Le diable et son histoire ( tome 2 )

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 39 - 𝐚𝐥𝐜𝐨𝐨𝐥 -

tw : alcool, addiction

Diavolo

Une fois que la fatigue a eu raison de nous, nous abandonnons nos batailles intérieures et nous retirons dans nos sanctuaires personnels. Dès que je pénètre dans ma chambre, je m'empare de vêtements propres et me dirige vers la salle de bain pour une douche revigorante. Sous le jet d'eau chaude qui caresse ma peau, je laisse mes pensées refluer vers les événements de la journée, notamment le moment poignant de la tentative de suicide de Kaila. Une tristesse diffuse m'envahit, mais déterminée à chasser ces sombres pensées, je termine ma toilette et regagne le grand salon.

Découvrant la pièce déserte, je me dirige vers le bar et me sers un verre de vodka, que je savoure en contemplant le crépuscule depuis un transat au bord de la piscine. Les teintes changeantes du ciel, passant du bleu au rose, puis à l'orange, captivent mes sens. Je m'efforce de ne me concentrer que sur cette palette de couleurs et sur la brûlure agréable de l'alcool dans ma gorge.

Au bout d'un moment, Milena fait son apparition, arborant la chemise longue de Klem, et s'installe près de moi au bord de l'eau. Rejoignant sa présence, je remonte légèrement mon pantalon et plonge mes pieds dans la piscine, tissant ainsi un moment de complicité paisible entre nous.

-Kaila m'a fait remonter de mauvais souvenirs, dit Milena en buvant une longue gorgée à sa bouteille.

-Arrête de boire, ça ne va rien apporter de bon, l'informe-je.

-Je sais, c'est pour ça que j'avais réussi à arrêter depuis que j'ai rencontré Klem, mais il faut toujours que mes démons me rattrapent. Putain d'addiction de merde, crie-t-elle en jetant sa tête en arrière.

Sans hésitation, je saisis la bouteille des doigts de l'autre et la projette sans détour dans le bleu azur de la piscine, le liquide éclaboussant joyeusement autour d'elle tel un bouquet de fleurs éphémère.

-Pourquoi tu as fait ça? demande Milena.

-Pour t'éviter de plonger encore plus bas. Lorsque tout va bien dans ta vie, tu as un mec incroyable, tu arrives petit à petit à arrêter ton métier de tueuse et enfin plus nos parents sur ta route, alors profite de ta vie et ne te soucie pas de celle des autres, déclare-je tout en posant une main sur l'épaule de ma chère sœur.

Elle accueille doucement ce geste avec une tendre affection et délicate grâce, venant ensuite reposer sa tête avec une confiance paisible sur mon épaule. Nos regards s'élèvent alors vers la voûte céleste, nous unissant dans une contemplation silencieuse et complice.