The Strange Effect On Me

Chapitre 4

{ Joshua }

Alix s’est enfuie dans un tourbillon de parfum et de tulle. Je reste là à fixer mon assiette, mes oreilles bourdonnent. Je n'arrive pas à croire que mon père veuille se remarier, lui qui a mis des années à se remettre de son précédent divorce... J'ai besoin de respirer.

Quand j'arrive sur le balcon qui donne sur les jardins, j'ai la désagréable surprise d'y trouver ce bellâtre d'André et sa clique. Je m'apprête à faire demi-tour pour descendre dans le parc  quand je surprends leur conversation.

– Baisse d'un ton, lance André. Je pourrais ruiner ta vie d'un claquement de doigt.

– Oouuh j'ai peur dis donc ! Et tu vas faire quoi, Malefoy ? 

Je me retourne en reconnaissant cette voix. Alix fait face à André, menton levé et bras croisés sur la poitrine. Elle a réussi à le provoquer deux fois en une soirée, joli score. Peu importe, ça ne me concerne pas. Elle est assez grande pour s'en sortir toute seule. Je m’accoude à la balustrade et observe la scène de loin avec la ferme intention de ne pas intervenir. 

Plus je la regarde, et plus je la trouve incroyable. Elle est extravagante, provocante, flamboyante. Je connais la situation de Catherine et la sienne, mais elle semble s'en foutre. Elle ne s'excuse pas d'exister, elle ne rougit pas, au contraire elle occupe l'espace. Elle ne baisse pas les yeux, et quand elle a posé son regard fier sur moi toute à l'heure, j'ai eu l'impression d'être transpercé.

Elle est belle. Diablement belle même, dans cette robe du même rouge que ses lèvres. Ses cheveux sont relevés en une espèce de chignon compliqué sur la nuque. J’ai brusquement envie de détruire sa coiffure, de glisser mes doigts dans ses mèches brunes, de la voir décoiffée, sans artifice… Merde, reprends-toi, Josh. Ne va pas sur cette pente-là. Cette fille n’est pas pour toi.

– Méfie-toi Cendrillon, tu ne sais pas à qui tu as affaire. Mon père a le bras long.

– Va te faire foutre.

Alix brise le cercle et passe devant André en le bousculant. Je dois l’admettre, elle a un sacré culot. André l'attrape brusquement par le bras et lui tord le poignet. Ce n'est pas mon problème, ce n’est pas mon problème, ce n’est pas…

– Lâche-moi espèce de taré ! Tu me fais mal !

– La ferme ! Tu crois que tu peux mal me parler parce que ta mère couche avec Marc ? Tu n’es rien ni personne…

Avant que je réalise ce que je suis en train de faire, je me rue sur André et le repousse en arrière.

– Lâche-la immédiatement. 

Je ne reconnais pas ma propre voix, elle est devenue rauque et grondante. Un couinement sort de la gorge d'André qui décampe sans demander son reste. Je me tourne vers Alix.

– Ça va, tu n'as rien ?

Une lueur étrange passe dans ses yeux, mais elle disparaît aussitôt. Elle retrouve son air effronté.

– Je m'en sortais très bien toute seule, ce n'était pas la peine d'intervenir.

Je baisse les yeux vers son bras qu'elle tient serré contre sa poitrine. Des traces rouges commencent à se dessiner sur sa peau… Bordel, c’est quoi cette sensation bizarre qui me tord le bide ? J'ai pas envie de ressentir ça, pas envie de m'inquiéter de ce qui peut lui arriver. Je cache mon malaise derrière une réplique cinglante.