La Porte Dans Les Bois

XVI

Lychamon régnait en maître sur ce royaume, vivant en harmonie parmi les siens, sur des terres où s'entrelacaient mystères étoilés et richesses inestimables.

Chaque jour, il ne se lassait d'admirer les merveilles de son domaine : les hautes tours vêtues d'or se dressant fièrement vers le ciel, les cascades d'eau cristalline scintillant sous la lumière, et les vastes jardins d'émeraude s'étirant à l'infini, comme une mer verte ondulant au gré des vents.

Du lever au coucher du soleil, depuis la grandeur de sa demeure, Lychamon contemplait l'opulence que l'univers lui avait confiée. Il s'émerveillait devant les aurores de son royaume, qui se déployaient chaque soir comme une tapisserie de lumière dans l'obscurité.

Mais un jour, le soleil, plus ardent qu'à l'accoutumée, grimpa au sommet des cieux, brûlant d'une intensité nouvelle. Son éclat implacable sembla vouloir envahir ces terres empreintes de mystères étoilés et de richesses inestimables, menaçant la stabilité de ce monde que Lychamon chérissait tant.

Les terres devinrent sèches et arides, semblables à un désert impitoyable. Peu à peu, les cascades d'eau cristalline s'asséchèrent, laissant échapper leurs dernières gouttes dans l'air brûlant.
L'eau disparut des crues, des rivières et des fleuves, ne laissant qu'un lit vide et craquelé derrière elle.

Désemparé, Lychamon parcourut chaque demeure, chaque recoin de son royaume, à la recherche de la moindre trace d'eau. Mais ses efforts furent vains : il ne trouva que désolation. Bientôt, le royaume s'effondra sous le poids écrasant de la sécheresse.

Avec la fin de l'abondance vint celle de la paix. La colère de Lychamon s'éveilla, et la guerre se fit entendre dans un grondement sinistre. Aux quatre coins du monde, résonna le cri déchirant de Lychamon, un râle empli de désespoir. Il ne pouvait se résoudre à voir ses terres bien-aimées mourir de soif.

Alors, Lychamon enfourcha sa monture, rassembla son armée et leva ses lances. Il s'élança à travers les chemins escarpés, déterminé à trouver l'eau salvatrice. Son périple le mena jusqu'au royaume voisin, qu'il cerna de toutes parts, prêt à s'emparer de ses précieuses ondes.

Mais le sang versé ne put étancher sa soif, et durant dix aurores successives, la terre trembla sous le courroux implacable du roi. Nulle agonie ne fut épargnée, et le monde s'emplissait des échos des batailles.

« Écoute-moi, ô Lychamon, » implora le roi vaincu du pays conquis. « Que mes pleurs inondent tes rives et remplissent tes coupes. Je t'en prie, crois en mes promesses. Je te les offre, je te les donne, mais par pitié, épargne les miens. »

Touché par ces paroles, Lychamon accepta. Le roi vaincu tint parole, et bientôt les eaux revinrent sur les terres de Lychamon, où mystères étoilés et richesses inestimables se mêlaient sous les cieux. Plus jamais son royaume ne connut la soif.

Cependant, malgré les promesses et la prospérité retrouvée, le soleil revint, plus ardent et cruel qu'auparavant. Cette fois, ce furent les jardins d'émeraude qui succombèrent, dévorés par la braise impitoyable de l'astre en furie.

Les champs, les forêts et toutes les cultures furent anéantis par la chaleur dévorante. Sous l'emprise d'un soleil impitoyable, la terre s'effondrait peu à peu dans le néant.
Ne pouvant se résoudre à voir son royaume sombrer dans la famine, Lychamon enfourcha à nouveau sa monture et mena ses armées au-delà des frontières, en quête de nouvelles denrées.

Les cris des batailles résonnèrent à nouveau à travers l'horizon. Le ciel, voilé par une brume de sang, demeura aveuglé durant cinquante longues aurores.

« Écoute-moi, ô Lychamon, » supplia le roi du pays conquis. « Crois en mes paroles et en l'inquisition de mes promesses. Que le grain te soit donné, et tes champs refleuriront en abondance. Mais je t'en conjure, épargne ma cité. »