Le diable et son histoire ( tome 2 )

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 18 - 𝐝𝐞 𝐬𝐢𝐦𝐩𝐥𝐞 𝐚𝐦𝐢𝐬 ? -

Diavolo

Une fois mes pâtes à la tunisienne prêtes, je les ai disposées dans nos assiettes avec une présentation digne d'un restaurant gastronomique. Désormais, avec ma propre cuisine et la possibilité de cuisiner à ma guise, je me sens enfin comblé. Une fois mon plat prêt, je me suis dirigé vers le mini bar à vin, y ai prélevé une bouteille et deux verres que j'ai apportés à table devant la télévision, là où Kaila m'attendait pour partager ce moment. Elle m'a adressé un sourire plein de gratitude avant de replonger son attention sur le chat qui se prélassait sur ses genoux. En m'éloignant pour aller chercher les assiettes, j'ai observé Kaila et Carolina ensemble, et un doux sourire a illuminé mon visage. La vision de ces deux femmes si semblables, même si l'une n'était pas vraiment Carolina, m'a rempli d'une indicible joie. Je savais que Carolina aurait adoré Kaila tout autant que mon chat. Je suis revenu avec les assiettes, m'efforçant de dissimuler mon bonheur tout en les rejoignant.

- Pourquoi tu souris ? a-t-elle demandé sérieusement.

- Je suis content que tu aies trouvé la force de sortir et que Carolina et toi vous entendiez si bien.

Silencieuse, elle ne poursuivit pas la conversation et nous nous mîmes à table. Au fil du repas, nous riions, échangeant comme de vieux amis retrouvés. C'était comme si, pour une fois, elle ne me détestait pas, comme si pour une fois elle me laissait entrevoir sa véritable essence. Par miracle, cette soirée se déroulait sans aucun drame, juste parfaitement. Je me sentais mieux que jamais depuis que Carolina avait rejoint les étoiles.

Une fois le repas achevé, je m'attelai à débarrasser la table et à charger le lave-vaisselle. Puis je sortis la pâte à gaufres du réfrigérateur. Kaila, intriguée par mes gestes, vint me rejoindre et prit place autour de l'îlot central.

- Que fais-tu ? a-t-elle demandé avec son fameux sourire qui ne l'avait pas quitté de la soirée.

- Je suis en train de préparer le dessert, veux-tu m'aider ?

- Non, je ne voudrais pas voler la vedette à notre grand cuisto, dit-elle en étouffant un rire.

Un doux sourire ornait mon visage tandis que j'ouvrais le placard pour dévoiler le gaufrier soigneusement rangé à l'intérieur. Les effluves sucrées des gaufres en devenir emplissaient la pièce, annonçant un moment de gourmandise à venir. Aux côtés de Kaila, nous entamé une conversation animée sur son travail, échangeant des rires complices et des confidences précieuses.

- Je suis la mercenaire du gang, avant je m'occupais des grandes affaires mais depuis l'arrivée de Milena, je m'occupe des petites, a-t-elle déclaré en tournant son vin.

- J'ai une question ? Elle a répondu d'un hochement de tête pour que je comprenne, chaque mercenaire a une signature, quelle est la tienne ?

- Ma signature est, en premier lieu, la façon dont je tue la personne avec des katanas, ce qui n'est pas une arme très connue en Espagne. Ensuite, ma vraie marque, ce sont les nœuds. Et toi, tu fais quoi comme travail ? a-t-elle demandé.

Heureusement, mon attention a été captée par le doux tintement du gaufrier, signalant que nos délices étaient fin prêtes. Sans tarder, j'ai retiré les gaufres dorées et évité soigneusement de répondre à cette interrogation impromptue. Tout en poursuivant notre conversation, j'ai fait le nécessaire pour sublimer nos gaufres : deux boules de glace savoureuses, une généreuse dose de Nutella et quelques fraises pour parfaire ce festin improvisé.

Une fois tout prêt, nous avons commencé à manger quand j'ai posé une question assez risquée :

- Vu que la soirée s'est si bien déroulée, est-ce qu'on peut dire qu'on a passé le cap de l'inconnu et que nous sommes maintenant des amis ?

- Non, ça ne sera jamais possible, a-t-elle dit tout en retrouvant son air sérieux et en perdant son sourire.

Après avoir prononcé ces mots, une onde de choc m'a traversé, m'immobilisant dans un silence pesant. Bien que ses paroles semblaient anodines, elles ont eu un impact dévastateur sur moi. Elle a tranquillement fini sa gaufre et s'est retirée dans sa chambre, laissant derrière elle un silence lourd, refermant la porte sans un mot.