Chapitre 12

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{ Alix }

Je me réveille avec une gueule de bois monumentale. Je suis dans mon lit, mais je ne me rappelle pas comment je suis arrivée là. Les souvenirs de la soirée sont flous et confus. Je me souviens vaguement avoir parlé à Joshua dans le salon mais après… Je tends le bras et cherche mon téléphone à tâtons dans la pénombre. J’espère que je n’ai pas envoyé de messages désespérés à des ex. D’habitude, Zoé est là pour veiller au grain. Je ne vois rien de suspect dans mes conversations. Alors pourquoi je me sens aussi bizarre, comme si j’avais fait une connerie ? Je reste allongée sur le dos en attendant que le mal de tête s’estompe. Qu’est-ce qu’il s’est passé hier soir ? Petit à petit, les souvenirs remontent à la surface comme des bulles de champagne. Joshua, le canapé, la tequila, et… Putain de bordel de merde. Je me redresse dans le lit, la migraine me martèle le crâne. Non, non, non, non, non. J’ai la nausée. J’appelle Zoé à la rescousse. Elle décroche au bout de cinq sonneries.

Meuf, t’as vu l’heure ? grogne-t-elle. Je suis en vacances aussi je te signale.

– Zouzou je crois que j’ai fait une connerie hier soir…

Comment ça ? T’as tué quelqu’un ?

– Non, pire. Je… J’ai bu et il se peut que… j’aie un peu embrassé Joshua.

Zoé hurle dans le téléphone et me vrille le tympan.

KEUA ? Mais enfin qu’est-ce qui s’est passé ?

– Pitié, ne crie pas…

Alix, tu le sais que tu dois pas boire ! Combien de fois je te l’ai dit ?

– C’est bon, tu vas pas m’engueuler en plus ! 

Tu te souviens de quoi exactement ?

– C’est confus… 

Tu es encore habillée ?

– Oui. A priori on a rien fait d’autre.

Bon, c’est déjà ça.

Je l’entends soupirer et remuer dans son lit. 

C'est tordu d'embrasser son frère… marmonne-t-elle.

– Frère par alliance.

Si tu veux. Et alors il te plaît ? Tu m’avais rien dit…

– Physiquement, il m'attire, je vais pas dire le contraire… 

Tu veux être avec lui ?

– Quoi ? Non !

Alors te prends pas plus la tête. Oublie cette histoire, évite-le autant que tu peux, et trace ta route.

– Facile à dire.

La douche n’améliore ni mon humeur, ni mon mal de tête. On repart aujourd’hui, avec un peu de bol, je peux esquiver Joshua jusqu’au départ. Son père doit l’emmener à la gare dans la matinée, et moi je rentre en voiture avec ma mère et Marc. Je descends les escaliers sans faire de bruit pour voir si l’ennemi est dans les parages. Personne. Je lâche un soupir de soulagement et me faufile dans la cuisine. J’ai besoin d’un café pour me sortir la bouillie que j’ai dans le crâne. J’appuie mon front sur la porte du placard en regardant le liquide noirâtre couler dans la tasse. 

Je sens le parfum de Joshua avant même de l’entendre. Une odeur qui réveille en moi un sentiment d’excitation mêlé de honte. Je me retourne pour lui faire face. Mon cœur loupe un battement. Bon sang, je déteste l’effet qu’il a sur moi. Des flashs de la soirée s'incrustent dans mon esprit. Sa bouche, ses mains sur ma peau, son corps contre le mien… Mais qu’est-ce qui m’a pris ? Est-ce que c'est lui ou moi qui ai fait le premier pas ? Impossible de me rappeler.

The Strange Effect On MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant