𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 58 - 𝒖𝒏 𝒄𝒂𝒖𝒄𝒉𝒆𝒎𝒂𝒓 -

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tw : violence meurtre

Kaila

Diavolo et moi, assis côte à côte sur un banc, partageons un moment simple mais précieux, une salade de fruits colorée, souvent émaillée de rires complices. Pour une rare fois, une douce chaleur illumine mon cœur, et c'est grâce à lui, cet être si particulier. Mon sourire, mes éclats de rire, tout cela éclosent sous l'influence de sa présence, et je m'emplis de joie comme je ne l'avais pas ressentie depuis longtemps. Après des périodes de tourments intérieurs, il semble que, enfin, je frôle l'épure du bonheur, une authenticité que j'ai souvent chérie en vain.

Mais soudain, l'équilibre de ce tableau idyllique se rompt : Diavolo, entraîné par un faux mouvement, s'effondre au sol, emportant notre salade de fruits dans sa chute. L'inquiétude m'étreint, et sans hésiter, je me précipite à ses côtés, le cœur battant, pour m'assurer qu'il n'a rien.

    - On vient de me tirer dessus , déclare-t-il.

Sans plus tarder, je scrute les environs, cherchant désespérément l'agresseur qui s'est glissé dans l'ombre. Lorsqu'enfin je distingue sa silhouette, l'adrénaline bondit en moi et je me mets à courir, mes pieds frappant le pavé avec détermination. Il a compris que sa couverture avait éclaté, et ainsi commence une course-poursuite effrénée à travers les rues vibrantes de Madrid. Mes jambes s'élancent sans relâche, ne perdant jamais de vue ma proie.

Quand il finit par s'arrêter, perdu et désorienté, je ne perds pas une seconde et lui assène un coup de poing fulgurant au visage. Il recule, son regard trahit sa surprise, mais je ne m'arrête pas là : un coup de pied bien placé le fait chuter au sol, inévitablement. Sans hésitation, je me jette sur lui, le dominant de tout mon poids, et je fais pleuvoir des coups sur son visage, déchaînant une colère longtemps contenue. Ses supplications de clémence résonnent à mes oreilles comme un écho lointain, mais ma soif de vengeance est insatiable. Je continue à percuter son visage jusqu'à ce que sa résistance s'éteigne lentement. À bout de souffle, je vérifie son pouls, son cœur ne bat plus. Je l'abandonne là, dans cette rue sombre et étroite, un cul-de-sac de violence, avant de retrouver Diavolo.

Lorsque j'arrive à sa hauteur, je m'assois à ses côtés, mes larmes échappant à ma volonté. Je lui répète inlassablement que je suis désolée, tandis que ma respiration s'accélère, la sensation de mort m'effleurant. Pourtant, les bras rassurants de Diavolo m'enveloppent, tels des filets de sécurité me maintenant dans la vie. Quand il pose ses lèvres sur mon front, me murmurant que tout ira bien, mes angoisses se dissipent comme un brouillard au soleil. Ce pouvoir qu'il exerce sur moi, jadis source de crainte, s'épanouit désormais en moi comme une des plus belles douceurs du monde. Mais soudain, sans que je ne puisse saisir la raison, une scène d'horreur se dessine : Diavolo commence à vomir du sang, un spectacle qui fige mon cœur et menace de ravager la fragile paix retrouvée.

    •    Que se passe-t-il, Diavolo ? Tu m'as dit que tu avais été seulement touché à l'épaule ?  demande-je.

Mais soudain, il s'effondre, me laissant seule face à l'angoisse dévorante de le voir disparaître. Dans un élan de désespoir, je saisis mon téléphone et compose avec une résolution tremblante le numéro de Klem.

    •    Klem, appelle d'urgence, localise-moi, j'ai besoin d'un médecin le plus vite possible, demande-je.

    •    Que se passe-t-il ?  dit Klem.

    •    Fais d'abord ce que j'ai dit, et je te raconterai , déclare-je.

    •    C'est fait, maintenant raconte-moi dans quelle merde tu t'es encore foutue.

    •    On était en train de manger une salade de fruits avec Diavolo et on lui a tiré dessus. Au début, je ne pensais pas que c'était grave étant donné que c'était seulement dans l'épaule. Alors je suis allée rattraper ce salaud, mais quand je suis revenue voir Diavolo, il m'a rassurée et puis il s'est mis à vomir du sang , dis-je la voix tremblante, complètement apeurée.

   •    Ok d'accord, les médecins font au plus vite, ils seront là dans environ 5 minutes. Et avant de raccrocher, j'ai une dernière question : est-ce que ce connard est mort ?  demande-t-il.

    •    Oui, je l'ai tué dans une rue plus loin, il faudra s'en débarrasser , réponds-je.

    •    Ok, j'arrive , dit Klem avant de raccrocher.

Le diable et son histoire ( tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant