𝐓𝐡𝐞 𝐂𝐄𝐍𝐓𝐄𝐑𝐏𝐈𝐄𝐂𝐄 1&2

24- ALÉTHÉÏA

Hey🦋
On se retrouve today pour un chapitre assez dur à lire, mais important pour le développement de nos personnages.
Je réponds une fois pour toute à ce message qui revient super souvent :
TCP est loin d'être fini les guys et je vous réserve beaucoup de surprise, nous ne sommes pas au 50% de l'histoire dont worry🫂.

Bonne lecture🙇🏽‍♀️.

TW: violence psychologique, passé traumatisant, évocation du viol, et agressivité.

ALÉTHÉÏA .

Mon corps est incapable de me soutenir, j'ai l'impression que la terre cesse de tourner autour de moi. Je reste figée, coincée quatre ans plus tôt. Revivant ce cauchemar, ce spectre horrifique duquel j'espère m'enfuir depuis tant de temps.

Mes oreilles bourdonnent, mes yeux s'embuent et mon corps entier est tremblant. Je vacille, et bute sur le mur... ou bien, sur Raheem, je suis incapable de dissocier la réalité de ce que mon esprit fermente.

La peur. La peur. La peur.

— Ton père m'avait prévenu de ta venue, je dois dire que tu grandis bien ma douce Aléthéïa.

« Je vais bien m'occuper de toi, ma douce Aléthéïa ».

« Je sais que tu as peur, ma douce Aléthéïa ».

Je sens que sa voix se rapproche, les pas sourds de ses chaussures font trembler le sol, et m'angoissent par la même occasion. Pourtant, je suis incapable de bouger. Exactement comme ce jour-là, livrée à moi-même et à mes peurs.

Je suis paralysée. Je suis seule, j'ai froid. Je suis dans le noir, parce que ma peur m'obstrue complètement la vision. Je n'entends rien d'autre que sa voix ainsi que les leurs, qui bourdonnent dans mes tympans et me tuent de l'intérieur.

— Je vous... je vous en supplie... murmuré-je pour moi-même, essayant de me battre contre lui, refusant qu'il s'approche encore plus de moi.

Ces yeux noirs, perçants et assassins. Ce sont les seuls que j'ai vu ce jour-là, les seuls qui hantent mes nuits et m'empêchent de trop fermer les yeux. Ils m'empêchent d'affronter le noir, de peur qu'ils surgissent à nouveau.

Ce sont ses bras à lui. Tatoués, et forts qui m'ont ceinturé sur place alors que j'hurlais de douleur, de peur et d'angoisse. C'est son corps massif qui m'a écrasé au sol, s'assurant que j'étais trop ankylosée pour pouvoir bouger.

« Ne bouge pas, tu n'as pas envie que ton père te frappe. »

« Ne bouge pas, Aléthéïa. Sinon, je te jure qu'on te prendra tous en même temps ».

« Ne. Fais.Aucun. Putain.De.Bruit ».

Ce passé ne me quittera jamais. Mon passé ne s'arrachera jamais à moi. Il me suivra toujours, je n'en guérirais jamais. Je ne suis pas assez forte pour l'assumer, je ne suis pas assez forte pour le confronter.

Je n'y arriverais jamais.

Pourtant, alors que mes angoisses voilaient mon esprit d'une sombreur alarmante, une main chaude se loge sur ma hanche, me maintenant en place dans un geste tout sauf agressif.

— Ouvre les yeux... murmure une voix rauque à mon oreille je suis là, Aléthéïa.

Le souffle se bloque dans ma gorge, je suis incapable de bouger. Hésitante, je lève les yeux vers le détenteur de cette voix, et tombe immédiatement sur ses yeux apaisants. Il vient de se positionner dos à moi, cachant ma vision avec ses larges épaules, avant de se tourner et de rapprocher nos poitrines.