𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 20 - 𝐮𝐧𝐞 𝐛𝐥𝐞𝐬𝐬𝐞́𝐞 -

6 2 9
                                    

tw : violence, meurtre

Diavolo

Après avoir échangé nos adieux empreints d'émotion, Kaila et moi sommes retournées à l'intérieur, pour nous retrouver dans le vaste salon où Ben avait préparé un poste informatique relié aux caméras de surveillance. Après un long moment à scruter attentivement les images des différentes caméras sans rien remarquer, mon estomac s'est mis à gronder, signe évident qu'il était grand temps que je passe à table, sous peine de commettre un acte regrettable.

-Je vais cuisiner pendant que tu surveilles les caméras, ordonnai-je à Kaila.

-D'accord, et n'oublie pas de me préparer une assiette, tu n'es pas la seule à avoir faim, répondit-elle.

-Comme si je t'avais déjà oubliée.

Nos regards se croisèrent et je sentis une profonde connexion se créer entre nous. Ses yeux bleus semblaient lire en moi comme dans un livre ouvert, découvrant chaque rêve, chaque peur, chaque désir enfoui au plus profond de mon être. En un instant, elle me semblait connaître la totalité de mon être d'un simple regard.

Malheureusement, notre échange fut interrompu par le devoir de manger et de cuisiner. Une heure plus tard, après avoir concocté un repas succulent composé d'une salade en entrée, de bricks en plat principal et d'un tiramisu en dessert, je me hâtai de servir ma compagne et moi-même. Avec grâce, je disposai les plateaux sur la table basse et m'installai à ses côtés.

Alors que nous allions commencer à déguster notre repas, une soudaine alerte nous signala l'arrivée d'étrangers sur les caméras de surveillance. Sans perdre de temps, nous informâmes notre équipe présente sur place, qui se précipita pour investiguer la situation. Dans un tourbillon d'action, des balles fusèrent et des vies furent prises.

Je contemplais avec admiration ma sœur qui se révélait être une véritable guerrière. Sa grâce et sa détermination lors des combats me fascinaient. Chaque mouvement était exécuté avec une précision chirurgicale, chaque action une danse mortelle. Je ne pouvais détacher mes yeux d'elle, admirant son courage et sa force.

Pendant que les autres se battaient vaillamment, Kaila éclatait de talent et d'efficacité. Elle éliminait ses adversaires avec une facilité déconcertante, utilisant ses dagues comme des extensions de ses propres mains. Sa maîtrise de l'art du combat était impressionnante, sa détermination sans faille.

Tandis que le chaos régnait autour de nous, je fus pris de surprise en entendant Milena émettre un juron. La voir tomber à genoux, la main pressant sa blessure, me fit réaliser la brutalité de la situation. Sans réfléchir, Klem vint à son secours tandis que j'observais impuissant, écoutant leur échange par le biais de nos oreillettes :

-Putain que se passe-t-il Milena ? demanda Klem.

-J'ai été touchée, dit Milena en crachant du sang et en luttant pour rester consciente.

-Milena, s'il te plaît, ne meurs pas maintenant, reste avec nous, dit Klem, la voix déchirée.

-Je t'aime Klem et baise-moi, tous ces mecs, déclara-t-elle avant de perdre connaissance.

Sans plus attendre, j'ai vu Klem prendre Milena dans ses bras avec une tendresse infinie, quitter le champ de bataille dans un geste empreint de détermination. Il a demandé à hares de le remplacer sur le terrain, de combattre jusqu'à épuisement, de verser le sang nécessaire pour venger l'agression contre Cupidon. Et comment aurais-je pu lui reprocher ? Ma sœur, précieuse comme un trésor, mérite une protection sans faille. Je donnerais ma vie pour elle sans hésiter.

Klem a déposé Milena dans sa voiture, veillant à son confort avec une prévenance touchante, avant de s'élancer sur la route, emportant avec lui notre chère blessée. Je n'ai pu suivre ma sœur, les caméras ne nous offrant qu'une vue limitée sur le site, mais pas sur la destination de Klem.

Après un trajet éprouvant d'une heure et demie, Klem est enfin arrivé chez lui, Milena reprenant lentement conscience. Grâce à la présence prévoyante de morphine dans sa voiture, Klem a pu soulager la douleur de la jeune femme, prouvant encore une fois sa sollicitude exemplaire. Pendant que j'assurais les premiers soins, Kaila gardait un œil vigilant sur les caméras.

-Tu n'as pas de médecin dans ton gang ? demandai-je.

-Le médecin m'a lâché et je n'en ai pas d'autres, il va falloir l'opérer nous-mêmes, dit-il.

-Je peux le faire si tu veux, pendant ma enfance mes parents m'ont appris plein de choses médicales et je sais enlever une balle d'un corps ainsi que recoudre, proposai-je.

Klem me fixa du regard avec une certaine appréhension, avant de finalement acquiescer après quelques instants. Sans perdre de temps, il déposa délicatement Milena sur le canapé avant de se précipiter pour chercher la trousse de secours. Alors que ma sœur était face à la mort, j'allais devoir passer à l'acte chirurgical sans avoir aucune expérience préalable, si ce n'est sur moi-même.

Lorsque Klem revint avec la trousse, il me la tendit et je sortis une petite coupelle ainsi qu'un kit médical stérilisé. Je les disposai soigneusement sur la table avant de prendre une pince, préalablement enfilant mes gants avec une grande précaution. Je retirai le pansement rudimentaire que Klem avait appliqué, permettant à Milena de ne pas perdre davantage de sang. Je coupai délicatement son haut au niveau de la plaie, observant les cicatrices déjà présentes tout autour. Elle avait subi les mêmes épreuves que moi, ces cicatrices étaient le témoignage de ses souffrances, de notre histoire commune. Je m'efforçai de chasser ces pensées intrusives de mon esprit et entrepris de retirer la balle. Par un miracle, je parvins à l'extraire dès le premier essai. Avec précaution, je la déposai dans la coupelle. Constatant que son pouls restait stable et qu'il n'y avait pas de saignement excessif, je pris une aiguille et du fil pour refermer sa plaie, laissant une cicatrice presque invisible, rappelant celles causées par notre père, ce maudit être odieux et cruel.

Le diable et son histoire ( tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant