The Strange Effect On Me

Chapitre 2

{ Alix }

Le lendemain matin, j'envoie un message à Zoé pour qu'elle vienne m'épauler dans l'épreuve de la robe. On s'est connues en première année de fac de lettres, avant que je décide de changer de voie et de partir en histoire de l’art. Elle débarque chez moi en début d'après-midi.

– Et y aura le fiston aussi ? demande Zoé, affalée sur mon canapé-lit.

– Ouais, Saint Joshua sera parmi nous.

– Il est peut-être gentil, qui sait ? suggère-t-elle.

– S'il est comme son père, ça m'étonnerait…

– Tu exagères, Marc n’est pas si horrible… Tu as juste décidé de ne pas l'aimer. 

Je la fusille du regard, elle lève les mains en signe d'apaisement.

– C'est juste une soirée, reprend-elle. Ça va bien se passer. Tu fais de grands sourires, tu parles le moins possible, et tu essaies de ne frapper personne.

– Je promets rien.

– Tu serres les dents et tout va bien se passer. Et puis c'est Marc qui paie ton école donc…

– J'aurais jamais dû accepter ce deal ! Maintenant je suis piégée.

– Mais non, tu dois voir ça comme une opportunité ! C'est pas une honte de demander de l'aide tu sais… Et un peu d'hypocrisie n'a jamais tué personne.

L'interphone sonne. C'est David, le chauffeur de Marc, qui nous attend en bas de l'immeuble. On s'engouffre toutes les deux à l'arrière du véhicule. Quinze minutes plus tard, il nous dépose devant une boutique huppée du centre-ville.

– Appelez-moi quand vous aurez fini Mademoiselle Alix.

– Oui, merci David !

On rentre dans le magasin. Une femme tirée à quatre épingles nous jette un regard par-dessus son comptoir avec un air de dégoût. 

– Je peux vous aider ?

– Oui, je viens chercher une robe pour le Gala du Muséum samedi soir.

La fille m'étudie de haut en bas.

– Je ne crois pas que nous ayons quelque chose dans vos moyens.

– Je viens de la part de Marc Donovan.

Elle hausse un sourcil et fait une moue dubitative. Agacée, je sors mon téléphone et compose le numéro de Marc. Je tombe sur Sandy, son assistante. C'est la personne la plus organisée et la plus impitoyable que je connaisse, et elle prend les intérêts de Marc et de sa famille très à cœur. 

– Oui salut Sandy, je suis chez Marlo et apparemment je ne suis pas assez bien pour eux…

– Passe-les moi.

Je passe le téléphone à la vendeuse qui se décompose sous nos yeux.

– Oh euh… oui… c'est-à-dire que… je… d'accord, oui. Très bien.