𝐋𝐢𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐂𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐞́𝐞 [ en réécriture]

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~ 𝐋𝐢𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐧𝐞́𝐞 ~

{ 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑𝟒 }

⛓️‍💥

HENA

Je prépare mes affaires dans un sac. J'ai décidée de quitter la maison de mon père ; je ne peux plus y rester. Si je continue, je finirai comme ma mère, et c'est ce que je veux éviter à tout prix.

Lucia a accepté de m'héberger jusqu'à ce que je puisse trouver un petit studio.

J'ouvre la porte de l'appartement et me retrouve face à face avec mon père. Il me regarde, et son regard se pose sur le sac que je porte sur l'épaule.

— Tu vas où comme ça ? me demande-t-il avec fureur.

— J'ai décidé de partir, de m'éloigner de toi.

— Tu vas aller nulle part ! cria-t-il en se rapprochant, les poings serrés.

— Je ne t'ai pas demandé ton avis ! m'exclamai-je, la voix tremblante mais déterminée. Tu passes ton temps à me frapper, à boire, à te détruire... et moi, je refuse de continuer à subir ça.

Son visage se durcit davantage, et je vois ses mâchoires se contracter. Il fait un pas vers moi, mais je recule d'instinct, serrant mon sac contre moi.

— Tu es ma fille, tu fais ce que je te dis ! lança-t-il, menaçant.

— Être ta fille ne te donne pas le droit de me traiter comme ça. C'est fini. Je mérite mieux.

Je sentis mon cœur battre à tout rompre, mais je n'avais plus peur de lui, pas cette fois. C'était le moment de reprendre ma vie en main, coûte que coûte.

Il reste silencieux, les sourcils froncés, les mains tremblantes de colère. Mais pour la première fois, je sens qu'il est déstabilisé. Peut-être qu'il ne s'attendait pas à ce que je lui tienne tête, pas après toutes ces années de soumission.

— Et tu comptes aller où, hein ? Personne veut de toi, personne te supportera, me crache-t-il, comme pour me faire douter.

Je sens une pointe de douleur en l'entendant, mais je prends une profonde inspiration, refoulant l'émotion.

— Ça, ça ne te regarde plus. J'ai des gens sur qui je peux compter, qui ne me traitent pas comme une moins que rien, répondis-je, la voix ferme.

Il esquisse un sourire amer, presque méprisant.

— Ah oui ? Et tu crois que tu vas t'en sortir toute seule ? La vie est dure, tu sais. Tu reviendras me supplier un jour, quand tu verras que t'as besoin de moi.

— Plutôt mourir, je lâche sans réfléchir.

Mon propre ton me surprend, mais il ne tremble pas. Je ressens un mélange de peur et de liberté. Je ne vais pas reculer, je ne vais plus me taire. J'ai pris ma décision.

Il secoue la tête, dégoûté, avant de détourner les yeux.

— Vas-y, pars si ça te chante. Mais tu regretteras un jour.

— Peut-être, répondis-je en franchissant la porte. Mais ce sera ma décision, pas la tienne.

Et sans un regard en arrière, je quitte cet endroit qui a été mon enfer...

{...}

Je viens d'arriver chez Lucia. Elle m'ouvre la porte avec un sourire chaleureux, qui me réchauffe le cœur après cette confrontation glaciale. Sans un mot, elle m'attire dans ses bras, et je sens toute la tension de mon corps s'apaiser.