𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 10 - 𝐩𝐥𝐚𝐭𝐞𝐚𝐮 𝐫𝐞𝐩𝐚𝐬 -

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diavolo

Après avoir déposé son café dans l'évier, Kaila s'est retirée dans sa chambre, laissant derrière elle un sentiment de culpabilité pesant dans l'air. Regrettant d'avoir monopolisé la conversation, je me remémore chaque instant de notre échange avec une pointe de regret.

Pendant que la poêle crépite doucement, je prépare avec soin deux plateaux repas dignes d'un festin royal. Pour Kaila, une présentation digne d'un chef étoilé : 5 pancakes dorés nappés de sirop d'érable, de crème fouettée et de fruits frais s'allongent avec grâce sur une assiette en porcelaine. Une salade de fruits exotiques vient compléter ce tableau appétissant, orné d'une feuille de menthe fraîche pour la touche finale.

Mon propre plateau, plus simple mais tout aussi savoureux, accueille cinq pancakes généreusement garnis de beurre fondu et de sucre glace, accompagnés d'une tasse de café fumant et d'un verre de jus d'orange frais.

Affamée, je transporte mon festin improvisé devant la télévision, laissant les saveurs délicates des pancakes et l'ambiance chaleureuse du programme me ravir les sens. Une fois le repas terminé, je prends soin de tout nettoyer avant de me diriger vers la chambre de Kaila, plateau en mains.

Malgré le silence qui règne, je décide d'entrer pour m'assurer que tout va bien. Et là, je la découvre endormie, paisiblement lové sous les couvertures, ronflant doucement. Évitant avec agilité les vêtements éparpillés sur le sol, je dépose le plateau sur un coin de bureau épargné par le désordre.

Ensuite, j'ouvre doucement les volets pour laisser entrer la lumière du jour, illuminant la pièce d'une douce clarté. Une atmosphère paisible règne, bercée par le doux ronronnement de Kaila endormie.

-Oh non, pas la lumière ! s'écria d'une voix endormie Kaila.

-Il faut que tu manges, Kaila, dis-je avec un petit sourire pour la rassurer, ou peut-être pour me rassurer moi-même.

Kaila se tourna gracieusement vers moi, saisit délicatement un oreiller et me l'envoya en pleine figure.

-Putain, personne t'a autorisé à entrer dans ma chambre ! Sors de là ! cria la blonde aux cheveux bouclés.

Je ne cherchais pas à comprendre, je me retirai de la chambre avec dignité, sans un regard en arrière et sans prononcer un mot. Une fois libéré de l'enfer intérieur de Kaila, je décidai de m'évader devant la télévision. Et c'est à ce moment précis que mes yeux se posèrent sur un chat à l'écran, un magnifique Maine Coon. Ce fut comme un coup de tonnerre dans mon cœur. Je réalisai soudain que j'avais perdu Carolina, mon chat qui était le dernier lien avec mon premier amour.

Ce Maine Coon avait une fourrure luxueuse, épaisse et soyeuse, gris argenté, des yeux bleus perçants et une grande queue touffue. Je descendis précipitamment les escaliers pour me rendre dans le grand salon. Heureusement, Klem était là, concentré sur son ordinateur.

-Salut Klem, désolé de te déranger, mais est-ce que à la maison où vous m'avez récupéré, vous avez trouvé un chat ? demandai-je.

-Oui, pourquoi ? articula-t-il tout en me regardant.

-Oh mon Dieu, merci ! Je ne savais pas où il était et il est mon dernier souvenir de... il est important pour moi quoi, répondis-je.

-Tu peux aller le récupérer, il est avec Milena, répliqua-t-il tout en retournant les yeux vers son ordinateur.

-Et elle est où Milena ?

-Elle est dans notre chambre, déclara-t-il tout en tapant sur les notes de son ordinateur.

-Et elle est où votre chambre ?

-Tu montes les escaliers et c'est la première porte à gauche, m'expliqua le noiraud.

Je me hâtais vers les escaliers, gravissant deux marches à la fois avec empressement. Le vieil escalier de bois gémissait sous mes pas, témoignant du passage des années au sein de ce manoir ancestral.

Une fois arrivé en haut, je me retrouvai plongé dans un long couloir obscur. Les murs en pierre et le tapis usé sous mes pieds ajoutaient une atmosphère de mystère à cet endroit. Les portraits des anciens propriétaires de la demeure me fixaient de leurs regards vides, plongeant le couloir dans un silence pesant.

Au bout de ce couloir, je reconnus enfin la porte de la chambre de Klem et Milena. Une imposante porte en bois, ornée d'une poignée en fer forgé, se dressait devant moi. Je frappai timidement à deux reprises, espérant une réponse.

Face au silence qui régnait, j'attendis quelques instants avant de frapper à nouveau, cette fois-ci avec plus de force. Un bruit de pas se fit entendre, puis la porte s'entrouvrit lentement, laissant entrevoir une lumière chaleureuse à l'intérieur.

Le diable et son histoire ( tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant