Chapitre 42

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[Tw : Violence]

Amélie



André se lève soudain en silence, son cœur palpitant d'une impulsion irrépressible, il s'élance dans une course effrénée. Dans un élan d'incompréhension, je me lance à sa poursuite, hurlant son nom à plusieurs reprises dans l'espoir vain de capter son attention.

Mais l'écho de ma voix se perd dans l'air, tandis qu'il poursuit sa fuite, indifférent à mes appels. Puis, sans prévenir, il marque un arrêt brusque, et lève la main pour héler un taxi. Je tente désespérément de combler la distance qui nous sépare, mais il est déjà trop loin. Résigné, je décide d'imiter son geste et appelle à mon tour un véhicule pour poursuivre sa trajectoire, perdue dans l'énigme de son élan.

- Pouvez-vous suivre mes amis qui sont dans le taxi juste devant, s'il vous plaît ? je demande.

- Bien évidemment madame, accepte le chauffeur.

Sans plus tarder, sous l'impulsion de mes ordres, le conducteur lance son véhicule à la poursuite d'André. La voiture serpente à vive allure pendant une dizaine de minutes avant de s'immobiliser sur un vaste parking, en face d'un hangar imposant. Après avoir réglé le chauffeur, je patiente, le cœur battant. J'attends qu'André s'éclipse de son habitacle, pour m'élancer aussitôt à sa suite.

Celui-ci s'avance d'un pas déterminé vers le hangar et, d'un mouvement précis, inséra une clé dans la serrure. Les gardes, posés comme des sentinelles à l'entrée, lui adressèrent un salut respectueux, et lui permettent de franchir le seuil.

C'est alors que je décide de prendre la décision qui, sans nul doute, bouleverserait le cours de mon existence : je m'approche à mon tour des gardes.

Avec audace, j'opte pour une stratégie que je maîtrise fort bien : tenter d'envoûter l'un d'eux, espérant qu'il me confie ainsi la clé, ou qu'une opportunité s'offre à moi pour dérober ce précieux sésame. Je laisse mes cheveux se défaire légèrement, prends mes chaussures à la main et déboutonne intégralement ma chemise. Je commençai à marcher avec une légèreté désinhibée, telle une femme grisée par l'ivresse.

- Excusez-moi, messieurs, savez-vous où se trouve le centre-ville ? demandai-je.

- Madame, êtes-vous perdue ? dit l'un des gardes.

- Je... oui, dis-je en trébuchant, mais par chance, ce même garde réussit à me secourir et à m'éviter de tomber. Pendant qu'il m'aide à me relever, je pioche la clé dans l'arrière-poche de son pantalon.

A présent, il me faut impérativement dénicher un stratagème pour regagner ma liberté sans qu'ils n'entravent mon chemin.

Dans un élan de détermination, j'opte pour la solution la plus immédiate et efficace : je saisis mon sac et l'abat sur la tête du garde avec force. Naturellement, il s'évanouit sur-le-champ, ce qui alerte immédiatement son complice à proximité.

Rapidement, je me retourne et dans un mouvement furtif, j'enfonce mon genou dans ses flancs. Plié en deux sous l'effet de la douleur, il m'offre alors une occasion en or de décharger ma frustration à l'aide de mon fidèle sac. Avec un coup déterminé, je le frappe à son tour, et voilà qu'il s'écroule à son tour, inconscient.

Ce moment de triomphe me laisse enfin l'opportunité de m'immiscer dans l'entrepôt avec la plus grande discrétion. Une fois à l'intérieur, je me dissimule derrière une caisse de bois, tendant l'oreille pour surprendre les paroles d'André.

- Louis, tu vas m'écouter attentivement. Demain, nous allons définitivement mettre la misère à ce gang de malheur. L'extinction de Phénix va mourir lentement et sûrement...

- Boss, je sais que cela fait longtemps qu'on doit se débarrasser d'eux, mais pourquoi cette soudaine envie ?

Je vois André serrer les dents, le regard dur, avant qu'il ne rétorque :

- Dois-je te rappeler que je suis le chef ici ? Ne discute pas mes ordres, Louis.

Son ami baisse la tête en signe de respect, et André reprend son idée initiale :

- Comme je le disais, je veux les tuer. Tous. Une mort lente et douloureuse... Je veux faire couler leur sang, je veux qu'ils supplient. Et pour ça, j'aurai besoin d'aide. Prépare nos deux meilleures équipes, ils s'occuperont de me débarrasser des sous-fifres gênants et me créeront un passage jusqu'au chef et ses compagnons les plus proches. Ce sont eux, ma cible...

Il continue, la voix froide et mécanique :

- Il faut qu'on soit armés le plus lourdement possible.

- Fouille dans nos réserves s'il le faut, mais je veux que tous mes hommes aient au moins trois pistolets sur eux chacun. Ensuite, nous allons nous inspirer de ces voyous qui ont voulu me voler il y a peu... Nous allons créer une distraction plus loin dans leur territoire, afin que le maximum de leurs hommes quittent leur poste pour aller voir. Prépare donc aussi un maximum d'explosifs, je veux quelque chose qu'on ne pourra pas louper. Je ne permettrai pas l'échec sur cette mission.

- Bien Boss, acquiesce fidèlement Louis.

C'était l'instant rêvé pour émerger de l'ombre de ma discrétion. Je chausse à nouveau mes talons, redresse mes cheveux avec soin, puis m'avance avec assurance.

- Je veux me venger avec vous, je déclare.

- Oh mon dieu ! Dirent Louis et André dans un sursaut.

- Comment es-tu rentrée ici ? demanda André.

- J'ai assommé vos gardes, et maintenant je veux vous aider à tuer tous ceux qui m'ont fait du mal un par un, dis-je.

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⏰ Dernière mise à jour : 4 days ago ⏰

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