La Pickpocket du Moulin Rouge

Chapitre 40

Amélie

Alors que je viens à peine de franchir le seuil de mon foyer, quand une fatigue soudaine et violente m'envahit.

Je me dirige donc vers ma chambre, l'esprit lourd, me démaquillant avec soin avant d'enfiler un doux pyjama. Sans tarder, je me glisse sous les draps, espérant plonger dans un sommeil réparateur qui m'emporterait aux côtés d'André, loin des tumultes du quotidien.

Cependant, alors que je m'enfonçais dans ce rêve apaisant, une mélodie familière interrompt ma quête de repos. C'est avec une légère frayeur que je réalise que mon téléphone vibre, tel une incursion inattendue dans ma quiétude. Avec un soupir, je quitte le confort de mon lit pour découvrir qui a l'audace de me déranger à une heure si tardive.

- Allo ? dis-je en décrochant mon téléphone du mur

- Amélie ou plus tôt mon très chère Phenix, pourquoi essaye tu de m'échapper ? Demande une vois que je connais trop bien et qui comble la plupart de mes cauchemars. Le chef de l'ancien gang de mon frère...

Sans plus attendre, dans un état de panique totale, je raccroche brutalement, laissant sa question en suspens, sans réponse.

Je me précipite vers chacune de mes fenêtres, scrutant les abords de mon jardin, soulagée de constater qu'aucune silhouette ne hante les lieux. Profitant de ce répit, je ferme les volets avec une détermination fébrile et tire les rideaux, camouflant ainsi mon refuge.

Plongée dans l'obscurité, je cours aussi vite que possible sous mes draps. Une fois installée, la panique me gagne de nouveau, si bien que je me blottis sous ma couette, persuadée qu'elle constitue un rempart contre les menaces qui rôdent à l'extérieur.

Les minutes s'égrènent lentement, et peu à peu, mon angoisse se dissipe. Je laisse doucement mon esprit glisser vers les bras de Morphée, plus apaisée. Mais à peine avais-je effleuré le sommeil qu'une détonation retentit dans la rue, comme un coup de tonnerre ravageant ma quiétude nouvellement acquise. Cette fois-ci, s'en est trop.

Je me précipite vers mon téléphone et compose le numéro d'André, le cœur battant.

Ce dernier décroche, mais bizarrement il n'a pas l'air d'en avoir conscience...

Je l'entends alors discuter avec Louis :

- Louis, amène nos hommes vers le point de rendez-vous. Ordonne André, d'une voix froide que je ne lui avais jamais entendu.

- Oui boss, répond ce dernier, tout aussi sérieux.

- Nos adversaires font beaucoup de bruit en ce moment, et sèment trop de pagaille, il faut leur rappeler qui est le chef ici.

- C'est sûr, Boss. Personne ne doit manquer de respect au Chef de la Mafia, crois moi je leur ferai savoir.

- Tu as intérêt, parce que sinon c'est moi qui m'en chargerais, et je peux t'assurer que ce ne sera pas joli à voir...

Je suis immédiatement sous le choc de cette découverte, mon cœur battant la chamade alors que je raccroche le téléphone.

André, ce visage familier, se révèle être un mafieux, un homme aux ombres d'un passé obscur...

Il m'a dissimulé la vérité, tissant un mensonge autour de son identité sans aucun remords. L'illusion que j'avais de lui s'effondre tel un château de cartes, laissant place à une réalité glaçante.

- Que fait tu assis sur le sol ma chère sœur ? me demande soudain mon frère

- Je...je...suis désolé, je déclare fébrilement.

- De quoi donc ?

- Je suis désolé je ne t'es pas tout dit sur le gang... Dis-je en laissant mes premières larmes couler.

Je m'accroche aux jambes de mon frère pour qu'il me pardonne, fébrile et paniquée après les dernières révélations.

Et si... Et si c'était André le chef de ce fameux gang ? Et si depuis le début, il se jouait de moi ? Est-ce que c'est lui la source de toutes ces menaces ?

Mon frère s'installe au sol à mes côtés, la mine inquiète.

- Comment ça ? Explique toi, il m'interroge.

- Je n'ai pas réussi à rembourser notre dette, et maintenant ils veulent notre peau... J'explique, en redoublement de larmes; Et puis, je viens de découvrir que l'homme que j'aime travaille dans la mafia, bon sang ! Si ça se trouve, c'est lui qui est à l'origine de tout ceci !

- Oh Amélie... Marcus prend une grande inspiration, et se recompose un visage plus calme, avant de me conseiller. Ne te mets pas dans un état pareil ma sœur, on va tout régler. Et ensemble, cette fois, me rassure mon petit frère. Et puis, pour André, je pense que tu te trompes. Je ne l'ai rencontré qu'une fois, mais je sais que c'est un chic homme. Je pense que tu devrais aller le lui demander réellement, et pas aux téléphone, afin d'éclaircir toute cette situation.

- D'accord...

- Maintenant va te coucher, tu as travaillé presque toute la nuit et le soleil va bientôt se coucher, alors que tu n'a même pas fermer l'œil.

- Oui, tu as raison. Mais avant, je dois donner un rendez-vous à André pour discuter de tout ceci.

- Pas de problème, moi je vais me coucher. Bonne nuit ma sœur, essaie de dormir un peu, me dit-il en, avant de m'embrasser sur le front et de retourner dans sa chambre

Après son départ, je prends une profonde inspiration, mes émotions m'accablant, tandis que j'essuie mes larmes avec soin. Je rappelle le numéro de celui que j'ai pris mon ami et bien plus, et cette fois, André daigne répondre à mon appel.

- Bonjour, qui est à l'appareil ?

- C'est Amélie.

- Oh, mon Phénix, quel plaisir d'entendre ta voix ! Comment vas-tu ?

- On doit parler.