Amélie
Après avoir préparé mes affaires, je prends mon sac et ma grosse fourrure et je sors de chez moi. Heureusement, ma maison n'est qu'à quelques minutes du Moulin Rouge... Pendant le trajet, je ne croise aucun homme donc je n'ai aucun problème. Une fois arrivée au cabaret de Paris, je salue le barman et pars directement dans les vestiaires des danseuses.
Heureusement, j'ai la chance d'avoir ma propre loge. Une fois à l'intérieur, j'enlève ma veste et me retrouve en collant et justaucorps. J'ai mis exactement la même tenue qu'hier car nous préparons le même numéro, mais aujourd'hui je dois faire deux chansons donc j'ai une deuxième tenue dans mon sac et je vais devoir me changer rapidement, ce qui est très compliqué entre les danses. Mais cela fait partie de notre travail de danseuse.
Une heure plus tard, je termine à la hâte mon maquillage. Comme d'habitude, j'ai mis un rouge à lèvres rouge et un maquillage pour les yeux assez noir. N'ayant pas fait ma coiffure à l'avance, j'en ai profité pour la faire juste après mon maquillage et accrocher mon chapeau pour qu'il ne bouge pas pendant que je danse. La première musique commence, j'en profite pour aller voir ma meilleure amie. Je prends mes affaires et je me dirige vers sa loge où se trouvent aussi mes amies danseuses. Arrivée là-bas, tout le monde me dit bonjour et me sourit.
-Bonjour Amélie, ça va ? demande ma meilleure amie.
-Oui, ça va et toi ? Je suis un peu fatiguée mais je vais bien, je réponds.
-Tu sais, si tu veux changer tes heures, je peux prendre tes heures de...
Elle ne peut achever sa phrase, interrompue par la fin de la musique, l'arrivée de nouvelles danseuses. Nous réalisons que nous ne sommes pas à notre place, alors, c'est notre tour de courir le plus vite possible pour être au bon endroit au bon moment. Une fois la musique entamée, nous montons sur scène et nous dansons.
Je me retrouve sous les projecteurs éclatants, ma silhouette illuminée. La musique résonne dans mes oreilles, me transportant dans un monde de féérie et de glamour. Les premiers pas de danse s'enchaînent, l'excitation monte en moi.
Ma démarche est sensuelle, mes gestes sont gracieux. Je virevolte et je m'envole, emportée par le rythme envoûtant de la musique. Mes mouvements se synchronisent avec ceux des autres danseuses, créant une harmonie parfaite sur scène.Je sens les regards du public fixés sur moi, captivés par ma performance. L'adrénaline me pousse à donner le meilleur de moi-même, à exprimer toute ma passion pour la danse et le spectacle. Chaque geste est mesuré, chaque mouvement est contrôlé.
À mesure que la musique s'intensifie, je me sens de plus en plus libre, de plus en plus vivante. La danse de cabaret m'emporte, me transporte vers un monde de grâce et de volupté. Je suis une artiste, une diva, une reine de la scène. Et je suis prête à enflammer le public jusqu'au bout de la nuit.Lorsque les mélodies cessent, je quitte la scène d'un pas pressé pour rejoindre ma loge et me changer en toute hâte avant ma performance. Ce soir, je revêts un costume entièrement rouge, coiffé d'un chapeau noir et rouge qui contraste élégamment avec ma tenue. Je me dépêche de revêtir mes habits, veillant à ne pas trébucher, avant de retourner à ma place habituelle alors que la musique retentit à nouveau.
Lorsque ma performance de danse est terminée, je me retire dans ma loge et me change en serveuse, tout en gardant mon chapeau de scène. Je me rends au bar et demande qui a besoin de mes services, on me remet les verres et je me dirige vers la table désignée.
Arrivée là-bas, je m'assure que les clients sont bien destinataires des verres, et devant leur acquiescement, je dépose un verre devant chacun d'eux. Soudain, l'un des hommes murmure à mon oreille :
-Ma chère, tu es d'une beauté éblouissante, j'ai une chambre qui t'attend si cela te tente...
Il pose sa main sur mes hanches. D'un ton sec, je lui réplique :
-Veux-tu me conduire dans une chambre pour me prouver que tu n'es pas capable de satisfaire une femme aussi exceptionnelle que moi avec une virilité aussi molle ?
Après avoir dit cela, l'homme retire sa main et je décide de m'éloigner. Délivrée de cette situation déplaisante, je me tourne vers le barman et le syndicat pour leur relater ce qui s'est passé. Le barman m'assure qu'il prendra des mesures pour que cet homme ne puisse plus pénétrer au Moulin Rouge.
Contrainte de retourner au travail pendant plus de deux heures, je m'efforce de me faufiler habilement autour des tables et de contourner cet homme afin d'éviter ses remarques auxquelles je devrais répondre. Il semble bien que si je dévie ne serait-ce qu'une fois, je risque d'être congédiée, alors que c'est pourtant lui qui mériterait d'être chassé de l'établissement. Mais hélas, les hommes sont encore considérés comme supérieurs aux femmes et je me résigne à cette injustice.
Cependant, je garde espoir et je continue de rêver d'un monde où les femmes seront enfin traitées d'égal à égal, voire même avec une certaine supériorité par rapport aux hommes...
Après une longue soirée de labeur, je me dévêts et enfile une robe en satin par-dessus ma fourrure avant de quitter le cabaret pour rentrer chez moi à pied. Par chance, je ne croise aucun mâle dans les rues et je peux marcher paisiblement. Arrivée devant ma demeure, j'aperçois mon frère affairé aux fourneaux à une heure si tardive.
-Quelle mouche t'a piquée, Marcus, pour rester éveillé à une heure aussi indue? Normalement, les gens dorment à cette heure-ci, n'est-ce pas? lui fais-je remarquer.
-Je me devais de veiller sur toi après ta longue journée de labeur. J'ai concocté ton plat favori, un délicieux gratin dauphinois, réplique-t-il. Comment te portes-tu?
Après avoir évoqué mon altercation au travail avec cet homme que j'ai dû remettre à sa place, je lui avoue être soulagée de constater que tout s'est bien terminé et que l'importun sera désormais exilé du Moulin Rouge.
Après avoir rangé mes effets, je rejoins mon frère à table. Il avait dressé un repas somptueux, mais je ressens une certaine froideur émanant de lui. Cette attitude m'intrigue, car nous avons l'habitude de nous confier mutuellement. Néanmoins, je choisis de garder le silence et de me consacrer à mon repas.
Une fois ce repas achevé, je décide de me rendre dans ma salle d'eau pour un peu de fraîcheur. J'ouvre les robinets d'eau chaude, sentant la chaleur se déverser sur tout mon être. Je me laisse emporter par ce moment de relaxation, bercé par le doux bruit de l'eau qui s'écoule. Après avoir soigneusement nettoyé ma peau, je me rince et enfin j'éteins les jets. Je sors de ma cabine, enveloppée dans une serviette moelleuse, avant d'enfiler ma robe de nuit et de quitter la pièce.
Lorsque je quitte la salle de bain, une scène inattendue se déroule devant mes yeux ébahis : mon frère cadet est effondré sur la table, immobile depuis mon départ, sanglotant et gémissant.
Réfléchissant rapidement, je m'approche de lui pour lui demander des explications sur son état.
-Que diable t'arrive-t-il ? Je demande d'une voix pressée.
-Je... je me suis fait...avoir balbutie-t-il entre deux pleurs.
-Comment cela est-il advenu ? J'insiste.
-Je devais écouler de la drogue à des individus, mais on m'a dépouillé de toute ma marchandise. Les fournisseurs attendent le retour de l'argent, mais je ne l'ai point car la marchandise a été dérobée et je n'ai pu la vendre. Je suis dans de beaux draps Amélie, ils me recherchent, menacent de m'éliminer, de me torturer. J'ai grand effroi pour toi et pour moi, avoue-t-il.
-Tu nous as plongés dans un fichu pétrin là, je rétorque en l'étreignant pour le réconforter. Mais n'aie crainte, je remédierai à tout cela. Alors je t'en prie, cesse de pleurer. Rien ne nous adviendra, fais-moi confiance.
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La Pickpocket du Moulin Rouge
Storie d'amoreBonsoir chers spectateurs... Vous êtes venus pour vous rafraîchir le gosier tout en profitant d'un spectacle de haut niveau, pleins de paillettes, de couleurs et de lumières ? Vous avez frappez a la bonne porte ! Ce soir nous vous présentons un sho...