Chapitre 35

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André


Je raccompagne Amélie jusqu'à sa demeure, en jetant des regards menaçants à chaque homme qui ose la siffler, ou ne serait-ce que la regarder de travers.

Bon sang, mais qui a décrété qu'il n'y avait aucun mal à traiter les femmes comme des objets, ou de leur manquer ainsi de respect ? Pourquoi suis-je le seul que ça a eu l'air de choquer ?

Tout cela m'écœure !

De plus, je n'ai pas pu profiter de ma fin de journée comme je l'entendais, à cause de ce stupide problème que j'ai eu en début de soirée.

J'ai été appelé par Louis, parce qu'on un gang ennemi à tenter de dérober le précieux matériel que j'entrepose depuis des semaines dans mon hangar personnel.

Un feu s'est déclaré au sud de notre territoire pour détourner notre attention, et ils ont tenté d'en profiter pour enfoncer la porte du hangar et me voler mon bien.

Heureusement, je suis arrivé à temps...

Flashback, quelques heures plutôt :

J'arrive devant le hangar, profondément agacé. Ces gangsters de pacotilles m'ont interrompu dans un moment fort avec Amélie, je vais leur faire payer ! Surtout à un moment pareil... Mon dieu, mes joues me brûlent encore.

Je fais rouler mes épaules, prépare mes munitions et remet en place mon masque de Chef de la Mafia. André doit partir un moment, c'est à Monsieur Dubois de jouer...

Dans la voiture j'ai récupéré mes armes fétiches : deux pistolets noirs.

Étant ambidextre je peux tirer des deux mains, j'ai donc profité de cet avantage dans les combats pour m'armer plus lourdement que les autres. J'ai du beaucoup muscler mes bras pour pouvoir supporter le recul d'une arme à une main, mais à présent cette technique m'est d'une aide précieuse.

Je remarque soudain que la porte du bâtiment a été forcée, et lâche un claquement de langue réprobateur. Je vais devoir en payer les réparations, quelle bande de brutes épaisses !

Je m'avance et passe l'entrée du bâtiment, pour observer six pauvres gredins tenter de tirer une lourde cargaison d'armes vers la sortie.

Je m'adosse à une cargaison cachée dans l'ombre, et me racle la gorge en croisant mes bras sur mon torse :

- Messieurs ? Je peux vous aider, peut-être ?

Ils se figent tous, le temps d'une seconde. J'en profite pour sortir mes pistolets, avant de tirer en pleine tête sur les deux jeunes hommes devant moi. Je pars ensuite me protéger derrière une énorme caisse en bois, tandis que les autres m'envoient une avalanche de balles.

Je ricane froidement. Quelle bande d'amateurs... Ils sont juste en train d'épuiser bêtement leur munition.

Lorsque j'entends le bruit de chargeurs qu'on remplace, je me redresse et exécute deux autres hommes. Je réalise alors que les derniers survivants sont juste armés de couteaux, et je dois me retenir de me pincer l'arête du nez.

On a vraiment interrompu ma soirée avec Amélie pour de pareilles incompétents ?

Un des derniers gangsters, un blond, hurle à son ami :

- On se sépare !

Son collègue brun acquiesce, et ils se mettent chacun à courir dans une direction opposée.

La Pickpocket du Moulin RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant