Le diable et son histoire ( tome 2 )

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 32 - 𝐝𝐞́𝐬𝐨𝐥𝐞́ -

Diavolo

Une douleur lancinante me tenaille l'esprit, une manifestation atroce qui m'assaillit dès que je rouvre les yeux après une nuit de sommeil agitée. Le voile du sommeil se dissipe lentement, mais mes souvenirs de la veille semblent s'échapper de ma mémoire, me laissant dans un état de confusion troublante. Cherchant un répit à cette souffrance, je tente de me redresser, agrippant ma tête douloureuse entre mes mains.

C'est alors que Milena fait son entrée dans ma chambre, portant un plateau chargé d'un étrange mystère. Ses avant-bras enveloppés de bandages attirent immédiatement mon attention, suscitant en moi une inquiétude grandissante.

- Milena, s'il te plaît, dis-moi que ce n'est pas moi qui t'ai fait ça, lui demandai-je déjà plein de regrets.

- Si c'est bien toi, mais ne t'en fais pas, je ne t'en veux pas. Tu n'étais pas maître de toi-même. Par contre, Kaila a un autre avis, répondit-elle en déposant le plateau sur mes cuisses.

- Putain, qu'est-ce que j'ai fait, réclamai-je, complètement effrayé par la chose que j'ai dû faire.

- Tu l'as réveillée en pleine nuit avec un couteau sur la gorge. Elle a pleuré et hurlé pour que tu la lâches, mais tu n'as rien fait. Alors elle m'a appelée. Tu lui as tailladé le cou et tu lui as probablement créé un nouveau traumatisme. Mis à part la haine qu'elle porte pour toi, elle va bien, expliqua ma sœur.

- Merde, dis-je en laissant tomber ma tête en arrière.

- Fais attention à ta tête. Lorsque j'ai voulu te calmer, nous nous sommes battues et je t'ai assommé avec un vase, déclara Milena, tout gênée par cet aveu.

- Ce n'est rien, Milena. Je suis tellement désolé pour ce que je t'ai fait vivre hier soir. Il faut que je m'excuse auprès de Kaila, déclarai-je en essayant de me lever, mais Milena m'arrêta.

- Kaila s'est enfermée dans sa chambre depuis ta crise. Elle refuse que j'entre. Elle me demande de la laisser seule. Laisse-lui du temps.

Malgré ma réticence initiale, je me plie aux conseils avisés de ma sœur. Alors que je savoure mon petit déjeuner, Milena reprend ses activités et quitte ma chambre. Mon esprit est habité par le désir ardent de présenter mes excuses à Kaila. Cependant, étant donné son refus de tout contact, une simple conversation ne suffira pas à apaiser les tensions. Ainsi, je décide de lui envoyer un message dénué de toute émotion, avant de réaliser que la rédaction d'une lettre serait bien plus significative.

Sans perdre une seconde de plus, je dépose mon plateau à mes côtés et me dirige vers mon bureau. Stylo en main, une feuille blanche devant moi, je peine à débuter. Autour de moi, des boules de papier abandonnées jonchent le sol, témoins de ma difficulté à trouver les mots justes. Cependant, l'inspiration m'envahit soudainement à l'écoute de la mélodie douce émanant de la chambre de Kaila. Sur fond de "What U Call That" de Chase Atlantic, je laisse enfin libre cours à mes sentiments à travers une lettre sincère.

"Je m'excuse profondément, Piccola Rosa, je me tortille de remords. Malgré les bribes de souvenirs de cette soirée, je n'oublie pas la souffrance que je t'ai infligée, et cela me pèse. En fin de compte, tu avais raison, nos démons intérieurs nous engloutissent et notre connexion aurait été condamnée par ma maladie. Je regrette les espoirs démesurés que j'ai nourris à ton égard. J'espère que tu pourras me pardonner et que nous pourrons conserver notre amitié. Tu as une place spéciale dans mon cœur, diavolo."

Une fois la lettre achevée, je la plie avec précaution et la glisse sous la porte de la chambre de Kaila, empreinte de regrets et de tristesse.