𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 5 - 𝐩𝐬𝐲𝐜𝐡𝐢𝐚𝐭𝐫𝐞 -

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tw : violence, alcool

Kaila

Une semaine s'est écoulée depuis que j'attends l'arrivée tant attendue du psychiatre pour Diabolo. Klem m'avait avertie qu'il viendrait aujourd'hui, alors ce matin, j'ai pris la décision de ne pas rester en tenue de nuit. J'ai revêtu un pull ample et un jean bleu foncé, mettant ainsi fin à une semaine passée à ne rien faire, allongée dans mon lit en écoutant de la musique. Alors que je me préparais un café, j'ai entendu Klem m'appeler.

-Kaila, viens, le psychiatre est là !

Je me suis précipitée dans l'escalier, dévalant les marches avec une hâte frénétique. Une fois au bas, j'ai offert un sourire radieux à la dame et ai tendu ma main pour la serrer avec chaleur.

-Bonjour, je suis Kaila, dis-je.

-C'est vous la personne atteinte de bipolarité ? demanda-t-il.

-Non, ce n'est pas moi, c'est Diavolo. Il est dans sa chambre, sûrement en train de regarder son ordinateur. C'est ce qu'il fait depuis une semaine.

Mon cœur battait la chamade alors que j'étais inquiète pour Diavolo, étendu dans son lit depuis une semaine sans se lever. La visite du psychiatre représentait un espoir, mais restait empreinte d'incertitude quant à sa réaction.

je pris le psychiatre par le bras, le guidant à travers les couloirs majestueux du château jusqu'à ma partie Est. Chaque pas résonnait dans le silence feutré, amplifiant mes pensées tourmentées.

Arrivés devant la porte de la chambre de Diavolo, je frappai doucement, priant pour une réponse. L'autorisation obtenue, nous pénétrâmes dans l'antre du prince déchu.

L'atmosphère était lourde, chargée d'un sentiment d'angoisse mêlé à une once d'espoir. Diavolo, pâle et amaigri, nous accueillit d'un regard sombre et distant. Toute la grandeur et la majesté de sa personne semblaient fléchir sous le poids de son mal-être.

-Salut Diavolo, je te présente ton nouveau psychiatre, dis-je en regardant l'inconnu.

-Je m'appelle Docteur Smise, je suis ici pour vous donner un traitement adéquat à votre situation.

Mais Diavolo réagit de manière inattendue, éclatant soudainement en hurlements et s'éloignant du psychiatre avec une fureur incompréhensible. Ses mains tremblantes se saisirent du col du docteur Smise, le projetant violemment contre le mur dans un geste brutal et désespéré. La panique s'empara de la pièce alors que les cris de douleur résonnaient, la violence éclatant brusquement.

Dans un geste de secours, je m'élance vers ma salle de bain pour saisir une seringue de tranquillisant, espérant ramener un semblant de calme dans ce tourbillon de violence. D'un mouvement déterminé, j'approche de la scène tumultueuse et enfonce la seringue dans le bras de Diavolo, priant pour que cela suffise à le calmer.

Alors que Diavolo chancelle et tombe sur moi, Milena fait son apparition, alertée par les hurlements et la confusion qui règnent dans la pièce. La terreur se lit dans ses yeux alors qu'elle recule, trébuchant sur un tabouret et s'effondrant au sol dans un sanglot incontrôlable. Prise de panique, elle se replie sur elle-même, cherchant un refuge face à la violence qui n'existe que dans cet instant de terreur.

Malgré mes efforts, je reste immobilisé sous le poids de Diavolo, impuissant face à la détresse qui emplit la pièce.

-Klem, viens vite ! Milena fait une crise d'angoisse ! hurle-je à travers toute la maison.

Il arrive précipitamment, ses pas résonnant dans le couloir vide. Lorsqu'il découvre Milena, immobile au sol, il se précipite vers elle avec une hâte palpable. Doucement, il la soulève dans ses bras, murmurant des paroles réconfortantes à son oreille. Comme un protecteur dévoué, il la porte délicatement vers sa chambre, veillant à ce qu'elle soit en sécurité.

Une fois le calme revenu, je m'approche du psychiatre pour lui demander de l'aide pour remettre Klem dans son lit. Avec une compréhension silencieuse dans son regard, il acquiesce et se charge de ses jambes tandis que je prends ses bras. Dans cet élan de solidarité et de soutien, nous parvenons à ramener Klem dans son antre de repos, veillant sur lui avec une attention toute particulière.

- À trois, on le balance sur le lit, dis-je.

- 1... 2... 3, disons-nous en cœur puis nous ballottons son corps sur le matelas moelleux.

- venait, on va discuter dans le salon, informe-je aux psychiatre.

Il acquiesce et quitte la pièce avec grâce. Je l'imite, refermant la porte à clé derrière moi avec délicatesse. Le psychiatre s'installe ensuite sur le canapé, parcourant du bout des doigts son cou encore meurtri par l'étranglement infligé par Diavolo.

- Que pouviez-vous me dire sur les crises de Diavolo ? demande le psychiatre.

- Je crois qu'il a fait deux crises : une crise de colère et une crise dépressive. Je ne sais pas si ça correspond à cette maladie. Dans sa crise de colère, en plein milieu de la nuit, il s'est mis à crier comme un fou et puis, à la crise dépressive, il a fait une tentative de suicide avec une boîte de Doliprane.

Alors que j'étais en pleine discussion avec le psychiatre concernant les différentes options de traitement, Klem fit irruption dans la pièce. Sans un mot, il prit place dans un fauteuil en face de nous, comme s'il avait quelque chose d'important à nous dire.

- Diavolo a eu un passé très compliqué, comme Milena. Leur père était un "docteur" qui les a traumatisés pendant des années. C'est pour ça qu'il a réagi comme ça quand il vous a vu et j'en suis désolé pour votre cou. Voici 1500 pour vous dédommager de cet incident, explique Klem.

Après avoir discrètement récupéré la somme d'argent et l'avoir soigneusement dissimulée, le médecin poursuivit son exposé avec calme et assurance.

- Les psychotropes seraient la meilleure option pour Diavolo. Voici une boîte. Si vous en voulez d'autres, je vous en donnerai. Maintenant, j'aimerais rentrer chez moi et essayer de traiter mon nouveau traumatisme.

Klem et moi échangions un regard empreint de désespoir. Je guidai ensuite le psychiatre vers la sortie, dans un silence pesant qui témoignait de notre profonde détresse.

- Encore désolé pour ce qui vient de se passer, dis-je avec un sourire désolé.

Sans un mot, il se retire de la maison, laissant un vide pesant derrière lui. Alors, je me dirige vers le bar, lourd de souvenirs, et saisis deux verres ainsi qu'une bouteille de vodka. Le liquide ambré coule dans les verres, étincelant à la lumière tamisée de la pièce.

Nous nous regardons, Klem et moi, avant d'avaler d'une traite le contenu des verres. L'alcool brûle ma gorge, mais je remplis de nouveau les verres, et nous répétons le rituel. Une douce torpeur s'empare de moi, m'abandonnant à mes pensées tourmentées.

Assis dans le silence, je programme la télévision sur Euphoria, cherchant une échappatoire à mes tourments. Klem se joint à moi, maintenir une distance prudente. Il sait que je suis vulnérable, que je pourrais succomber à mes sentiments pour lui, mon premier amour, toujours enraciné au plus profond de mon cœur.

Le diable et son histoire ( tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant