Chapitre 32

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{ Alix }

Le samedi matin, je me glisse furtivement hors du lit pendant que Joshua dort encore, enfile sa chemise qui traîne au sol et parcours les pièces de son gigantesque appartement une par une. Tout est propre, coordonné et bien rangé. On dirait un logement témoin, il y a même une corbeille de fruits en métal dans la cuisine, comme dans les catalogues IKEA. À se demander s’il habite vraiment ici… La différence avec mon minuscule studio encombré est flagrante. Je suis presque mal à l’aise dans ce décor aseptisé. Dans le salon, je découvre un piano. Je m'approche et effleure le bois verni du bout des doigts. Je n’ai jamais eu aucun talent pour la musique, et j'admire les gens qui sont capables de jouer d’un instrument.

Les bras de Joshua se referment autour de ma taille et il m'embrasse dans le cou. Je m’adosse contre son torse. 

— Bien dormi ?

— Ton lit est très confortable… et toi aussi.

— Tant mieux alors.

Je reporte mon attention sur le piano.

— Tu sais en jouer ?

— Je n’y ai pas touché depuis des années…

Il me relâche et s'assoit sur le tabouret en me laissant de la place pour que je m’installe à côté de lui. Ses doigts caressent les touches puis il se met à jouer une musique lente et douce. Pour quelqu'un qui n’a pas touché un piano depuis des années, il s’en sort très bien. Ses mains semblent à peine toucher le clavier. Je pourrais l’écouter pendant des heures. La mélodie me transporte et m'étreint le cœur. J’ai l'impression qu’on est seuls au monde, loin de tout. De ce côté de la Manche,  on est libre d'être ensemble. La musique s'arrête, les dernières notes flottent autour de nous et s'évanouissent dans les airs.

— C'était très beau, murmuré-je en craignant de briser la magie. 

Je me penche vers lui pour l’embrasser. J'ai à peine posé mes lèvres sur les siennes qu’il me saisit par la taille pour m’attirer sur lui. Je grimpe sur ses genoux. Notre baiser s'approfondit, il me serre contre lui, joue avec ma langue. Ses mains remontent sur mes cuisses, se glissent sous ma chemise.

— Tu veux visiter Londres ou je te fais l'amour tout le weekend ?

— Hum, les deux sont tentants… 

Il commence à caresser mes seins en m'embrassant dans le cou. Je suis sur le point de céder.

— Alors, tu décides quoi ? murmure-t-il contre ma peau.

— J'aimerais bien que tu me fasses… visiter.

— Et ensuite, tu récompenses ton guide en nature ?

— On verra. Tu m'emmènes où ?

Un sourire étire ses lèvres. 

— Je garde la surprise.

— Tu es sûr que je vais aimer ?

— Absolument certain. J'ai tout prévu depuis des mois. Je te réserve la meilleure journée de ta vie.

Je le regarde en haussant les sourcils.

— Depuis des mois ? Tu veux dire, avant qu'on soit ensemble ?

Il opine du chef.

— Depuis que tu m'as dit que je te plaisais, en juin.

Je lâche un sifflement.

— Et tu as déjà acheté mon cadeau de Noël aussi ? ricané-je.

Il détourne le regard, je regrette aussitôt mon ton moqueur.

The Strange Effect On MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant