𝐓𝐡𝐞 𝐂𝐄𝐍𝐓𝐄𝐑𝐏𝐈𝐄𝐂𝐄 1&2

𝟹- 𝚁𝙰𝙷𝙴𝙴𝙼

RAHEEM.

Bonne lecture ∞.

Peckham, Sud-est Londres
20 heures.

J'inspirais la peur.

Tous les jours, je le supposais, mais il fallait à chaque fois attendre une confrontation avec un vendeur pour que je le comprenne à nouveau.

-Cinq cents...

J'inhalais rapidement la fumée qui émanait du joint que Dave venait de me rouler, grimaçant légèrement.

-Putain mec ! m'exclamais-je en me tournant vers le concerné, tu l'as fait avec ton coude ou quoi, t'as mis quoi dedans ?

Dave avait l'habitude de charger ses joints, mais putain il savait que je ne les aimais pas du tout comme ça.

L'enfoiré l'avait fait exprès.

-Tu deviens une mauviette mec, c'est pour te remettre les idées en place me répondit-il en me dévoilant fièrement sa canine et sa molaire en argent.

Je secouais la tête.

-T'avais qu'à le faire toi-même, dans ce cas ajouta-t-il en passant rapidement sa langue sur la feuille à rouler.

Il s'en faisait déjà un nouveau.... C'était définitivement un enfoiré ouais.

Alors que j'allais répondre, la voix de Lane qui comptait les recettes d'un de nos vendeurs me coupa.

-Six cents...

Je repris place, à côté de lui et face à ... Jamie, qui n'était absolument pas à l'aise.

Qui le serait ?

Il est entouré de trois membres des Summerhouses, tous cagoulés excepté Dave avec un regard menaçant.

Néanmoins, je trouvais ça amusant, la façon dont il essayait de camoufler son malaise, c'était si évident que ça en devenait drôle.

Je croisais les bras sur ma poitrine, coinçant mon joint entre mes lèvres afin d'ajuster ma cagoule, fixant toujours Jamie.

Ses locks noires étaient nouvelles, ça se voyait. Il n'y était pas habitué, et elles étaient beaucoup trop longue pour sa tête.

Rien n'était cohérent, mais le jour où j'accorderais plus d'importance à la gueule de mes vendeurs qu'à leur travail n'est pas encore arrivé.

En revanche, lorsqu'ils ont une apparence désastreuse et qu'en plus ils vendent mal, je peux me permettre d'être un peu plus sévère.

-Huit cents...

Je me mordais la langue face à cette somme merdique, attendant que Lane finisse les comptes.

En coinçant mon joint entre mon pouce et mon index droit, je saisis de façon subtile un couteau que je cachais à l'arrière de mon jogging noir, entre mon caleçon et le tissu du jogging.

J'allais devoir m'en servir dans les prochaines dix minutes.

Le pont en dessous duquel nous, nous situions était désert, il n'y avait aucun passage, jamais.

Les habitants de Londres connaissaient pertinemment les endroits à fréquenter, et lesquels il fallait absolument fuir.

Le pont de Pechkam en était un. Tout comme le quartier il était sous le contrôle des Summerhouses, sous mon contrôle.

Et je n'acceptais aucun témoin gênant.

Les tags violets habillaient ce sous-terrain. Des tas de phrases plus incohérentes les unes que les autres y avait été inscrite, mais personne n'y prêtait une réelle intention.