25 - Faisons le ménage.

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- PRIVILÉGIÉS ! NETTOYEZ-MOI ÇA ! s'écrie un officier d'argent dans une cabine, tout en haut d'une des tours qui jonche le mur.

C'est lui qui semble commander les faits et gestes, sans rien faire d'autres. Le bureau couvert de papier derrière lui semble indiquer qu'il est responsable d'une certaine paperasse.

 ''Des signatures, des tampons à mettre pendant que les autres se ruent à protéger le camp ? Magnifique.''

 Un groupe de gens entourent la tentacule, si bien qu'il ne voit plus que le dos du groupuscule. Une lumière se produit, des bruits étranges aussi. Quelques secondes suffisent à ce qu'ils se séparent, ne laissant plus aucune trace de poulpe géant. Le géant qui l'a accueilli, rigole avant de lui conter sa nouvelle situation : 

- Voilà ce qui t'arriveras si t'as de la chance...

Le capitaine des mots soutient le regard des ''privilégiés''. Une chevelure de cuivre, une toge de même teinte, ces étranges personnages ont l'air d'être jumeaux, aux mêmes titres que les argentés que l'on appelle ''officier''.

Une chose est sûr, il ne compte pas rester là les bras croisés à observer. Alors qu'il s'apprête à marcher, un officier à sclère noir et sans pupilles, surgit pour lui barrer la route. Sa voix résonne comme celle qui provenait de l'arbre-lombric. 

- Elément 947 ? 

- C'est capitaine Jack dans votre langue ? 

- Suivez-moi. répond-il sèchement.

Ne voulant pas être la dinde de Noel des déphasés, il comprend que sa langue doit tourner au moins une centaine de fois avant de s'exclamer de nouveau. Le gentleman suit donc les pas de son nouveau supérieur hiérarchique forcé, qui s'envole d'une traînée de fumée ombragée, avant de reprendre forme humaine à côté de la grille. Son égo pousse en lui comme une impulsion : il veut faire la même chose, se montrer à la hauteur, qu'on ne le prenne pas de haut, se la jouer ''araignée'' serait une option s'il ne craignait pas pour la première fois les conséquences.

Faire valoir sa force maintenant, pourrait dans le meilleur des cas le ralentir, dans le pire faire de ce lieu son dernier. C'est donc en pleine conscience qu'il se ravise. Hélas, trop tard. Une petite toile s'est tissée, et s'est échappée de sa main d'instinct, sans qu'il s'en rende compte. Elle, tombée sous le regard du géant qui l'observait derrière lui, et pourtant ne dit mot...

Après être arrivé au palier de la tour, Jack fait face à une porte en pierre aux multiples gravures, qui démontre une pyramide à plusieurs paliers, parsemée de couleurs. L'étage le plus bas porte du gris, celui d'au-dessus du bronze, vient celui d'argent, d'or, et enfin rouge à son sommet. 

L'officier allume le tire de sa contemplation en ouvrant la porte qui donne sur un escalier qui s'enfonce au sol, en colimaçon. Il est fermé par des murs de pierre, ce qui le rend étroit et angoissant. L'argenté allume une bougie avant de descendre dans un environnement chevaleresque, comme s'ils se dirigeait vers un cachot. Chaque pas résonne d'un écho si dense qu'il donne le vertige. On entend le moindre battement et cri de chauve-souris qui se cache dans l'ombre. Les oreilles sifflent et se bouchent, puis se stabilise lorsqu'il arrive à destination.

Un gouffre s'illustre devant lui, dessiné, façonné en cercle. Des tas d'habitations sont imbibés de lumières, renfoncées en arc de cercle. Tout en bas, une bande de gens aux cheveux gris, d'habits usés et partiellement déchirés, droit comme des piquets, forment deux lignes. 

Alors qu'une plateforme en bois les amènent au fond, l'officier sévère perpétue son autorité :

— Élément 947, derrière.

Arwan & JackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant