10- ALÉTHÉÏA

12.2K 436 334
                                    







Bonne lecture🫂.

TW: violence psychologique, violence physique, maltraitance.








ALÉTHÉÏA.



Une semaine plus tard, 1er mars 2009.
Périphérie de Londres : 11h51








>De « Père ».

Nous sommes arrivés à Londres.

Cela fait désormais plus de vingt-quatre heures que mes yeux s'attardent sur le message que mon père m'a fait parvenir dans la matinée hier.

Ils sont à Londres avec ma mère.

Parce que le mariage se déroule aujourd'hui. Dans moins de quatre heures. Précisément deux heures, je serais la femme de cet abruti.

Adossée à la tête du lit en bois, je laisse mon regard se perdre dans le paysage qui se dessine derrière ma fenêtre. Pour le premier mars, le soleil nous a fait la surprise de sa venue sur le ciel londonien, éclairant de toute part les bois et les horizons qui s'offrent à nous.

Je me souviens, que lorsque j'étais plus jeune ma seule hâte dans l'année était l'apparition du printemps, j'attendais les mois de mars et d'avril avec impatience pour tout un tas de chose que je considérais comme incroyable.

Cueillir des fleurs fraîches, qui venaient à peine de montrer le bout de leur nez.

M'aventurer dans le bois près du manoir afin de contempler les myrtilles et d'autres fruits des bois prendre forme sur leurs arbres.

Rejoindre le lac de Blessington, m'y asseoir et apprécier l'impact du vent frais se combinant parfaitement avec la légère chaleur qui émane du changement saisonnier... respirer simplement, me sentir vivre.

Quand j'y repense, j'étais naïve.

Après la première gifle de ma mère, les premiers coups de mon père et l'instauration du règlement plus rien n'a jamais été comme avant... y compris moi.

Je n'aime plus le printemps. Je préfère le ciel froid, et sombre d'hiver.

J'attends à présent, avec hâte que le printemps s'en aille, que l'été se dissipe et que les tons monotones et peu chaleureux d'automne reprennent leur place et peignent à nouveau le paysage.

Je replis les genoux contre ma poitrine, déposant mon téléphone près de ma jarretière sur la table de nuit.

¾   Comment vais-je faire me demandais-je à moi-même, en relatant les évènements passés.

J'ai fait ce pari stupide avec Raheem, que je réussirais à le faire tomber amoureux de moi pour remplir ma mission.

Le tuer.

Mais, par quelles mesures, suis-je censée parvenir à une telle conclusion ?

Je coince ma sucette à la cerise contre ma joue en fixant le plafond blanc de ma chambre, effleurant légèrement mon bras droit, repensant à la façon dont Raheem m'a maintenu proche de lui pendant plus de quinze minutes.

La façon dont mon cœur martelait ma poitrine, et de l'impact que ses murmures ont eu sur mon corps et sur mon esprit.

Cet homme est le vice incarné.

Mon père m'a demandé de le pousser à bout... et moi, comme une imbécile je suis allée jusqu'à parier sur une possible amourette.

Quelle idiote.

𝐓𝐡𝐞 𝐂𝐄𝐍𝐓𝐄𝐑𝐏𝐈𝐄𝐂𝐄 1&2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant