Prologue

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A toutes ces personnes qui ont aidé les autres, mais qui se sont perdues en chemin.



















Amélie

Je me tiens devant la glace, scrutant avec minutie chaque parcelle de ma peau, de mon maquillage et de ma tenue. Chaque imperfection est soigneusement corrigée pour me parer de perfection sous les feux de la rampe. Aujourd'hui, j'ai opté pour des lèvres rouge vif et j'ai tracé d'un trait d'eye-liner mes yeux pour les faire ressortir. Des faux cils pour les embellir davantage ont également été apposés. Mon choix s'est porté sur mon chapeau noir et rouge, orné de multiples plumes rouge rubis et d'ornements délicats. Mon justaucorps scintillant de noir et de paillettes rouges complète mon ensemble à la perfection.

Une fois que je me suis parée de toute mon élégance, je me saisis de mes éventails en plumes rouges, tandis que mes compagnes de danse s'affairaient et bavardaient en coulisses. Je jette un coup d'œil à travers le rideau pour assister aux performances qui précèdent la mienne. Tout se déroule à merveille, Marie, notre professeur de danse, captive l'attention du public. Alors que la musique touche à sa fin et que notre tour approche, je m'approche de ma chère amie Charlotte.

-Es-tu prête, ma chère ?Lui demandai-je.

-Oui, regarde, il ne me reste plus qu'à prendre mes plumes et nous pourrons entrer en scène, répondit-elle.

Sans plus tarder, je pris place, prête pour le spectacle. L'excitation était palpable parmi nous. La musique s'arrêta, les danseuses quittèrent la scène pour nous permettre de prendre le contrôle de l'espace scénique.

André

J'entremêle nonchalamment mes doigts, tout en défiant du regard l'homme qui me fait face. Blanc, cheveux foncés coiffés par une épaisse couche de gel, costume-cravate bien repassé... Le profil habituel du gentleman.

Pourtant, je sais parfaitement ce que dissimule son apparence soignée.

Face à moi se trouve un homme connu de toute la mafia pour sa capacité à vous fournir en armes, n'importe lesquels. Monsieur Laurent...

Il y a peu de temps, il m'a informé qu'il tenait à sa possession une très grosse cargaison de revolvers et de munitions, qui m'a tout de suite intéressé. J'ai immédiatement fait une offre, mais cela fait maintenant des semaines que j'attends qu'il me rappelle.

Mais rien, aucun coup de fil.

Je l'ai donc fait venir dans ma demeure, afin qu'on puisse en discuter. Et nous voilà maintenant, installé dans mon salon autour d'un verre de whisky, à se regarder dans le blanc des yeux. Heureusement, je sais déjà comment notre petite conversation va finir, j'ai déjà une petite idée sur ce qui est en train de se passer... Je lui offre donc un sourire froid.

C'est moi qui contrôle la situation, et il doit le savoir...

Je déclare finalement :

- Mon cher, c'est un plaisir de vous accueillir. J'espère que le voyage a été agréable ?

- Absolument mon ami, quel joie d'être reçu ici ! Quel honneur ! Vos hommes m'ont réservé un accueil bien chaleureux.

- Je n'aurais pas accepté qu'il en soit autrement. Vous êtes mon invité, Monsieur Laurent. Et je mets un point d'honneur à toujours traiter mes invités de la plus convenable des manières.

- Et bien mon très cher, je dois avouer que...

- Trêves de complaisances, mon ami. Je le coupe, ennuyé de son ton faussement poli. Nous avons, l'un comme l'autre, un emploi du temps très chargé.

Il se racle la gorge, agacé de mon ton impérieux, mais n'ose aucune contestation.

Après tout, c'est moi le maître de la situation ici...

Je continue donc :

- J'apprécierai que nous parlions de notre accord. Cela fait maintenant deux semaines que je vous propose la somme plutôt généreuse d'un demi million de francs. Et cela n'est pas une motivation suffisante pour nous livrer vos produits ?

Il tire sur le col de sa cravate, mal à l'aise devant mon regard qui le détaille narquoisement. Il sent ma confiance, mon arrogance maîtrisée et ma connaissance sur la situation. Il sait que je suis parfaitement à l'aise.

- Si, évidemment mon ami. Simplement, nous espérions que, dans votre grande générosité, vous auriez pu réévaluer votre offre par rapport à la quantité de produits que je vous offre. Une telle cargaison n'est pas à prendre à la légère.

- J'en conçois. Malheureusement, il y a un problème mon cher...

- Oui ?

- Je ne suis pas dupe. Je tranche, plantant mon regard dans le sien.

Je le vois déglutir, il n'est pas discret. Un sourire plus sincère que le précédent étire mes lèvres. Il sait qu'il est fait comme un rat...

- J'ai bien saisi votre vulgaire plan. Même si mon offre est tout à faire raisonnable, vous me faites patienter afin que je fasse augmenter la somme par impatience. Une stratégie grossière, et tellement irrespectueuse vous ne trouvez pas ?

- C'est que... Je ne...

- Vos balbutiements m'ennuient, très cher. Je l'interrompt à nouveau, avant de tapoter des doigts sur la table, du pouce à l'auriculaire.

Lors d'une négociation, le langage non-verbal est également très important. Avec ce geste anodin, je montre à la fois que je m'ennuie, que je me sens en confiance, et que je suis à l'aise avec mon environnement.

Ne jamais montrer ses failles. Toujours garder un masque de contrôle parfait.

- Bien, nous acceptons votre offre ! S'exclame finalement mon invité, l'air paniqué.

Je souris.

- C'est ce que je pensais...

- Très bien, nous avons donc un accord ! Il s'empresse de répondre. Vous serez livré dans la semaine, vous avez ma parole !

- Parfait. Je prononce nonchalamment, avant de serrer sa main pour concrétiser notre accord.

Une fois que c'est chose faite, mon sourire devient menaçant et je prononce d'un ton doucereux :

- Maintenant, du balai.

L'homme s'enfuit aussitôt de la pièce, tandis que je sirote mon verre de whisky.

Pas de doutes... C'est moi le roi des négociations.













NDA : Little Witch

Helloo ! Alors, on en pense quoi de ce petit prologue ? Parce que personnellement, je suis excitée comme une puce à l'idée d'écrire la suite !

Cette histoire est d'ailleurs en cours d'écriture, et une fois qu'on aura commencé la publication des chapitres, deux chapitres seront postés chaque semaine, le lundi et le samedi !

J'espère que l'histoire d'Amélie et André vous plaira autant qu'elle nous plaît, parce que je peux vous dire qu'on l'aime d'amour ma sorcière et moi 🖤

Bon... Et bien chers lecteurs, on se retrouve au prochain chapitre !

La Pickpocket du Moulin RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant