5- ALÉTHÉÏA

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Coucou vous !
( no joke j'adore ce smiley btw🫨)

Bonne lecture !

( On a passé les 2K merci pour tout).









Lorsque mon talon noir foule de nouveau le sol en marbre de la salle de réception, je serre les poings et inspire fortement par le nez.

La fête bat son plein, et personne n'a noté mon départ, de toute façon l'inverse m'aurait étonné.

La fête est en mon nom, mais les gens sont présents pour le leur.

Gloire, pouvoir et aristocratie.

Je réajuste mon gant de satin, avant de saisir à la volée une coupe de champagne sur l'un des plateaux que les serveurs tiennent de façon stoïque.

Je ne comprends pas pourquoi mes parents sont aussi attachés aux traditions. Je veux dire, je comprends que notre famille émane d'un immense héritage, néanmoins nous sommes en 2009 et plus en 1790.

L'intérieur de ce manoir est resté bloqué à l'époque post-renaissance, au moment où la royauté était toujours le principe.

Les dames de chambre sont traitées comme les bonnes à tout faire, et les serveurs sont en tenues tout aussi traditionnelles.

Une chemise blanche avec l'emblème de la famille « B.1747 », un nœuds papillons violet et bleu, et un pantalon droit noirs. Ce qui me choque le plus, et encore je pèse mes mots, c'est qu'ils ont l'interdiction formelle de bouger ne serait-ce que d'un iota.

Ils se tiennent droits comme des piquets, exactement comme les gardes royaux.

Je secoue la tête face à tant d'absurdité, avant de rejoindre un coin plus silencieux de la salle, et moins peuplé.

Mon regard balaye la cérémonie d'un geste rapide, et je ne peux m'empêcher de soupirer en enroulant une mèche de mon chignon autour de mon index ganté.

Toutes les femmes portent des corsages aussi magnifiques les uns que les autres, et la vision qui s'étend devant moi pourrait sortir d'une peinture de Michel-Ange.

Les femmes se déplacent de manière gracieuse, avec leur éventail doublé en papier gravé des emblèmes de leurs dynasties, je me crois sincèrement en pleine réception dans le livre Madame Bovary de Flaubert.

Tout est tellement faux, tellement... une façade.

Je remarque mon père et ma mère en pleine discussion avec une couple dont je ne connais absolument pas l'identité. Ma mère rit de manière distinguée derrière la main qui camoufle sa bouche en secouant la tête.

Elle est de toute beauté. Ses cheveux roux sont coiffés en chignon bas, impeccablement plaqué et la robe qu'elle porte semble avoir été faîte sur-mesure. Elle est bleu nuit, et manche longue ornée de pierre précieuses.

Ma mère ressemble à une véritable reine, ce qui explique que parfois elle pense réellement en être une.

Au moment où je me redresse, afin de rejoindre les toilettes, une voix m'interpelle.

Cette voix.

Sa voix.

— Aléthéïa, tu es d'une beauté inégalable.

Mon corps entier se transforme en branche d'arbre à deux doigts de se briser. Je suis complètement immobile, tétanisée et paralysée par la peur.

Tout sauf lui.

𝐓𝐡𝐞 𝐂𝐄𝐍𝐓𝐄𝐑𝐏𝐈𝐄𝐂𝐄 1&2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant