Chapitre 13 : Jalousie

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Le lendemain, les cordes vocales de Lénie allaient un peu mieux et elle avait pu recommencer à parler petit à petit durant la matinée. Elle devait simplement faire attention à ne pas forcer sur sa voix et elle devait reprendre son ardoise si elle en sentait le besoin. Malgré tout, elle n'avait pas le droit de chanter pour préserver sa voix. Cette interdiction de l'arrangeait pas puisque cela commençait à lui manquer surtout depuis qu'Yseult était arrivée pour faire une masterclass qui avait été annoncée la veille dans la case du calendrier. La benjamine adorait sa chanson Corps et elle voulait la chanter avec elle. Elle y pensa tout le long de l'échange qu'ils avaient eu avec elle et elle se dit que si l'occasion se présentait elle le ferait même si cela lui était déconseiller. C'était important pour elle puisque c'était la dernière chanson qu'elle avait chanté pour son beau-père et elle n'avait jamais réussi à la refaire depuis.

« Et toi Lénie, l'interpella Yseult, tu as une question ? »

La benjamine n'hésita pas une seule seconde et elle lui demanda si elle pouvait chanter avec elle. Cette demande était comme un signe pour elle et la jeune femme ne pouvait pas le laisser passer. L'artiste accepta avec un sourire et Lénie se mit à ses côtés. Ses yeux étaient déjà remplis de larmes avant qu'elle ne commence à chanter. Lorsque Marlène se mit à jouer la mélodie au piano, Lénie ferma les yeux et elle commença à chanter laissant ses émotions la submerger totalement. Cela faisait un long moment qu'elle n'avait pas ressenti ça et elle se sentit bien, comme si elle était libérée d'un poids. La jeune femme ne rouvrit les yeux que lorsque la musique cessa et elle croisa immédiatement le regard d'Héléna qui était en pleurs. Elle remarqua ensuite que plusieurs de ses camarades pleuraient également.

« Ta chanson est très importante pour moi, avoua Lénie après avoir repris ses esprits. C'est la dernière chanson que j'ai chanté à mon beau-père avant sa mort et j'avais besoin de ressentir ça une nouvelle fois. Alors merci à toi pour ce moment. »

Yseult la prit dans ses bras et très vite ses camarades les rejoignirent pour faire un câlin collectif avant de dire au revoir à l'artiste.

« C'était magnifique Lénie, la complimenta Clara lorsqu'ils rentrèrent au château.

- Clara a raison, ajouta Julien. Même avec ta voix qui n'est pas comme d'habitude, c'était parfais.

- Merci les gars. Je sais que je ne devais pas chanter de base, mais je nai pas pu laisser passer cette opportunité.

- Tu as bien fait ma chérie, rassura Axel. C'était vraiment un moment suspendu et tu as fait pleurer presque tout le monde. D'ailleurs Héléna ne s'est pas encore remise. »

Lénie se tourna alors vers la belge qui avait encore les larmes aux yeux.

« C'était émouvant, se justifia Héléna. Et ce n'est pas de ma faute si Lénie est trop forte pour faire passer des émotions.

- Oh ma boulette »

Lénie s'approcha d'Héléna et elle la prit dans ses bras. Elles restèrent un instant comme cela avant que Lénie ne se recule pour lui embrasser la joue. Puis la jeune femme la lâcha pour aller chercher quelque chose à manger. Elle s'apprêtait à demander à Héléna si elle voulait quelque chose, mais elle s'arrêta lorsqu'elle vit qu'elle était en compagnie de Pierre. La jeune femme perdit immédiatement son sourire et elle détourna le regard. Héléna et Pierre s'étaient beaucoup rapprocher ses derniers temps et cela rendait Lénie jalouse même si elle ne voulait pas l'admettre. Ce n'était pas le fait qu'ils soient proche qui dérangeait la jeune femme, mais c'était la possibilité qu'il se passe quelque chose de plus que de l'amitié entre eux. La benjamine sentit les larmes lui monter à cette pensée et elle quitta la cuisine précipitamment. Lénie sortit du château et elle se dirigea vers la salle de danse qui était vide. Elle avait besoin de se vider la tête alors elle mit une musique et elle commença à bouger sans réfléchir aux mouvements qu'elle faisait. Normalement c'était chanter qui était son échappatoire, mais la jeune femme ne voulait pas se fatiguer encore plus la voix surtout qu'elle commençait à avoir de nouveau mal. Lénie dansa encore et encore en s'adaptant aux musiques qui défilaient jusquà ce qu'elle ne sente plus ses jambes. Elle finit par s'allonger complétement sur le sol à bout de souffle.

« Lénie ? »

La benjamine reconnue la voix de Clara et elle se releva lentement. La jeune femme s'approcha de Lénie et elle se mit à ses côtés sur le sol. Elle l'entoura de ses bras avant de la serrer contre elle.

« Je suis en sueur, prévint Lénie avec une grimace.

- Je m'en fiche. Tout le monde se demandait ou tu étais passée.

- J'avais besoin de me changer les idées.

- C'est ce que j'ai compris quand je t'ai vu partir ici. Je leurs ai demander de te laisser un peu seule, précisa Clara.

- Merci.

- C'est normal, mais la prochaine fois évite de t'épuiser comme ça.

- J'aurais préféré chanter, mais ça me fait mal, avoua Lénie.

- Tu devrais peut-être reprendre ton ardoise ce soir. Et si tu as besoin de parler de quoique soit tu sais que tu peux venir me voir, ou quelqu'un d'autre si tu préfères.

- Merci Clara, mais je n'ai pas envie de parler de ça pour le moment, répondit Lénie.

- Je comprends et je serais la si un jour tu veux en parler. »

Lénie la remercia une nouvelle fois et elle se laissa aller dans ses bras.

« Lucie est Marlène devraient arrivées dans moins d'une heure, annonça Clara après quelques minutes. J'ai pensé que tu aimerais te changer avant. »

Lénie acquiesça et elles retournèrent ensemble au château et la benjamine monta directement pour aller prendre une douche en ignorant les regards de ses camarades. La jeune femme prit son temps dans la douche pour se détendre après l'effort qu'elle venait de faire. Lénie redescendit juste à temps pour l'arrivée de Lucie et Marlène. Les deux femmes annoncèrent à la benjamine qu'elle chanterait simplement le musical et le trio afin de préserver sa voix. Lénie n'avait donc aucune répétition à faire alors elle s'isola dans la chambre pour réviser. C'était plus difficile d'apprendre les paroles sans les chanter, mais elle n'avait pas le choix. Alors elle les relut encore et encore jusqu'à ce qu'elle les connaisse par coeur. Elle finit par s'allonger sur son lit en regardant le plafond.

« Je peux venir ? » Demanda Héléna qui se trouvait dans l'encadrement de la porte.

Lénie hocha la tête sans quitter le plafond du regard.

« Qu'est-ce que le plafond a de si spécial ? Demanda la belge en s'installant sur le lit de Margot.

- Il est haut, répondit Lénie sans réfléchir ce qui les fit rire.

- C'est peut-être nous qui sommes petites.

- Hmm, peut-être. »

Lénie se releva et elle se tourna pour faire face à Héléna. La belge la regardait avec un sourire et la benjamine ne put s'empêcher de sourire à son tour.

« Clara a remis son lit à sa place, remarqua Héléna.

- Apparemment je bouge trop quand je dors, répondit Lénie en riant.

- Dommage, j'aimais bien lui piquer son lit pour être avec toi. Maintenant on risque d'être serer dans ton petit lit.

- Qui sait c'est peut-être mieux, répliqua Lénie avec un sourire. Il faut tester pour savoir.

- Hmm Tu n'as pas tort, laisses moi un peu de place. »

Lénie se rallongea et elle se décala pour laisser Héléna se mettre à ses côtés. La belge l'attira à elle et Lénie se lova contre elle.

« Tu as raison, murmura Héléna, c'est mieux comme ça. »

La benjamine se contenta de hocher la tête avant de fermer les yeux pendants qu'Héléna lui caressait les cheveux. Lénie finit par s'endormir dans ses bras avec le sourire aux lèvres.

Aimée pour de vraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant