi tout.

- Après la mort de notre très cher père, j'ai hérité de son affaire et je suis devenue le plus grand chef de trafic d'êtres humains. Seulement, je ne veux pas l'être. Je veux qu'on détruise cette entreprise sans savoir que c'est moi qui l'ai mise en place, car je risque de me faire tuer par les associés de notre géniteur s'ils apprennent que leur meilleur marchand d'êtres humains venait de détruire son affaire.

En un geste délicat, Milena se saisit d'un joint finement roulé et d'un briquet scintillant, les portant avec grâce à ses lèvres pour enflammer l'extrémité. La fumée s'éleva avec légèreté, dansant autour d'elle avant de s'échapper doucement de ses narines. Sans dire un mot, elle me tendit ensuite le précieux cylindre, m'invitant à partager cet instant de complicité silencieuse. Et tandis que chacun savourait cette parenthèse enivrante, le doux parfum de l'herbe brûlée enveloppait l'atmosphère, celui-ci se révélant être le plus fidèle témoin des échanges muets entre les nos deux âmes en quête de liberté.

- Je suis là pour toi, mon frère, ne t'inquiète pas, je vais tout gérer, dit-elle en prenant la cigarette.

C'était une soirée qui restera gravée dans ma mémoire pour toujours, où l'amitié et la tendresse de Milena m'ont profondément ému. Son geste attentionné a su toucher les fibres de mon être, faisant naître un sourire radieux sur mes lèvres. Ensemble, nous avons partagé des instants précieux, fumant paisiblement en contemplant la magnificence du ciel étoilé, nos pieds effleurant l'eau qui semblait s'animer sous nos regards complices.